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Le dispositif sécuritaire du Burkina au centre d’une conférence publique

lundi 22 février 2016.

 

C’est une question qui est devenue d’actualité depuis que la sous-région est en proie aux attaques terroristes, encore plus depuis que le Burkina Faso a été frappé par la nébuleuse, le 15 janvier 2016. Justement les étudiants de l’Université Libre de Burkina s’intéressent au dispositif sécuritaire mis en place par le pays. Une conférence publique a été initiée en ce sens le 20 février dans l’enceinte de l’institution pour poser le débat et tirer les leçons pour l’avenir.

Le terrorisme n’épargne aucun peuple. Longtemps resté l’exception dans la sous-région, le Burkina Faso a expérimenté les conséquences désastreuses de la nébuleuse le 15 janvier 2016 avec les attaques à Ouagadougou et dans le sahel.
Les étudiants en maitrise/relations publiques internationales de l’Université Libre du Burkina(ULB) ont ainsi créé un espace pour mieux percevoir les enjeux du phénomène du terrorisme dans notre pays, les moyens et stratégies mis en place pour le contrer, et la responsabilité qui incombe désormais à chaque citoyen dans cette lutte.

« Le dispositif sécuritaire au Burkina Faso à l’épreuve des attaques terroristes du 15 janvier 2016 : Leçons à tirer et perspectives à envisager ? », c’est le thème de la conférence publique qui a été animée. Un thème qui selon les étudiants s’inscrit dans une démarche de sensibilisation sur la nécessité de coopération des populations avec les forces de défense et de sécurité en vue de faire face à la menace.

C’est le magistrat colonel de gendarmerie à la retraite, Jean-Pierre Bayala qui a animé la conférence aux cotés de différents acteurs de la défense et de la sécurité comme le commandant de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale, Evrard Somda.

« Des leçons à tirer, il y en a énormément, parce que la complexité même du terrorisme, fait qu’on n’a jamais fini de prendre des enseignements, de trouver des solutions, d’associer qui de droit », a laissé entendre le conférencier qui par ailleurs fait noter que les attaques de Ouagadougou et celles de Tin Akoff ont quelque peu surpris, d’où l’effet de panique qui s’est installé aussi bien au sein des populations que du côté des autorités.

« Cela voudrait dire que le pouvoir n’a pas tout de suite compris que le terrorisme était vivant, avançait et avait dans son viseur le BurkinaFaso », a laissé entendre le conférencier Jean-Pierre Bayala.

Parlant des perspectives, le magistrat et colonel à la retraite estime qu’il faudra au Burkina, un dispositif sécuritaire « conséquent, basé sur une politique nationale de la sécurité, sur des stratégies pour faire face à un phénomène invisible, avec des acteurs non identifiables. Cela nous mènera à revoir l’appareillage sécuritaire parce que les policiers et les gendarmes ne peuvent pas couvrir l’ensemble du territoire ».

Toute chose qui selon lui, amènera à revoir le ratio universel qui correspond à un minimum de sécurité : 350 à 400 citoyens pour un policier. « Nous en sommes à pratiquement 3000 citoyens pour un seul policier ou gendarmes », a-t-il déploré, même s’il indique qu’il serait illusoire de mettre un gendarme ou policier derrière chacun des 18 millions de Burkinabè.

La collaboration de la population doit être de mise. La menace vient souvent de ses rangs. En face, les autorités doivent créer les conditions idoines pour que les forces de défense et de sécurité puissent prévenir, annihiler toute menace sur l’ensemble du territoire national, et être d’appoint pour aller au front quand malgré tout, les forces du mal se mettent en exécution.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
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