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Drépanocytose : Un mal qui ronge en silence de nombreux Burkinabè

mardi 9 février 2016.

 

Le Comité d’initiative contre la drépanocytose, CID Burkina, était en assemblée générale ce samedi, 6 février 2016 à son siège sis au Centre des archives municipales à Tanghin, Ouagadougou. Ce rendez-vous de bilan et de perspectives a été marqué par la remise de médicaments aux familles de malades drépanocytaires démunies.

Selon Sœur, Dr Pascaline Koutaba du Centre médical Saint Camille de Koupèla, la drépanocytose est une maladie très représentée dans sa zone. « Comme on ne savait pas d’où ça venait, et les parents qui sont porteurs ne savent pas qu’ils sont responsables de cette transmission, des couples à risque sont très nombreux. Et la difficulté est dans la polygamie ; par exemple, si on prend un homme qui a plusieurs femmes et que ce sont les enfants d’une d’entre elles qui sont malades ; là le problème est majeur parce que le monsieur se dit pourquoi les enfants des autres femmes sont en bonne santé et ce sont les enfants de cette dernière qui sont malades ? Ce qui a pour conséquence que le monsieur va rejeter la faute sur la dame. J’ai du mal à faire comprendre aux parents qui sont, apparemment, bien portant que c’est d’eux que provient la maladie », a expliqué Sœur Koutaba, précisant avoir en ce moment plus d’une centaine d’enfants drépanocytaires pour le suivi.

D’où la maximisation dans la sensibilisation qui, confie-t-elle, va s’étendre cette année aux associations et aux lycées pour insister sur la prévention, vu que le traitement réduit la maladie mais ne la guérit pas. « C’est donc important que les jeunes connaissent leur électrophorèse avant de se mettre en couple ; pour ne pas avoir à mettre au monde des enfants malades », exhorte Sœur, Dr Koutaba.

C’est donc venus des localités de Bobo-Dioulasso, Koupèla, Banfora, Diébougou, Dédougou, Koudougou, Fada N’Gourma, Ouahigouya, en plus de Ouagadougou, que les participants (responsables de ces antennes) se sont donné pour missions de faire le bilan des actions de l’année écoulée et de se projeter sur les actions de l’année 2016 en faveur des malades drépanocytaires.

« La sensibilisation et l’éducation, seules armes pour espérer éradiquer ce mal »

Selon le coordonnateur national du CID Burkina, Dramane Banaon, des actions de plaidoyer et de mobilisation de ressources ont été entreprises en 2015. Cette année a également connu des activités de sensibilisation des acteurs et de contribution à la prise en charge de la drépanocytose sur le terrain. Il a révélé qu’au Burkina, on note 1,8% de naissances annuelles d’enfants drépanocytaires. Une étude beaucoup plus précise sera incessamment faite pour donner l’ampleur réelle de la maladie.« Chaque jour, ce mal héréditaire tue des nourrissons avec des conséquences énormes ; réduisant le potentiel de capital humain du pays », déplorent les responsables du CID Burkina. La maladie est très peu connue des populations, si fait que de nombreuses personnes (ignorant si elles sont porteuses du germe de la maladie) courent le risque d’avoir un enfant drépanocytaire en cas d’union avec un partenaire à risque.

Selon le coordonnateur national du CID Burkina, la connaissance de son statut d’électrophorèse, une meilleure prise en charge de la maladie et le mode de transmission permettront d’éviter la naissance d’enfants malades. Dans le cas échéant, l’information, l’éducation des drépanocytaires et de leurs parents permettront d’améliorer le vécu quotidien des malades et la prévention des complications. « Plus les acteurs sont informés et sensibilisés sur la maladie, plus ils vivent mieux avec la maladie et s’impliquent davantage dans la lutte. La sensibilisation et l’éducation sont les seules armes pour espérer éradiquer ce mal un jour et c’est cela la mission du CID », exhorte M. Banaon,

Des médicaments pour des malades des familles démunies

Pour l’année 2016, les responsables du CID Burkina comptent multiplier les actions de sensibilisation, d’éducation et de plaidoyer. La poursuite de la prise en charge des patients et la mise en place d’un programme comprenant un centre d’informations, de diagnostic néo-natal (dépisté tôt pour une prise en charge efficace) et un centre pilote de prise en charge de la drépanocytose « mis en place en 2015 au niveau de l’hôpital Saint Camille où sont reçus les malades en crise pour pouvoir les soulager avant qu’ils entrent chez eux ». Il y a en outre le renforcement du plateau technique de concert avec les partenaires.

Au cours de l’Assemblée générale, l’association a reçu des médicaments pour des malades drépanocytaires des familles démunies. « Sachez que votre appui a soulagé une crise quelque part, a sauvé un malade d’une mort certaine et réconforté des familles entières. A titre d’exemple, ce don de l’Ambassade du Luxembourg au Burkina, d’une valeur de neuf millions en médicaments au profit de familles de drépanocytaires démunies sélectionnés », a exprimé le coordonnateur national de CID. Fruit du partenariat entre gouvernement burkinabè et le Luxembourg, ce don a été distribué dans les localités couvertes par l’association afin de soulager des malades.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 8 février 2016 à 18:48 En réponse à : Drépanocytose : Un mal qui ronge en silence de nombreux Burkinabè

    Courage à vous, car vous menez des actions nobles

  • Le 9 février 2016 à 11:03, par bigjojo En réponse à : Drépanocytose : Un mal qui ronge en silence de nombreux Burkinabè

    nous devons encourager et apporter notre soutien au CID,j’ai moi même bénéficié du soutien de cette structure de même que mon neveu.Il faut surtout la sensibilisation de nos populations.A cela s’ajoute aussi l’information au sein de l’administration,il n’est pas rare de voir des chefs de services qui n’ont aucune notion du mal donc souffrent certains de leurs agents.Félicitations à Mr Banaon et à toute l’équipe

  • Le 9 février 2016 à 12:15, par rami En réponse à : Drépanocytose : Un mal qui ronge en silence de nombreux Burkinabè

    1.Drépanocytose : Un mal qui ronge en silence de nombreux Burkinabè, 8 février, 18:48
    mon prédécesseur à tous dit, courage à vous, car vous menez des actions nobles ; je sais quelle souffrance endure nos pauvres enfants. Une douleur inexplicable tellement fort. Souvent je pleur face a cette situation de le voir se tourner sur lui même dans toute les sens en criant maman masse mon dos, masse mes jambes masse tout mon corps, je donnerais tout ce que j’ai pour ne plus voir nos enfants, nos amis, nos parents, ni même une personne quelconque souffrir de ce mal. je lance un appel a tous le peuples Burkinabé aidons nous les uns des autres, soyons solidaire avec les malades vivant avec ce mal car il souffre physiquement et moralement. Sa fond le cœur quand ton enfant te demande maman pourquoi je ne suis pas comme les autres enfants.

  • Le 9 février 2016 à 16:47, par Alex En réponse à : Drépanocytose : Un mal qui ronge en silence de nombreux Burkinabè

    La drépanocytose est une maladie vicieuse et je félicite le CID pour tous les efforts qu’il fait pour soulager les malades. Je pense qu’il faut unir les forces pour lutter contre ce mal en enjoignant les tradipraticiens. Ce n’est pas pour faire de la publicité, mais juste pour aider ceux qui sont intéressés par ce type de soins qu’il existe un sur le même alignement que Eden Park (juste quelques mètres en face du goudron). Il a soigné beaucoup et j’en ai été édifié. ça ne coûte pratiquement rien d’essayer et vous m’en direz des nouvelles. Stp webmaster, laisse passer mon écrit. C’est juste pour apporter de l’aide à ceux qui en souffrent et qui sont en quête de meilleurs soins.

  • Le 9 février 2016 à 20:35, par Nga En réponse à : Drépanocytose : Un mal qui ronge en silence de nombreux Burkinabè

    Drépanocytose : Un mal qui ronge en silence de nombreux Burkinabè
    je complète l’internaute 3 : Une douleur inexplicable, atroce on cri maman masse mon dos, masse mes jambes masse tout mon corps, couche toi sur mes pieds, soulève mes bras, parfois ligote mes bras ou mes jambes. Je sais de quoi je parle.En fin des gens pensent à ce mal pour na pas dire à nous. Que Dieu vous bénisse.