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Stratégie de scolarisation accélérée/passerelle : Le bilan est positif selon la délégation sénégalaise

samedi 12 mars 2016.

 

Fin de mission pour la délégation sénégalaise présente au Burkina Faso pour s’inspirer de la stratégie de scolarisation accélérée/passerelle. Après avoir sillonné des villages abritant les centres à passerelle dans les provinces du Sanmatenga, du Namentenga et du Ganzourgou et fait un tour au centre polyvalent de formation « Beoog-yinga » de Nacombo, Rokhaya Niang et son équipe ont dressé le bilan de leur séjour. C’était au cours d’une rencontre tenue ce vendredi 11 mars en présence de Mme le conseiller technique du ministère de l’éducation nationale, Catherine Kaboré.

« On a été accueilli en rois, ça nous a beaucoup marqué », a fait remarquer Rokhaya Niang, directrice de Cabinet du Secrétariat d’Etat à l’alphabétisation et à la promotion des langues nationales du Sénégal. A l’en croire, le bilan est positif aussi bien au niveau de l’organisation de la visite que sur le plan des informations recueillies. « La satisfaction principale, explique-t-elle, vient des échanges organisés avec les communautés bénéficiaires qui ont montré leur adhésion et leur engagement à appuyer la stratégie de scolarisation accélérée/passerelle ». En ce qui concerne le profil et la pédagogie des animateurs, la délégation sénégalaise dit avoir assisté à de très bonnes prestations même si quelques-uns ont un niveau assez bas.

Les quelques difficultés

« Les difficultés ont été identifiées mais comme toute innovation, cela se comprend », souligne Rokhaya Niang. Ces couacs sont notamment liés à l’insuffisance de manuels scolaires dans certains centres à passerelle. Dans celui de Santi dans le Ganzourgou, il existe un manuel pour deux élèves. A cela, il faudrait ajouter la réticence de certains enseignants des écoles d’accueil ou de transfert pour le remplissage des fiches d’évaluation des enfants ayant transité par les écoles à passerelle. Pour finir, la chef de la délégation sénégalaise a insisté sur la nécessité de créer des journées pédagogiques afin de favoriser une interaction entre les enfants des écoles formelles et ceux de la passerelle.

Appel à la collaboration des acteurs

Pour la conseillère technique Catherine Kaboré, cette visite des Sénégalais va permettre aux acteurs de mise en œuvre de la SSA/P de regarder de plus près la stratégie afin de l’améliorer. Pour elle, l’Etat s’approprie déjà la SSA/P mais le seul problème est que les animateurs sont des saisonniers. La formule du « faire-faire  » avec les ONG rencontre souvent des pépins et pour la conseillère technique il faudrait poursuivre la réflexion pour améliorer ce partenariat. Parlant donc de collaboration, la secrétaire permanente sous-régionale de la SSA/P, Bernadette Sanou, a invité l’ensemble des acteurs à partager les rouages du partenariat stratégique et à se référer si besoin en est au secrétariat permanent, mandataire des Etats pour le suivi-qualité de la stratégie.

Un centre exemplaire

« Pour nous, il est extrêmement important dans un système qui veut lutter contre l’exclusion, d’avoir ce genre d’initiative pour lever le complexe du bureau », soutient Issa Mboup, spécialiste de l’éducation à l’UNICEF Dakar, à l’issue d’une visite que la délégation a effectuée au centre polyvalent de formation « Beoog-yinga  » de Nacombo. Situé dans la commune de Ipélcé, ce centre forme depuis 2003, ce, pendant 18 mois, des jeunes de 16 à 21 ans dans les filières agro-sylvo-pastorales. L’UNICEF a déjà soutenu ce centre avec des kits de protection notamment des blouses et des chaussures. Un mois avant la sortie des jeunes, le centre les aide à ficeler leurs projets et à les mettre en contact avec les services déconcentrés d’épargne et de crédit.

Selon Roger Kaboré, le centre a accueilli au total 304 apprenants dont 127 filles. Plusieurs d’entre eux gagnent bien leur vie et emploient d’autres jeunes. Lors de son passage à Ipélcé le lundi dernier, le ministre des affaires étrangères de la confédération de Suisse, Didier Burkhalter, a été témoin de la réussite des anciens pensionnaires de ce centre qui s’étend sur 10 hectares. Actuellement la 12e promotion est en constitution mais d’ores et déjà, 13 jeunes ont été déjà recrutés.

Cette expérience acquise au pays des hommes intègres sera le ferment du programme que le pays de la Téranga espère démarrer en octobre 2016. « Nous allons prendre toutes les bonnes pratiques dans cette stratégie et essayer de construire une stratégie nationale qui va permettre de satisfaire les besoins de nos communautés », a expliqué Rokhaya Niang

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net



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