Retour au format normal
lefaso.net

Soutenance de thèse : Zara Dao désormais Docteur en histoire

mercredi 27 janvier 2016.

 

« La gestion et la prévention des crises alimentaires au Burkina Faso (ex Haute-Volta) : approche institutionnelle (1919-2008) », tel est le thème choisi par Zara Dao pour sa thèse de doctorat unique. Pendant 3 heures, la candidate a présenté au jury, les résultats de sa recherche relative aux politiques institutionnelles des crises alimentaires et leurs impacts couvrant la période coloniale et postcoloniale. Le jury présidé par Ouédraogo François de Sales, professeur titulaire à l’université de Ouagadougou, a jugé Zara Dao digne du grade de docteur avec la mention « très honorable ». C’était devant parents, amis et collègues le samedi 23 janvier 2016 à l’université de Ouagadougou.

Les crises alimentaires sont récurrentes et persistantes au Burkina Faso. Zara Dao s’est interrogée sur les politiques publiques actionnées pour leur gestion, et les stratégies déployées pour les prévenir. En s’appuyant sur des documents ayant trait à la crise alimentaire, des sources orales et des enquêtes sur le terrain, l’étudiante fait une analyse de la gestion de la crise alimentaire en huit chapitres.

La gestion de la crise alimentaire sur huit chapitres

Sous la direction du professeur Bantenga Moussa Willy de l’université de Ouagadougou, Zara Dao a construit son travail en huit chapitres subdivisés en 3 grandes parties.
La première partie évoque les causes et caractéristiques des crises alimentaires ainsi que leurs gestions de 1919 à 2008. Il s’agit de causes conjoncturelles (les sécheresses, les inondations, les acridiens, les épidémies) ; et de causes structurelles (vulnérabilité économique). Selon le chercheur, la récurrence de ces crises a conduit les autorités politiques à vouloir soulager les populations en mettant en place des Sociétés indigènes de prévoyance (SIP) qui ont donné après la deuxième guerre mondiale, les Sociétés de prévoyance (SP). Ce qui conduira par la suite, à la mise en place d’autres institutions comme l’Office national de céréales (OFNACER) dans les années 1970 avec la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS) en 1990.

La seconde partie traite de la réglementation du secteur. La crise alimentaire étant un phénomène mondial, l’étudiante s’est intéressée au droit à l’alimentation en analysant le domaine foncier, les différentes politiques de prévention qui ont été mises en œuvre afin de booster la production agricole.
Dans la troisième partie, l’impétrante aborde les impacts des politiques de gestion et de prévention des crises en s’appuyant sur les statistiques agricoles. Le constat est, dit –elle, « une évolution en dents de scie des superficies, des productions et des rendements des productions céréalières dans l’ensemble. Cependant, une croissance des rendements est observée à partir des années 1990 pour le riz et le maïs ».

Un travail ambitieux selon le jury

Le jury composé des professeurs Ouédraogo François de Sales (professeur titulaire à l’Université de Ouagadougou), Boureima Alpha Gado (Université Abou Moumouni de Niamey au Niger), Bantenga Moussa Willy de l’université d’Ouagadougou et Settie Louis Edouard (rapporteur et maitre de conférences à l’Université d’Abidjan) ont apprécié l’actualité du thème qui a été étudié sur une longue durée. La simplicité du style a également constitué une qualité pour le document. Un document de haut niveau selon le président du jury. « Ce document vient combler un vide. En tant que géographe, nous avons étudié la crise alimentaire au Burkina Faso sans pour autant nous étaler sur toute cette période » a-t-il indiqué.

Pour le directeur de thèse Bantenga Moussa Willy, il s’agit d’un travail original qui a conduit son étudiante à s’intéresser à de nombreuses disciplines (travaux des géographes, des sociologues, des spécialistes en sciences de la vie et de la terre, etc.).Par ailleurs, la présente recherche apporte un plus à l’étude de la crise alimentaire. Pour lui, « jusque-là, les travaux antérieurs ont montré les réactions des populations. Mais là, il s’agit de la question de la prévention des crises alimentaires et la prise en charge de l’Etat sur ces questions ».

Zaro Dao quant à elle, se dit heureuse pour son niveau titre. « Au bout de cinq années d’études, la persévérance a payé ».

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net



Vos commentaires