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Marc Rubin, représentant résident de l’UNICEF en fin de mission : « J’ai retenu une grande leçon de paix au Burkina »

lundi 1er août 2016.

 

Le représentant résident de l’UNICEF est en fin de mission. Après trois années passées au Burkina, Marc Rubin s’apprête à poser ses valises en Guinée Conakry. Arrivé dans un contexte d’effervescence politique en 2013, le fonctionnaire des nations unies a été témoin de tous les remous ; insurrection populaire, transition politique, coup d’Etat ; mais aussi attaques terroristes. Dans cet entretien qu’il a accordé aux journalistes dans les locaux de l’institution, il revient sur tous ces faits marquants de son passage au Burkina. Bien entendu, la situation de l’enfant burkinabè qui au cœur de son mandat, est également évoquée sous plusieurs facettes.

Trois années que vous êtes au Burkina. Au moment de partir, qu’est-ce que vous avez retenu de votre passage ici au pays des hommes intègres ?

J’ai retenu une grande leçon de paix. Vous savez, nous qui sommes arrivés en 2013, avec un certain nombre de collègues diplomates des Nations Unies, quand on discute par rapport à ce qu’on a vécu ici, c’était trois années intenses.

On a vécu l’insurrection populaire, avec la crise politique qu’il y a eue, on a vécu la transition politique, on a vécu la tentative de coup d’état, on a vécu les attentats terroristes, les problèmes d’insécurité. Chaque événement a eu des conséquences par rapport au travail qu’on fait. Ça peut être des événements législatifs parce que nous travaillons avec le parlement, des lois qu’on essaie de porter mais qu’il faut tout reprendre.

Ça peut être des événements qui ont des conséquences humanitaires, ça peut être des conséquences sociales, les attentes de la jeunesse, etc…

Donc le domaine de l’UNICEF portant sur l’enfance et la jeunesse, vous pouvez imaginer que ce qui s’est passé est important et ce que moi j’ai retenu, c’est une capacité de la société en général à préserver la paix malgré tous ces défis et tous ces chocs qu’il y a eus. On connait beaucoup de pays aux alentours où les choses auraient basculé rapidement dans un scénario de catastrophe. Au Burkina, on a vécu des périodes de tension, des périodes qui ont fait peur, mais rapidement on a vu qu’il y a eu des mécanismes qui sont des mécanismes burkinabè qui se sont mis en jeu à chaque fois pour passer à l’acte suivant qui était un acte de réconciliation ; en tout cas de trouver des solutions. Mes trois années m’ont appris à voir une société, un pays qui veut la paix.

Parmi ces événements que vous venez de citer, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Je pense que pour ceux qui ont été ici, c’était l’insurrection populaire parce que cela a été un événement historique je pense pour le pays ; même pour nous qui travaillons ici avec nos familles, c’est ce qui a marqué les esprits.

Je pense que c’a été une expérience de crainte au départ et rapidement d’espoir, puisqu’on a vu que les choses sont parties dans la bonne direction et il y a eu des promesses de réformes qui allaient dans le bon sens, en tout cas dans les secteurs sociaux.

Au moment de cette crise, comment l’UNICEF a continué à travailler, avez-vous contribué d’une manière ou d’une autre à la résolution de la crise ?

C’est important de comprendre que dans les dialogues qu’on a eus, le mécontentement s’est fait sur des choses qui affectent la vie des populations tous les jours. Si vous avez affaire à des enfants qui ne peuvent pas avoir accès aux soins de santé parce qu’il faut payer, et que c’est cette barrière de paiement, le mécontentement arrive.

Si vous avez une discrimination, des inégalités dues au fait que vous habitez cette région et pas celle-ci. Si vous n’avez pas d’eau chez vous, si vous n’avez pas les capacités de faire connaitre votre opinion en tant que jeune, la marmite bout et puis à un moment elle explose et donc la contribution de l’UNICEF, c’est vraiment le soutien au pays, à l’Etat et à la société civile pour faire en sorte que la voix des enfants, la voix des jeunes puissent être mieux entendues et que ces enfants, ces jeunes et les mères puissent avoir accès aux services sociaux de base.

Notre travail a été de faire en sorte qu’en dépit des crises, on puisse continuer notre mission. Chaque fois qu’il y a eu quelque chose, le lendemain on était de retour et pour travailler et créer des espaces d’expression pour la jeunesse à travers wibox par exemple pour faire en sorte que l’on puisse travailler avec les partenaires sur la politique de prévention des soins et sur tous les domaines.

De votre intervention dans le domaine de la santé, y a-t-il eu un fait qui a retenu votre attention ?

Il y a deux faits qui ont retenu mon attention, par exemple au niveau opérationnel. Vous savez qu’au Burkina, le taux de vaccination est assez élevé, 90%. Dans beaucoup d’autres pays, la campagne de vaccination n’aurait jamais pu avoir lieu avec tout ce qui s’est passé. Au Burkina, quelques semaines après l’insurrection populaire et la tentative de coup d’état, tous les services étaient fonctionnels dans toutes les régions et toutes les campagnes de vaccination ont pu se tenir à temps et se sont faites de façon professionnelle.

On a évité des épidémies, on a évité tellement de choses, et ça, c’est ce qui m’a vraiment marqué, malgré tous les défis qu’il y avait dans la gouvernance et l’administration, le professionnalisme était là, la continuité de l’Etat a perduré.

Et ensuite, je crois que ce qui m’a marqué en particulier, c’est quelques semaines après la mise en place du gouvernement Paul Kaba Thiéba ; la volonté était claire de pouvoir mettre en place des politiques, dont des politiques de gratuité de soins pour les enfants et les femmes enceintes.

Restons justement sur un aspect, la gratuité des soins décidée par le gouvernement et mise en œuvre depuis un certain temps. Comment l’UNICEF en tant que partenaire apprécie cette mesure ?

Chaque mesure vient avec ses défis. Donc l’idée c’est d’enlever les barrières d’accès à la santé, et gratuité des soins veut dire que quelqu’un doit payer. Pour l’instant ce sont des investissements qui viennent en partie du budget de l’Etat en majeure partie et en partie des contributions des Etats et des partenaires techniques et financiers. Le lancement de cette politique est plein de défis. Il faut que des intrants soient dans les cliniques, que les personnels soient formés, motivés, et payés.

Tout cela est en train de se mettre en place et puis après, il y a tous les aspects financiers puisque cette politique de gratuité de soins doit aller vers l’assurance maladie universelle, c’est cela la finalité. C’est rentré dans une politique de protection sociale dont l’UNICEF est l’un des partenaires. On est tous autour de la table et on soutient le Ministère de la Santé. Il y aussi L’OMS, l’Union Européenne et d’autres. Les choses sont quand même bien parties. Le Burkina avance assez rapidement sur ce dossier.

Est-ce que lors de vos tournées pendant ces trois années, vous avez rencontré un cas, un enfant dont la situation vous a marqué ?

Il y en a plusieurs mais je pense que si je devais en prendre un, ce serait le cas d’une jeune fille que j’avais rencontrée à la maison des jeunes filles que nous avons soutenue du côté de Manga. C’est une jeune fille qui était passée par tellement d’épreuves, personnelles et familiales et qui venait d’avoir son BAC avec mention. Cela m’a vraiment ému parce que si vous voyez les problèmes qu’elle a eus, les problèmes de violences sexuelles qu’elle a subies ; elle a dû fuir de chez elle et elle a finalement été accueillie par les religieux, une maison soutenue par l’UNICEF dont le mandat c’est vraiment l’éducation des filles.

En fait, ça m’a marqué sur le plan personnel mais aussi du fait qu’on est au cœur du mandat de l’UNICEF. Au Burkina Faso, s’il y a une chose qui va être déterminant pour aller de l’avant, c’est l’éducation des filles parce que cela a tellement d’impact sur le bien- être, mais aussi sur la santé des enfants futurs, la capacité des femmes à prendre des décisions pour leurs propres ménages, leur propre bien-être. Le cas de la jeune fille m’a donc ému, parce que c’était son expérience personnelle et parce que ça représentait beaucoup de choses pour moi en tant que représentant de l’UNICEF. Ce sont des rencontres de ce genre qui émeuvent beaucoup, qui ne laissent pas indifférent et on ressort de là en disant qu’avec toutes les réunions interminables, les ouvertures des ateliers, on n’arrive parfois pas à voir concrètement ce qu’on fait. C’est bien d’aller sur le terrain et se rendre compte qu’effectivement, il y a des choses très concrètes qui sont faites.

Des défis il en reste beaucoup, il y a de nombreux enfants qui sont sur les sites d’orpaillage et qui ne vont pas à l’école ; d’autres sont encore confrontés à des mariages précoces, qu’est-ce que ça vous fait de constater tout cela ?

Ce que je peux dire c’est que le pays fait des progrès. Et vous savez, le Burkina fait d’énormes progrès dans divers domaines. Si vous prenez par exemple la pratique de l’allaitement chez la femme qui est un aspect clé pour la nutrition, c’est passé de 38 à 50% le taux de pratique d’allaitement exclusif en trois ans.

Du côté de la lutte contre l’excision, de la mortalité des enfants vous verrez des exemples ici qui montrent que le Burkina a fait d’énormes progrès dans les dix dernières années. Ça c’est le côté positif, après il y a des domaines qui sont extrêmement compliqués pour lesquels les projets sont plus difficiles à mettre en œuvre, ce sont par exemple tous les problèmes normatifs de société, par exemple le mariage des enfants et des filles en particulier, c’est un phénomène qui perdure et qui a des impacts très négatifs sur l’ensemble du développement du pays. Là c’est un des grands défis. L’autre grand défi, c’est l’emploi de la jeunesse, c’est-à-dire avoir déjà des jeunes qui vont à l’école, plus de 50% des enfants d’âge du primaire sont en dehors de l’école et dans les dix prochaines années, le nombre d’enfants qui sera au primaire va doubler.

On a un défi donc sur la table qui est l’éducation de cette tranche d’âge d’enfants de 06 à 11 ans, en sachant que déjà la moitié sont à l’école et qu’en plus, le nombre de ceux qui doivent aller à l’école va doubler dans dix ans. Donc nous à l’UNICEF, c’est le plaidoyer qu’on a et le travail qu’on fait avec le gouvernement pour qu’il crée l’investissement sur l’éducation. L’éducation formelle, professionnalisante, des passerelles pour avoir des curricula qui soient professionnalisants. C’est bien d’être docteur, avocat, sociologue, mais il en aura juste un certain nombre qui seront employables.

Il faut qu’on ait des emplois en électro mécanique, des emplois qui se dirigent vers l’agriculture, des emplois de techniciens dans tous ces domaines-là et c’est pas à l’école classique qu’on apprend cela ; il faut développer ce type d’éducation et ensuite il faut aussi que les enfants qui doivent aller à l’école, qui n’ont jamais été à l’école et qui ont quitté l’école reviennent dans un mécanisme d’apprentissage. Donc pour moi, le défi de la décennie qui vient pour le Burkina, c’est l’éducation formelle et technique de la jeunesse, faire en sorte que tous ces millions d’enfants qui n’ont pas été à l’école ou qui ont quitté l’école aient des opportunités.

En plus de l’éducation, est-ce- qu’il y a d’autres domaines prioritaires dans lesquels le gouvernement doit continuer à investir avec ces différents partenaires pour le bien-être de l’enfant ?

La priorité c’est de savoir où sont les plus vulnérables et les plus défavorisés, connaitre les données nationales qui permettent de savoir quelle est la tranche de la population la plus défavorisée, qui n’a pas accès au service, dont la voix ne se fait pas attendre et c’est ça le défi.

Dans le domaine de l’éducation, de la nutrition, de l’eau et l’assainissement, de la santé ; que ce soit en milieu urbain, rural, dans les zones les plus reculées, il y a ces enfants que l’Etat, la société civile ou les partenaires, n’arrivent pas à accéder alors qu’ils n’ont pas accès au service.

L’éducation j’en ai parlé ; l’éducation des filles au primaire et au secondaire. Sur 100 filles qui commencent au primaire, il y a trois qui arriveront à l’université si elles ont de la chance.

En nutrition, il y a un tiers des enfants au Burkina Faso qui souffrent du retard de croissance. Cela veut dire qu’ils sont très petits pour leur âge, ils ont été mal nourris dès le départ et maintenant le tiers de ces enfants burkinabè n’auront pas les mêmes facultés d’apprendre à l’école qu’un enfant qui a été nourri et grandi normalement ça, c’est également un défi énorme pour l’avenir du Burkina.

Il faut décroitre le taux de malnutrition chronique, de retard de croissance chez les enfants et ça se passe dans la première année après la naissance, même les six mois après la naissance ; 80% du retard va se faire là. Donc c’est un énorme défi par rapport à la qualité des soins à la naissance et même par rapport à la santé de la maman elle- même. Ensuite, plus tard, c’est aussi l’accès à l’alimentation, l’accès à l’hygiène. Un enfant qui est sans arrêt entouré de défécations sera sans cesse en proie aux infections, il ne pourra pas absorber les nutriments.

A trois ans, c’est déjà trop tard, les capacités d’apprentissage auraient été diminuées, une fille qui est chroniquement mal nourrie, petite pour son âge, elle a beaucoup plus de chance d’avoir des complications à la naissance et même donner naissance à un enfant qui sera trop petit pour son âge. Ce sont des conséquences inter- générationnelles qui sont assez énormes.

Avec tous ces défis, est-il possible d’espérer voir tous les enfants burkinabè naitre et grandir ‘’normalement’’ dans les années à venir ?

Bien sûr, vous savez, il y a tellement de progrès qui ont été faits ces dernières années. Je pense que le représentant qui était là, il y a 10 ou 15 ans n’aurait jamais imaginé qu’on puisse atteindre ce taux par exemple de malnutrition qui est passé de 50% à 30%, en si peu de temps, donc c’est vraiment possible. Les enfants ont leur droit. Je suis convaincu que les efforts qui ont été faits jusqu’à présent vont s’accélérer.

C’est vraiment une stabilité politique qui va aider à cela, il faut maintenant que les grandes politiques soient menées, le désir politique, il est là. Je pense que la volonté des partenaires techniques et financiers, comme nous est aussi là, il faut continuer sur cette lancée, je suis optimiste pour le Burkina Faso, ça c’est sûr.

Dans quel état avez-vous trouvé l’UNICEF il y a trois ans à votre arrivée, et dans quel état le laissez-vous au moment de partir ?

L’UNICEF fait partie d’une famille. J’ai trouvé une organisation qui était forte, un bureau avec des grandes capacités et ce qu’on a développé, c’est vraiment notre capacité dans la famille des Nations-Unies. Vous savez qu’ici, il y a différentes agences qui travaillent avec des mandats bien définis et donc je pense qu’on a renforcé vraiment les capacités de l’UNICEF en elle-même, le travail de l’UNICEF au sein de l’équipe des Nations Unies. On a plus de liens, des interactions avec l’UNFPA par exemple sur le programme de mariage des enfants, on a plus d’interactions avec le PAM, la FAO, sur les programmes de nutrition. Avec l’OMS sur la santé.

J’ai trouvé l’UNICEF comme une organisation qui était bien encrée, qui était respectée au Burkina et j’espère qu’après ces trois ans, j’ai contribué à renforcer cette capacité du bureau de l’UNICEF. Mais je tiens vraiment à insister sur le fait que ce dont je suis particulièrement fier, c’est d’avoir mené cette action au sein de l’équipe du système des nations unies parce que les nations unies représentent des valeurs, ça représente des valeurs de paix et d’échanges internationaux qui sont fondamentales au travail qu’on fait.

Ce qu’on retiendra également de votre mandat, c’est la préparation de la visite du secrétaire général des nations unies. Comment avez-vous personnellement vécu cette période ?

C’est toujours une opportunité, un défi. J’étais content d’être résident par intérim à cette époque, donc c’est moi qui ai coordonné toute la visite du secrétaire général qui en fait s’est passée avec un préavis très court pour ce genre de visite. C’est quand même une énorme pression parce qu’on a envie que tout se passe très bien et donc j’ai retenu deux choses.

La première, c’est l’exemplarité, la disponibilité des autorités du Burkina qui ont vraiment tout mis en œuvre pour que cette visite se passe très bien. Et puis la deuxième chose que j’ai retenue, c’est la capacité de tout le système des nations unies qui s’est mis derrière moi pour faire en sorte que la visite se passe bien et que le secrétaire général ne se focalise pas seulement sur les affaires politiques, mais aussi qu’il descende au niveau de la population et voir les défis auxquels font face la population burkinabè. C’est pour cela qu’on est arrivé à le faire visiter au moins des structures de santé, de nutrition. Il a vu les problèmes auxquels font face les femmes, les familles du Burkina. Cela a été intense et je pense c’a été excellent pour le Burkina d’avoir le secrétaire général à Ouagadougou.

Excellent pour le Burkina mais en termes de retombées, qu’est-ce que le Burkina peut attendre au-delà des déclarations d’intentions ?

Concrètement, il y a eu des déclarations sur plusieurs niveaux. Au niveau politique, il y a eu l’expertise en appui qui a été fournie pour le soutien à la réforme des services de sécurité, il y a eu aussi des retombées pour le soutien des commissions de réconciliation nationale, c’est le deuxième volet concret, puisqu’il y a un appui concret par rapport à cela.
Il y a aussi un appui au Burkina à travers le fond de conciliation, de la paix qui est en train d’être mis en place. Ce sont des financements qui vont essentiellement être des profits pour les programmes du pays. Et sur les migrations, c’est d’empêcher l’immigration et sécuriser les populations. Il y a aussi des retombées financières à travers le plaidoyer, les programmes sur la nutrition et sur la santé qui viennent à travers des agences. Le président Kaboré a vu les retombées concrètes de cette visite.

Avez –vous des regrets au moment de quitter le Burkina ?

Au niveau professionnel, là où je regrette vraiment c’est de ne pas avoir été en mesure d’aller au niveau des frontières, de voir les populations en difficultés, en partie sur les frontières du Nord. Pour des raisons de sécurité c’a été vraiment compliqué. C’est toujours une frustration de ne pas voir toutes les parties d’un pays.

La deuxième frustration personnelle, c’est vrai qu’à cause de l’agenda et de l’emploi du temps, je n’ai pas eu l’occasion avec ma famille de visiter le Burkina. Moi j’ai été professionnellement à certains endroits. Mais avec ma famille, mon épouse et mes enfants, on aurait voulu avoir plus de temps pour visiter le pays. Il faudra donc qu’on revienne au Burkina pour avoir le temps de visiter les villages, les gens.

Quels ont été vos rapports avec la presse pendant votre mandat ?

Le Burkina est reconnu comme étant un des pays où la liberté de la presse est quand même préservée. C’est vrai, ça fait quand même 23 ans que je suis en Afrique, donc je peux m’imaginer dans quelles situations j’ai dû passer. Le Burkina est exemplaire. J’ai eu affaire à des services de presse professionnelle, j’en ai la preuve ici. C’est très facile de travailler avec la presse ici.

L’UNICEF compte bien continuer à travailler avec la presse, avec vous pour passer le message par rapport aux droits des enfants. Ce sera un message par rapport aux autorités, au parlement, à la nation, donc c’est à moi aussi de vous remercier pour le travail que vous faites et d’avoir toujours répondu à l’appel de l’UNICEF.

Un mot à l’endroit des enfants du Burkina, pas en tant que représentant résident de l’UNICEF, mais en tant que papa ?

En tant que papa, c’est de leur rappeler que les enfants ont des droits mais des devoirs aussi. Il faut commencer d’abord par bien écouter les parents, les conseils des parents, ça c’est la première chose parce que plus tard vous serez des citoyens et donc vous devez aussi jouer un rôle dans la société. Restez joyeux, ne perdez pas votre enfance trop rapidement, exprimez-vous sans peur en tant que jeune en tant qu’enfant, c’est très important, connaitre aussi ses devoirs. Dans l’adolescence, restez positifs, continuez à rêver aussi, c’est ça qui est important pour la jeunesse, ça c’est un devoir citoyen. C’est avoir une plateforme pour s’exprimer et rêver.

Propos recueillis par Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 1er août 2016 à 23:56, par Mechtilde Guirma En réponse à : Marc Rubin, représentant résident de l’UNICEF en fin de mission : « J’ai retenu une grande leçon de paix au Burkina »

    Je regrette Monsieur Rubin, avec votre santé de reproduction, vos parlements d’enfants qui ne se trouvent nulle part ailleurs (surtout en Occident) qu’en Afrique sub-sahérienne, la leçon est encore à retenir, ou mal retenue. Elle reste à venir Monsieur Rubin.

    Respectueusement Vôtre.

  • Le 2 août 2016 à 10:12, par kwiliga En réponse à : Marc Rubin, représentant résident de l’UNICEF en fin de mission : « J’ai retenu une grande leçon de paix au Burkina »

    M Mechtilde Guirma j’ai peut-être mal interprété votre post.
    Qui donne des leçons à qui ? Et qui aurait le plus intérêt à retenir ses leçons ?
    Allons, un peu d’humilité ! On sait où on est !

  • Le 2 août 2016 à 14:11, par Mechtilde Guirma En réponse à : Marc Rubin, représentant résident de l’UNICEF en fin de mission : « J’ai retenu une grande leçon de paix au Burkina »

    Monsieur Kwiliga, précisément, je crois je suis humble. Mais je vois que mon humilité (ma force) n’engloutit ma personnalité (ma faiblesse). Je le regrette pour vous mais croyez-moi ce n’est pas de ma faute. Je suis née comme cela et dans un milieu qui m’exhibe toujours (même quand je cherche à me cacher). Que je le veuille ou non, parce que d’abord on est au Burkina, ensuite au pays moagha.

    Ceci dit revenons aux leçons à recevoir ou à donner, c’est selon.

    Mrs. Rubin avoue n’avoir pas eu le temps de pénétrer les réalités du pays. Et même s’il en avait eu aurait-il pu faire autrement ? Il travaille dans une institution qui fonctionne comme un super-ministère mondial des Affaires Étrangères. La leçon donc reste à venir pour tout le monde (qu’on la reçoive ou qu’on la donne) et d’un.

    De deux : le Burkina doit se réveiller et ouvrir les yeux pour comprendre, qu’il a été depuis de longues années formaté au niveau de sa jeunesse, pour embrasser « un gouvernement mondial » et « un nouvel ordre économique mondial ».

    Croyez-moi, sans vouloir vous offenser vous-même, votre réaction pourrait me laisser croire que vous êtes l’un de ces jeunes formatés, ou alors jouez-vous au vieil hypocrite ? C’est une simple question que je me pose sans affirmation et sans rancune.

    Dans tous les cas pour le moment, les leçons restent à venir, et je souhaite que la vie se poursuive tel le « fleuve » qui poursuit sa course tranquille avant qu’elle ne devienne folle, et qu’en cas de rafales ou d’éboulement ou bouillonnement, il puisse avec l’aide de Dieu retrouver son lit et son équilibre au détours des deltas.