Retour au format normal
lefaso.net

Réduction des risques et catastrophes : Un atelier organisé pour le suivi des politiques publiques

vendredi 19 février 2016.

 

Ouvert la veille, l’atelier de suivi des politiques publiques organisé par l’Office de développement des églises évangéliques (ODE), s’est clos ce vendredi 19 février 2016 à Ouagadougou. La loi nº 0I2-2014/AN du 22 avril 2014, portant orientation relative à la prévention et à la gestion des risques, des crises humanitaires et des catastrophes a été au cœur des travaux et les participants ont été outillés sur des indicateurs de suivi de l’application de ladite loi.

Des lois votées et promulguées, ce n’est pas ce qui manque au Burkina Faso. Là où ça coince toujours, c’est l’application des textes. Après avoir obtenu l’adoption de la loi 12-2014/AN du 22 avril 2014, le Réseau national de plaidoyer pour la réduction des risques de catastrophes (le réseau MARP, ODE et 15 autres ONG et associations en sont membres, ndlr) a constaté un retard dans sa mise en œuvre car depuis 2014, l’examen et l’adoption des décrets d’application piétinent. Sous la transition, le maitre mot était l’organisation des élections, ce qui a sans doute contribué à cette situation, a déploré Harouna Yaméogo, point focal plaidoyer au niveau de l’ONG ODE. Plutôt que de jouer le médecin après la mort, le réseau a donc organisé un atelier sur les outils de suivi d’application des textes.

Pour le facilitateur de l’atelier, Sylvestre Tiemtoré, l’objectif de cet exercice est d’amener les membres du réseau à se doter d’ « une stratégie et des indicateurs pour suivre l’application de cette loi pour laquelle le réseau s’est battu ». « Ce n’est pas un atelier de formation mais un atelier de production », a-t-il souligné. Durant les 48 heures, il a été rappelé aux participants certains fondamentaux, notamment le contenu de la loi en termes de champ d’application (les rôles des acteurs en temps de crise, comment cartographier les zones à risques afin de prévenir, etc.) et « la nécessité pour une organisation de la société civile, un réseau de faire un travail de contrôle citoyen, de suivi des politiques publiques ». L’élaboration et le suivi d’indicateurs ont été également administrés au cours de l’atelier.

Tous ces fondamentaux ont permis aux participants, d’après M. Tiemtoré, de proposer de façon collégiale une matrice des indicateurs sur la base d’objectifs identifiés. Ces objectifs sont entre autres le lobbying afin de susciter l’adoption des huit textes d’application, le suivi du degré d’appropriation de la loi par les acteurs à la base, les mesures prises sur le terrain pour le respect de la non-occupation des zones inondables, etc.
Le réseau espère ainsi qu’avec les nouvelles autorités, les décrets d’applications seront adoptées.

Mis en place en 2013, le Réseau national de plaidoyer pour la réduction des risques de catastrophes compte 23 ONG et associations. Ses actions visent à améliorer « la résilience des ménages et des communautés face aux catastrophes ». Son principal partenaire technique et financier est Christian Aid. La loi n°12, qui a été son principal cheval de bataille, a déjà été traduite et reproduite dans trois langues à savoir le fulfuldé, le mooré et le dioula.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net