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Politique nationale genre au Burkina Faso : quel intérêt pour la promotion du genre après 5 années ?

jeudi 24 décembre 2015.

 

Placée sous la présidence du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, la session annuelle du conseil national pour la promotion du genre, a débuté ses travaux de réflexion le 22 décembre 2015, autour du thème « Mise en œuvre de la politique nationale genre : bilan et perspectives ». Adopté en 2009, la présente session qui se tient du 22 au 23 décembre 2015, servira de cadre pour faire le bilan des 5années d’application du programme et la mise en œuvre du plan d’action opérationnel pour la période 2015-2016.

En adoptant le programme national genre (PNG), le gouvernement burkinabè s’est donné une vision, réduire les inégalités entre hommes et femmes « une société burkinabè débarrassée de toutes les formes d’inégalités de genre, et qui assure à toutes et à tous, les sécurités essentielles pour un épanouissement social, politique et économique ».

Et si pendant 5 années, des efforts ont été consentis par le gouvernement burkinabè en faveur de la femme, force est de reconnaitre que « malgré les efforts entrepris, on note un accès inégal aux services de base en faveur des hommes, un accès et un contrôle limité des femmes aux ressources économiques et une faible représentation des femmes dans les organes de prise de décision », a regretté Yacouba Isaac Zida, président de la présente session.

Ainsi, pour Bibiane Boni/Ouédraogo, ministre de la promotion de la femme et du genre et 1ère vice-présidente du conseil national pour la promotion du genre (CONAP Genre), le bilan est plus ou moins satisfaisant car il y a des acquis mais aussi, de grands défis à relever.

S’agissant des défis, Bibiane Boni/Ouédraogo déplore l’insuffisance des ressources matérielles et financières, le faible suivi des activités et des initiatives en matière de capitalisation pour toutes les actions entreprises en matière de genre. A cela, il faudrait compter les pesanteurs socio-culturelles, « une réalité à laquelle il faudrait faire face, afin que dans les années à venir, certaines choses ne soient plus relevées dans notre pays », a-t-elle souligné.

Toutefois, l’action conjuguée des différents partenaires en matière de promotion du genre, a permis d’engranger des acquis. Il s’agit entre autres, de la vulgarisation de l’approche genre sur l’ensemble du territoire burkinabè, de la mise en place de cellules genre au niveau des départements ministériels et des institutions et d’un manuel de suivi évaluation pour toute la politique genre. A cela, s’ajoute la mise en place du secrétariat permanent du conseil national pour la promotion du genre.
Edwige Adekambi, représentante de l’UNFPA, chef de file des partenaires techniques et financiers du cadre de concertation genre quant à elle, a tenu à féliciter les différents acteurs pour les efforts déployés au cours de l’année. Le but étant de permettre à de nombreuses femmes de jouir de leur devoir civil (élection présidentielle et législatives). A cet effet, consciente qu’il reste de nombreux efforts à fournir en matière de promotion du genre, Edwige Adekambi a indiqué que les partenaires techniques et financiers, sont vraiment disposés à mobiliser les ressources pour accompagner le gouvernement burkinabè.

Nicole Ouédraogo
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