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Education pour tous : Plaidoyer pour les personnes vivant avec un handicap

jeudi 21 janvier 2016.

 

Les 21 et 22 janvier 2016 se tient à Ouagadougou un colloque cofinancé par le Fonds d’appui aux initiatives transnationales et des organisations de la société civile du Burkina, du Mali et du Niger dont le chef de file est l’Association pour le soutien de l’éducation pour tous. C’est la Secrétaire d’Etat chargée des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’exclusion, Yvette Dembélé qui a procédé au lancement des travaux. L’objectif de cette rencontre est de contribuer efficacement à l’éducation de qualité pour tous dans les trois pays par l’inclusion effective des enfants en situation de handicap dans les zones en conflit, dans les camps de refugiés et de déplacés.

En dépit des efforts déployés par les Etats et la communauté internationale en faveur des populations déplacées, des difficultés persistent dans leurs conditions de vie habituelles. Force est de constater qu’il existe parmi elles, des personnes vivant avec un handicap dont des enfants. L’atteinte des objectifs de développement de l’éducation ne peut être réalisée si un regard particulier n’est pas fait à l’endroit des groupes spécifiques. C’est cette vision qui a guidé sept organisations du Burkina, du Mali et du Niger agissant en consortium dont le chef de file est l’Association pour le soutien de l’éducation pour tous (ASEPT), à conduire cette réflexion à travers un colloque transnational. A terme, le colloque doit permettre de donner des réponses aux questions suivantes : « quelle est la situation des enfants en situation de handicap dans les zones en conflit, dans ces camps de refugiés et de déplacés ? Combien sont-ils ? Sont-ils pris en charge ou abandonnés à eux-mêmes à la recherche d’une survie ? Bénéficient-ils d’une quelconque éducation ? Sont-ils pris en charge au plan sanitaire ? »

Un thème plus que d’actualité

« Le thème : Etat des lieux des personnes en situation de handicap dans les zones en conflit et dans les camps de refugiés et de déplacés au Mali, Niger et Burkina » en plus d’être évocateur est bien d’actualité », a indiqué la Secrétaire d’Etat chargée des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’exclusion, Yvette Dembélé. En effet, a-t-elle dit, « nous avons encore en mémoire l’action des terroristes et de différents groupes armés au nord Mali, au Nigéria entrainant non seulement des déplacements de populations à l’intérieur des Etats, mais occasionnant aussi des camps de refugiés dans les Etats voisins ». De cet état de fait, les déplacements de populations et l’existence des zones de réfugiés constituent une donne commune au Mali, au Niger et au Burkina Faso, « compromettant les efforts de développement à plusieurs degrés ».

Toutefois, au Burkina Faso, la question des personnes en situation de handicap est une priorité en témoignent entre autres la ratification de la convention relative aux droits des personnes handicapées et son protocole ; l’adoption de la loi portant protection et promotion des droits des personnes handicapées et ses textes d’application. De ce point de vue, a expliqué Mme Dembélé, ce colloque est la bienvenue car il s’inscrit entièrement dans la vision du ministère. Aussi les résultats de ce rendez-vous du donner et du recevoir sont-ils fortement attendus. D’ores et déjà, elle a rassuré les participants que son département examinera avec toute l’attention requise les conclusions des travaux. Pour clore ses propos, la Secrétaire d’Etat a invité les participants à mener des échanges riches et fructueux afin que les résultats des réflexions sur le thème concourent à une baisse sensible des inégalités sociales, au refus de l’exclusion et à la promotion d’une solidarité agissante.

La représentante du président du Réseau des organisations pour le développement de l’éducation au Burkina, Anatou Kinda, quant à elle, a laissé entendre qu’une telle activité transnationale ne manque pas de difficultés. Dans ce sens, a révélé la vice-présidente, « outre les difficultés ordinaires inhérentes à toute activité de cette nature, les événements sociopolitiques de notre pays ont conduit à quatre reports du colloque d’octobre 2015 à janvier 2016 ». Aussi, elle a ajouté, « il s’en aurait fallu de très peu pour que nous arrivions à un 5e report n’eut été la détermination de tous les organisateurs ».

Présentation du RODEB

Crée en 2005 et officiellement reconnu en 2012, le RODEB est composé de 32 organisations membres agissant prioritairement dans le domaine de l’éducation au Burkina Faso. Des réseaux similaires existent dans cinq pays d’Afrique de l’ouest et en France. En Afrique, il s’agit du Benin, Mali, Niger, Sénégal et Burkina Faso. Ces cinq réseaux africains ont une coordination régionale dont le siège est au Burkina Faso, à Ouagadougou. Chaque réseau dispose d’une coordination nationale. Les cinq réseaux africains et la France constituent un programme dénommé Programme de développement des réseaux pour l’éducation en Afrique de l’Ouest placé sous la tutelle de Solidarité Laïque et soutenu financièrement par l’agence française de développement.

Avant la cérémonie d’ouverture, le colloque a observé une minute de silence en mémoire aux victimes des attentats sanglants qui ont endeuillé le Burkina le 15 janvier dernier.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net