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Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

vendredi 12 février 2016.

 

Depuis un certain temps, les grossesses en milieu scolaire défrayent la chronique et ce nombre croit d’année en année dans la plupart des établissements d’enseignement secondaire. Face à un tel phénomène, élèves, parents et acteurs de l’éducation ne savent plus à quel saint se vouer. L’enseignement occasionnel à caractère moral et civique semble ne plus produire les résultats escomptés. Que faut-il alors faire pour juguler ce problème qui, sans ambages compromet l’éducation de la gente féminine ?

A cette question pertinente, la réponse n’est pas du tout évidente. L’ONG Marie Stopes International semble avoir la solution. Avec l’aval des autorités en charge de l’éducation, elle sillonne les établissements d’enseignement et tient des séances de causerie dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Ces séances dites causerie d’éducation d’éveil de conscience regroupent les élèves notamment les filles qui sont les principales victimes.

Le lycée départemental de Poura-Mine a eu le privilège de recevoir cette ONG en son sein le jeudi 11 février 2016. Mobilisés autour de Monsieur Ismaël KAMBOU, agent de marketing social de l’ONG Marie Stopes International, les élèves ont suivi avec un intérêt particulier près de deux heures d’horloge cette séance de sensibilisation. Une panoplie de méthodes contraceptives ont été exposées au vu et au su de tous les élèves présents à cette séance.

Quant à la question de savoir les conditions à remplir pour bénéficier d’une telle méthode, l’animateur du jour a laissé entendre qu’une fille ayant vu ses règles il y a au moins deux ans de cela peut être administrée par la méthode de son choix sans demander l’avis de ses parents. Il a donc avec force et véhémence inviter les filles à passer auprès des services sanitaires pour ces méthodes contraceptives. Et dans le souci de vulgariser ces méthodes, une journée porte ouverte sera organisée le jeudi 18 février au CSPS de Poura et les filles sont fortement attendues avec des prix défiant toute concurrence ; juste 300f pour dire au revoir aux grossesses non désirées.

S’il est vrai que la question de grossesse non désirée dans les établissements d’enseignement secondaire se pose avec acuité et hypothèque la poursuite des études des filles, l’administration des méthodes contraceptives à ces jeunes filles ne constitue-t-elle pas une source de dépravation des mœurs et de vagabondage sexuel ?

A cette interrogation, les avis sont partagés et chacun tire la couverture de son côté. Du reste, les méthodes contraceptives sont sans doute la solution immédiate et spontanée au problème de grossesses non désirées dans les établissements. Mais il est judicieux de résoudre les problèmes selon les causes qui les produisent.

Le constat est amer, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les parents ont fui leur responsabilité en matière d’éducation. Le rôle des parents se limite à inscrire l’enfant à l’école, à le nourrir et à l’habiller. Les élèves sont abandonnés entre les mains des éducateurs qui n’éduquent plus mais instruisent. Les filles sont laissées à elles-mêmes, elles sortent et rentrent quand elles veulent. Elles entretiennent des relations amoureuses avec leurs copains souvent avec la complicité des parents. La technologie de l’information et de la communication est venue gangrener davantage cette plaie saignante que les parents tentent vainement de soigner. Mais est ce pour autant qu’il faut conduire les filles à l’abattoir par la distribution des contraceptifs comme des jouets d’enfant ? Quelle sera la conduite d’une fille quand elle sait qu’elle est immunisée contre toute sorte de grossesse ?

Karim KABORE
Intendant au Lycée Départemental de Poura-Mine
abdoulkaka@yahoo.fr



Vos commentaires

  • Le 12 février 2016 à 13:45, par Le Lecteur En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    Monsieur Kaboré, la solution immédiate est la méthode contraceptive. En tant que parent d’’éléves soucieux de la réussite scolaire de ma fille j’adère à cette méthode. Je ne considère pas cela comme une débauche sexuelle car à côté il y a les MST à éviter et il faudra qu’elles évitent la débauche à cause de cela. Je crois que s’il fallait choisir j’aurai préféré que ma fille fasse la débauche intelligente et réussir ses études que de la laisser prendre une grossesse indésirée et arrêter ses études. C’est ma conviction.

  • Le 12 février 2016 à 15:07, par sidinooma En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    chères soeurs, je vous conseil de ne pas vous laisser allez dans cette pratique.quand a moi voici encore un début de la débauche sexuelle.vos chances de vivre heureux seront reduites.patiquer l’abstinence jusqu’au mariage.voici la seule solution.il n’ y a pas d’autre.

    Et puis,quand ce ONG propose que les filles pratiquent cela sans le consentiment de leur parent a un prix aujourd’hui a 300f,je vous dis,ça c’est de l’escroquerie.et si après il ya des complications liées a cette pratique,qui prendra en charge la jeune fille ?

  • Le 12 février 2016 à 15:09 En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    Encore une autre technique pour décimer la frange jeune par le sida. Le problème de grossesses des filles en milieu scolaire est vraiment inquiétant et demande des solutions concrètes mais je crains que cette méthode vulgarisée, les jeunes filles en lieu et place d’une grossesse soient toutes infectées par le VIH SIDA. Dans ce pays de consommation sexuelle sans modération, on se sentira alors libre de bien sentir la ch...et bonjour les dégâts, plus énormes et plus catastrophiques. Cela va galvaniser les filles dans la sexualité désordonnée.
    Vous convenez avec moi que 98% des filles ne tombent pas enceinte en milieu scolaire par envie ou désir sexuel mais le plus souvent par la contrainte de survie. On ne peut combattre ce fléau que par l’éducation,la lutte contre la pauvreté, les injustices et inégalités criardes , la corruption et l’enrichissement illicite afin que les richesses du pays puissent profiter à toutes les couches sociales.

  • Le 12 février 2016 à 15:10, par sidinooma En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    débauche sexuelle= avenir malheureux

  • Le 12 février 2016 à 16:14, par Ismael BOLY En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    "Quelle sera la conduite d’une fille quand elle sait qu’elle est immunisée contre toute sorte de grossesse ?" Sa conduite sera comme celle du jeune garçon qui a déjà l’immunité contre la grossesse. La problématique fondamentale reste le cerce familial, tant que nous n’allons pas reprendre en mains l’éducation à la dure au sein de nos familles ce serait peine perdue !

  • Le 12 février 2016 à 17:39, par SIDKYETA En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    Une grossesse c’est par les filles seulement ? Les garçons ils sont où là ????

  • Le 12 février 2016 à 18:32 En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    Monsieur en ma connaissance et en ma qualité de chef d’établissement, je préconise fortement l’usage des methodes contraceptives car ne dit-on pas qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre. Par ailleurs, il nous appartient en que acteurs de l’éducation de ne pas laisser sommeiller l’aspect éducation. Mais de continuer à jouer ce role si capital pour la survie de la jeune génération et en particulier la junte feminine victime de nombreux préjugés. Face à cette posture, l’UNICEF ne stipule-t-elle pas que éduquer une fille, c’est éduqué toute une nation ?

  • Le 13 février 2016 à 10:45, par Wendpanga En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    « Il a donc avec force et véhémence inviter les filles à passer auprès des services sanitaires pour ces méthodes contraceptives. Et dans le souci de vulgariser ces méthodes, une journée porte ouverte sera organisée le jeudi 18 février au CSPS de Poura et les filles sont fortement attendues avec des prix défiant toute concurrence ; juste 300f pour dire au revoir aux grossesses non désirées. »
    Que c’est malheureux ! Faire la promotion de l’impudicité et de la fornication et dire que c’est normal. Jusque ou allez vous continuer ? Et des parents responsables trouvent que c’est normal ! et que faisons nous de l’abstinence ? chers parents sachons que nos méthodes contraceptives ne sont pas à 100% efficace. Combien de filles ou de femmes ont regretté ? Sans être un rêveur je crois qu’il faut mettre l’accent sur l’abstinence et à défaut mettre l’accent sur la fidélité à un seul partenaire.

  • Le 13 février 2016 à 12:37, par MILLOGO En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    C’est une situation dramatique, certe,mais force est de reconnaître que les parents ne devraient pas se cacher derrière les méthodes contraceptives pour masquer leur démission vis à vis de l’éducation de la jeune fille et même du garçon. si on peut éviter les grossesses en milieu scolaires grâce à la contraception, ce qui d’ailleurs,serait le moindre mal, on ne saurait éviter le VIH et ce qui s’en suit... laisser une fille de 14 ans opter pour une méthode je pense que c’est tut de même prématuré. A chaque parent de jouer son rôle d’éducateur.

    M.MILLOGO, enseignant dans un lycée.

  • Le 13 février 2016 à 12:49 En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    A condition qu’on explique également et surtout largement les conséquences négatives de chaque méthode aux parents et élèves. Ensuite mettre à la disposition de ces futures femmes tout le nécessaire pour la procréation. Je préfère une réussite scolaire retardée qu’une vie gâchée. Allez comprendre.

  • Le 13 février 2016 à 17:25, par lambert En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    La conséquence de tout ceci est que la débauche augmente à grande vitesse. Si elle n’a pas déjà atteint sa cime. Le risque de ces genres de choix est d’inculquer, inconsciemment et voire pernicieusement aux jeunes mentalités (avec leurs fragiles morale), le libertinage sans réserve.

    J’aimerais qu’on me donne des statistiques tendant à montrer que ces histoires de sensibilisations ont réduit les MST et autres grossesses dites indésirées. Pas si sûr. En tout cas, on a parfois le sentiment que cela bien au contraire aggravé les choses.

  • Le 13 février 2016 à 21:03, par iliasse En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    wait and see je suis sure pue j.annee prochaine ca va meme augmenter laba . Avoir un rapport sera comme je mange des bonbon . Je demande au surveillant de donner le chiffre apres ca et au journal de publier. Wait and see

  • Le 13 février 2016 à 23:31, par blaise En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    Je trouve que les adultes sont hypocrites en ce qui concerne la sexualité des enfants. Je respecte certes les parents pour qui la sexualité est un tabou. Cependant il faut accepter que les enfants suivent les cours de sexualité dans les écoles où on en donne. Si le problème se pose même au Canada, ce n’est pas le Burkina faso qui va y échapper. Au Canada le cours d’éducation physique est jumelé à un cours de santé dans lequel on enseigne croissance (éducation sexuelle entre autre). L’année scolaire dernière nous avons enrégistré plusieurs absences sur une semaine parce que certains parents ont voulu protester contre l’enseignement de cette matière à leurs filles ! D’ailleurs, cette année-ci, nous n’avons pas encore commencé à enseigner cette matière qui aurait dû l’être au 1er semestee. Raison ??? Personne ne le sait. Mais nous savons qu’il ne faut pas l’enseigner pour le moment...
    Je suis d’accord qu’il s’agit d’un sujet délicat ; voilà pourquoi il faut l’ENSEIGNER !! Ainsi les enfants (FILLES ET GARÇONS) recevront l’information à la source par des professionnels. Sinon, ils iront chercher l’information auprès de leurs pairs qui n’en savent pas plusqu’eux.
    Pour le cas du Burkina il faut former les profs d’EPS car ils sont plus proches des élèves et leur donner les outils nécessaires à enseigner l’éducation sexuelle à l’école. Tôt ou tard nos enfants seront embarqués dans une relation sexuelle. Autant leur donner les moyens de vivre pleinement et sans risques leur sexualité. Je sias que ce n’est pas facile comme parent de parler de sexualité avec sa fille. Mais il faut le faire. Si tu n’es pas à l’aise, confie-la aux professionels. J’ai 4 filles je les oblige à s’asseoir les oreilles grandes ouvertes pour écouter mon discours sur la sexualité. Au moins elles pourront faire la comparaison d’avec ce qu’elles entendent dehors. Si on me le demande, je suis disposé à encadrer mes collègues du Burkina en la matière.

  • Le 14 février 2016 à 21:36, par Lydie En réponse à : Les méthodes contraceptives à l’école : Solution ou débauche sexuelle ?

    Je pense qu’il y’a un véritable problème s’il est permis à une ONG de venir promouvoir des produits contraceptifs à des enfants sans en avertir les parents. Les parents demeurent les premiers responsables de l’éducation de leur progéniture et c’est une véritable violation de leurs droits que de permettre de telles pratiques dans nos écoles. De plus, les contraceptifs sont des médicaments qui ont des effets secondaires sur la santé et je doute que cette ONG prend le soin d’avertir ses clientes de ces effets. Je pense que pour nos jeunes filles et garçons, il serait préférable de leur enseigner les valeurs essentielles pour mener une vie harmonieuse plutôt que de les pousser d’une façon précoce vers le sexe. Vivement que les parents se réveillent et apprennent à leurs enfants que la maitrise de soi est la meilleure préparation qui existe pour vivre une relation amoureuse vraie.