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Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

mardi 9 février 2016.

 

De l’aménagement d’un cimetière, le terrain de 50 hectares du village de Sabtoana est devenu un terrain loti de 500 parcelles pour les habitants du village de Kosyam qui ont eu à céder leur espace pour la construction du palais présidentiel. Cette opération menée par la Société Nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR), fait des mécontents dans les deux villages. Ce lundi 8 février 2016, les habitants des villages de Kosyam et de Sabtoana étaient dans les rues de Sabtoana pour manifester. Pendant qu’ils réclament tous la libération de 4 personnes incarcérées à la MACO, la population de Sabtoana exige la restitution du terrain de 50 hectares qu’elle avait cédé à la SONATUR, à défaut de trouver un consensus.

Tout commence dans les années 2007, selon Nikièma Issouf, représentant du village de Sabtoana. Suite à une demande de la Société Nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR), la population de Sabtoana a cédé un terrain de 50 hectares pour l’aménagement d’un cimetière. « Le chef du village nous a consultés et nous avons donné notre accord pour l’aménagement du cimetière. La SONATUR détenait déjà un terrain pour des logements et voulait aménager un autre espace pour un cimetière. Nous leur avons offert le terrain gratuitement, puisqu’on s’est dit que nous pouvions également en profiter » a expliqué Nikièma Issouf.

A la grande surprise de la population de Sabtoana, aux dires de Nikièma Issouf « on s’est rendu compte en fin d’année 2014, que l’espace cédé à la SONATUR sera aménagé pour dédommager les habitants de Kosyam. Ces derniers ayant perdu leurs terrains pour la construction du palais de Kosyam » a signifié Nikièma Issouf.

Ce qui sera à l’origine de la discorde. En effet, si les habitants de Sabtoana disent n’avoir pas trouvé d’inconvénient au dédommagement des habitants de l’ancien village de Kosyam, le représentant du village de Sabtoana souligne que la population à elle aussi réclamé un dédommagement à son tour à la SONATUR. « Il n’y a pas de problème du moment que le dédommagement concerne le village de Kosyam. Nous sommes des villages voisins. Nous avons demandé à la SONATUR ce qu’elle allait nous donner en retour en tant que propriétaire terrien » a dit Nikièma Issouf.

En réponse à cette préoccupation et selon le représentant des habitants de Sabtoana, la SONATUR leur à suggéré lors d’une rencontre entre les 2 parties le 17 février 2015, de trouver un espace vide que la société se chargera elle-même de lotir pour les habitants. Ce que les habitants disent avoir fait. La SONATUR reviendra plus tard sur sa proposition selon Nikièma Issouf. « La SONATUR nous a informé qu’il ne sera plus question de lotissement mais plutôt de la construction d’une école ou d’un établissement sanitaire » a-t-il dit. Cette proposition a été catégoriquement rejetée par la population. « Nous avons déjà 2 établissements de santé et 2 écoles à notre niveau. Ce qui nous intéresse, ce sont les lotissements » a dit Nikièma Issouf

Les mécontents du village de Kosyam

Du côté de Kosyam également, il y a des mécontents. Selon Kouamba Ablassé du village de Kosyam, du terrain de 50 hectares réservé aux habitants, il revenait un total de 500 ou 510 parcelles selon certains, à la population. Ce qui ne fut pas le cas. Selon lui, 5 représentants du village de Kosyam auprès de la SONATUR, ont pris la liberté de mettre 110 parcelles à la disposition d’une partie de la population. Le reste des parcelles c’est-à dire, 390 ou 400 parcelles puisque certains habitants évoquent le nombre de 510 parcelles, ont été vendues. « Nous avons voulu savoir ce qu’ils ont fait du reste des parcelles sans avoir aucune information. Nos démarches sont restées sans suite », a-t-il ajouté. Aux dires de Kouamba Ablassé et selon Nikièma Issouf, les parcelles auraient été vendues à 15millions chacune.

4 habitants de Kosyam et Sabtoana incarcérés à la MACO

Certains habitants de Kosyam ayant bénéficié des parcelles, ont voulu construire des logements mais c’était sans compter sur les insatisfaits des villages de Sabtoana qui n’ont pas eu gain de cause avec la SONATUR et ceux de kosyam qui n’ont pas bénéficié de leurs parcelles. A cet effet, ces derniers se sont opposés à la construction et certains d’entre eux, ont déterré les bornes de délimitation des parcelles. Ces de là, selon Ouédraogo Mahamoudou du village de Kosyam et frère d’un habitant de Kosyam détenu à la MACO, qu’est survenue une plainte de la SONATUR. Des convocations ont été adressées à 6 personnes dont 3 du village de Kosyam et 3 du village de Sabtoana.

Après l’interrogatoire des officiers de police du commissariat de Ouaga 2000, 2 habitants (Sabtoana et Kosyam) ont bénéficié d’une liberté provisoire. Les 4 autres personnes dont le frère de Ouédraogo Mamoudou sont toujours détenues à la MACO. Ce dernier se dit très inquiet car son frère malade, s’est retrouvé dans un état de santé très critique. Son frère ayant une partie du corps paralysée, il demande sa libération afin qu’il puisse bénéficier d’un traitement médical adéquat.

Par ailleurs, les habitants des 2 villages soulignent qu’à la suite de l’incarcération de leurs frères, ils ont eu à rencontrer le ministre d’Etat Simon Compaoré. Ce dernier après avoir échangé avec eux, les a recommandés auprès du ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet. Selon Nikièma Issouf, les échanges entre le ministre et les 2 villages se sont faits en présence du DG de la SONATUR.

Et si jusqu’à présent, aucune solution concrète n’est sortie de cette crise, les habitants réclament la libération de leurs compagnons. « Il est bien dit que plus rien ne sera comme avant. Nous n’allons pas admettre que la SONATUR vienne s’accaparer de nos terres et fasse emprisonner nos frères. Si d’ici demain, nos frères ne sont pas libérés, nous ne voulons plus entendre parler de la SONATUR ici. La SONATUR devra chercher un autre terrain pour dédommager les habitants de Kosyam » a-t-il conclu.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 9 février 2016 à 08:57 En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Je pense que c’est malhonnête et malsain de transformer un espace qu’on vous a octroyé pour la construction d’un cimetière en des parcelles loties, qui seront par la suite vendues. Le Burkinabè a vraiment perdu son intégrité. Il n’est que mu par la recherche qu gain, quitte à se faire de l’argent sur le dos des morts.

  • Le 9 février 2016 à 10:13, par SAE En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    C’est vraiment malhonnête !
    Un homme integre doit respecter sa parole. Et aussi, quand il y’a une distribution de parcelles entre les habitants d’une localité, les Autoriteés ont le devoir d’accompagner l’ipeération jusqu’aà sa fin et non la laisser entre les mains d’une minoriteé de personnes veéreuses et acquises aà leurs cause.
    Des problemes de parcelles, il y’en a plusieurs qu’heériteront les futurs maires des communes urbaines et rurales.
    Vivement qu’une solution idoine soit trouveée le plus rapidement possible pour soulager les habitants de Sambtoana et de Kosyam.

  • Le 9 février 2016 à 11:26, par Veritas En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Eh oui...tout cela est dû à la spéculation sur les parcelles. Burkinabè aime trop parcelle, certains en ont jusqu’à 1000 pendant que d’autres cherchent vainement un 240m2 !

  • Le 9 février 2016 à 12:46 En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Pourquoi pendant que blaise était là on ne vous entendait pas ?Il va falloir que les nouvelles autorités bandent les muscles pour mater toutes ces mini rebellions de plaisantins sinon ça va aller de pire en pire Merde quoi faut pas qu’on on n’en vienne à regretter blaise pffffffff

  • Le 9 février 2016 à 13:20, par MEDA W. En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Légitime de revendiquer ce qui est juste.Il y a beaucoup de cas comme celui de Kossyam qui attendent les futurs Maires.C’est important de se doter de textes clairs en matière du foncier en vue d’éviter des conflits de ce genre.Je pense qu’il faut s’appuyer sur l’expérience du MCA relative à la charte foncière pour aider le milieu rural surtout avec le phénomène de l’agro-business.

  • Le 9 février 2016 à 16:51, par BILI-BILI En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Mes chers amis de Kossyam, moi je ne vous crois pas !On se sait dans ce pays làà, surtout les populations des villages aux alentours de Ouaga, " propriétaires terriens ou autochtones" ; voilà des gens qui se croient malins : quand ya lotissement , certains se retrouvent souvent avec 4 à 6 parcelles, puisque zàksobà met toute la famille sur la liste des personnes à dédommager ! Quesqui se passe par la suite..? lesdites parcelles seront vendues petit à petit pour payer "moto 135" et chercher "Go" jusquà tout finir. A ce moment, comme "l’argent est fini à Bouaké", monsieur est obligé de se retrouver quelque part dans les "non-loties" avec ses 8 gosses + madame !

  • Le 9 février 2016 à 17:05, par SIDPAWALEMDE En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Depuis 2007, où vous étiez ????? Pourquoi pendant que blaise était là on ne vous entendait pas ?Il va falloir que les nouvelles autorités bandent les muscles pour mater toutes ces mini rebellions de plaisantins. Si ce problème avait été posé en 2012, 2013 ou 2014, on allait comprendre. Chacun profite de l’insurrection pour se gonfler.

  • Le 9 février 2016 à 17:44, par leregard En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Je crois que le Ministre en charge de l’Habitat doit saisir cette occasion pour faire un Audit de la SONATUR et assainir cet environnement des lotissements. Il se susurre des choses pas du tout catholiques concernant d’abord la façon dont cette société s’accapare des terres des villages (sur la route de Zorgho, à SAPAGA, à la bifurcation pour Pouytenga, un lotissement a été fait depuis longtemps, mais les parcelles restent inoccupées à cause de différends entres la SONATUR et les jeunes du village), surtout comment les parcelles se retrouvent être affectées/offertes au personnel pour être vendues sous la robe. A mon sens, il n’y a aucune raison de créer une telle structure car le lotissement des localités est une des prérogatives des maires. il faut tout simplement faciliter l’accès au crédits des maires pour leur permette de lotir et viabiliser leurs communes. Par ailleurs d’autres structures ont loti des terrains et les candidats ont dû passer par une loterie à raison de 5000frs la parcelle. Comment expliquer qu’une telle entreprise puisse être menée par une structure de l’État (une direction au sein du ministère anciennement en charge des infrastructures et de l’habitat). Il faut tout simplement assainir la question des lotissements par l’adoption de nouvelles règles et le retrait de cette compétence a toute structure autre que les maires. Il y a de grosses escroqueries car la SONATUR trompe les villageois et pendant le régime de Blaise, il leur était difficile de se plaindre. La situation vécue par ces 2 villages n’est qu’une partie de l’iceberg des préjudices causés à de nombreux villages. apr cette structure qui lotit u peu partout à travers le pays des zones non habitées et quelques fois bien éloignées des villages voisins..

  • Le 10 février 2016 à 08:15, par rami En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Depuis 2007 ! vous avez peut être raison mais pourquoi pendant que Blaise était là on ne vous entendait pas ? c’était à lui de regret cette histoire de terrain ; donc aller le voir à la côte. Soyons humain et intègre ; on a tous besoin d’un chez soit, mais à quoi bons si on a un chez soit et on vit dans le conflit. le Burkina est doux parce que il ya la paix. Vous avez donner on a prit pour en faire un cimetière on a donner comme dédommagement à d’autre personne ne sont t’ils pas vos frères, vos sœurs. De toute les façons qui va vivre éternellement. comme le dit un frère Il va falloir que les nouvelles autorités bandent les muscles pour mater toutes ces mini rebellions de plaisantins sinon ça va aller de pire en pire. le nouveau pouvoir ne peut pas tout régler à un clin d’œil il ne sont pas des magiciens, même si c’était le cas, la magie ne dure jamais. Laissons le temps au temps. Ce qu’on a ficeler durant 27 ans ne peut être démêler en 7 mois. soyons patient et indulgent il s’agit de notre vie et notre pays et notre avenir en dépend.

  • Le 10 février 2016 à 09:50 En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Regardez les comment ils sont arrêtés on dirait ils peuvent effrayer une poule entrain de couver tchrrrrrrrr chacun se lève après une tournée de frelatée ventre en l’air ko dédommagement après avoir fini de bouffer les1F 2F qu’on vous a donné en échange de vos lopins de terre là comme je le disais dans mon commentaire N°4 au temps de blaise on entendait les mouches voler mais depuis son départ les moustiques veulent nous commander
    C’est pas eux c’est les journaleux en manque d’inspiration là qui ont le temps d’aller écouter les jérémiades de tous ces mal nés là qui sont les fautifs
    @SIDPAWALEMDE faut mettre en guillemet un commentaire que tu plagies !!! pour qu’on sache que tu as pris ce passage du commentaire d’un autre internaute..c’est plus pro et honnête bref...tu ne vaux pas mieux que ceux que tu critiques en agissant ainsi !!

  • Le 10 février 2016 à 10:49, par Marie En réponse à : Dédommagement des habitants de Kosyam : Un terrain de 50 hectares fait beaucoup de bruit

    Et nous pauvres acheteurs de ces terrains à litige !
    C’est incroyable comme nous burkinabè moyen on se saigne avec des crédits et autres pour enfin s’acheter un terrain via la Sonatur que l’on pense plus fiable que les autres escrocs vendeurs de parcelles à litige. A un montant plus élevé que la norme à coût de gros sacrifice, tu achètes une parcelle depuis 2010. Et six ans après (en 2016), impossible de construire la seule parcelle que tu as tant souffert pour avoir. Au secours les messieurs de la Sonatur réagissez car les pauvres clients que nous sommes sont dans de sérieux tracas concernant nos parcelles bloquées. Notre patience est mise à rude épreuve et nous ne souhaitons pas grossir le nombres de mécontents dans les rues concernant cette zone à litige.