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Education non formelle : La fondation Karanta se « remet en cause » afin de faire plus et mieux

vendredi 12 février 2016.

 

Ouverte le 8 février dernier, la 9e session du conseil de fondation de Karanta a été close ce jeudi 11 février 2016 à Ouagadougou par le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly, par ailleurs président dudit conseil. Au terme des travaux, les experts ont formulé des orientations et adopté les rapports de l’année écoulée, le programme d’activités 2016.

« De même que le monde entier est une école pour la totalité de l’espèce humaine depuis l’origine jusqu’à la fin des temps, de même la vie est une école pour chacun du berceau à la tombe. Il ne suffit plus de dire avec Sénèque : « il n’y a pas d’âge pour commencer à apprendre ». Nous devons dire que chaque âge est destiné à apprendre car il n’y a d’autre but pour chaque être que d’apprendre dans la vie elle-même », disait le philosophe et pédagogue tchèque Jan Amos Komensky. C’est sans doute cet esprit qui a prévalu à la création de la fondation Karanta qui se veut un « véritable instrument sous régional dans l’appui aux politiques d’éducation non-formelle ». Afin que l’institution réussisse sa mission, l’instance suprême qu’est le Conseil a formulé des orientations après avoir adopté les rapports soumis pour examen.

Orientations fortes

De 2013 à 2015, la fondation était dans une sorte de léthargie du fait de la maladie à virus Ebola qui sévissait en Guinée, l’un des pays membres, et de la situation socio-politique au Burkina Faso. Selon le ministre Jean-Martin Coulibaly, « il n’y a pas vraiment eu d’activités opérationnelles sur le terrain » quand bien même des millions de femmes et d’hommes analphabètes constituent la raison d’être de Karanta. Pour le conseil, l’équipe de la fondation doit se remettre en cause et mettre en place un plan d’actions plus crédible et réaliste et un dispositif de gestion et de mobilisation des ressources financières. Les ressources se font rares et il faut « séduire  » les partenaires techniques et financiers et faire du lobbying afin d’inciter d’autres pays à rejoindre la fondation.

A cette 9e session, Karanta, le rapport des experts, le rapport d’activités janvier 2014- décembre 2015,le rapport moral de l’administrateur général, le rapport de la gestion du budget (2014-2015) ont été adoptés. A cela, il faut ajouter le programme d’activités et le budget prévisionnel 2016 qui ont été adoptés. Des décisions ont été également pris notamment les 25% d’augmentation accordé au personnel de soutien, la suppression du poste de RAF (Responsable administratif et financier), etc.

Karanta, une fierté sous-régionale

La Fondation Karanta « foyer d’apprentissage, en langue mandingue », est un organisme public de droit international créé en 2000 par quatre pays à savoirle Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal. Par la suite, la Côte-d’Ivoire et la Guinée ont rejoint le groupe. L’objectif de cette fondation dont le siège est à Bamako, en république du Mali,c’est de mutualiser toutes les initiatives, les ressources humaines, matérielles et financières pour lutter contre la pauvreté par le biais de l’éducation non-formelle.

Des acquis, Karanta en a déjà engrangé. Pour son administrateur général, Lassana Chérif, le premier acquis demeure sa reconnaissance par le Système des Nations-Unies. L’autre fierté de l’institution est le projet d’harmonisation de l’écriture des langues transfrontalières qui n’est qu’à ses débuts puisqu’une étude sur l’état des lieux a été déjà commanditée. Il y a également la mise en œuvre de deux référentiels dont l’un est axé sur la formation des acteurs et l’autre sur l’évaluation et la certification des apprentissages. D’ores déjà, les pays membres ont reçu 120 exemplaires de chaque référentiel.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net