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Grève générale des 17 et 18 décembre 1975 : L’Unité d’action syndicale s’en souvient

lundi 21 décembre 2015.

 

Il y a 40 ans, en 1975, alors que le régime du général Sangoulé Lamizana voulait instaurer un parti unique en Haute volta, les organisations syndicales des travailleurs entraient en résistance. Une grève générale fit échec à la tentative « de confiscation des libertés ». Pour un devoir de destitution des faits, d’hommage aux résistants de l‘époque, et pour s’en inspirer en vue les luttes à venir, l’Unité d’action syndicale a organisé un panel sur ces dates historiques du Burkina Faso. c’était le 18 décembre 2015 dernier au Conseil Burkinabè des chargeurs, à Ouagadougou.

40 ans après, l’Unité d’action syndicale se rappelle de ces dates historiques pendant lesquelles les organisations syndicales avaient fait échec à la tentative de mise en place d’un parti unique en Haute volta, à l’époque. Un contexte particulier parce que 4 décennies après, les syndicats montaient encore au créneau en décrétant une grève générale, pour rejeter le coup d’Etat du 16 septembre 2015, perpétré par un autre général, Gilbert Diendéré et certains membres de l’ex RSP.

C’est donc à travers un panel de « l’historique grève des 17 et 18 décembre 1975 » que l’Unité d’action syndicale a célébré cet événement. Pour Bassolma Bazié, porte-parole de la ladite Unité, « la commémoration des dates historiques, constitue un devoir en vue de restituer les faits de l’histoire de notre pays aux générations successives, d’éviter leur déformation, de tirer davantage des leçons en liaison avec l’évolution actuelle du pays afin de mieux s’assumer ».

En effet, après le coup d’Etat du 8 février 1974, et après avoir interdit toute activité politique, organisé le quadrillage militaire du pays avec la nomination de préfets militaires à la tête des départements, le régime du général Sangoulé Lamizana annonçait le 29 novembre 1975 la création du Mouvement National pour le Renouveau(MNR).

A en croire Bassolma Bazié, le MNR se voulait le « cadre unique pour toutes les activités sociales, culturelles et politiques et toute indifférence à l’égard de celui-ci était perçue comme une atteinte à la sécurité de l’Etat ».

Sans attendre donc, dès le 30 novembre 1975, à l’appel des quatre centrales syndicales de l’époque (CNTV, CSV, OVSL, USTV), c’est une mobilisation populaire qui a lieu à la bourse du travail « pour dénoncer et rejeter cette forfaiture ».

C’était le début d’une lutte. Puisque le 02 décembre 1975, les organisations syndicales adressaient une correspondance tenant lieu de préavis de grève au ministre du travail et de la fonction publique de l’époque. Et les 17 et 18 décembre 1975, Ouagadougou et les autres villes du pays, étaient des villes mortes.

« Le succès de cette grève a ébranlé le Gouvernement du Renouveau National (GRN), et provoqué son auto dissolution le 29 janvier 1976 », se rappelle Bassolma Bazié pour qui ces dates s’inscrivent dans les traditions de lutte du mouvement syndical de notre pays qui, malgré le pluralisme qui l’a toujours caractérisé , a toujours su réaliser une unité d’action « face aux tentatives répétées des différents pouvoir de restreindre les libertés ou de remettre en cause les acquis des travailleurs ».

Le secrétaire général de la CGTB, Basolma Bazié a ainsi appelé les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes, les militants et l’ensemble des travailleurs du Burkina à renforcer leurs structures syndicales, à se mobiliser pour que pour « faire face aux graves conséquences prévisibles de la crise multidimensionnelle du système capitaliste impérialiste ».

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
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Vos commentaires

  • Le 21 décembre 2015 à 07:49, par NELSON En réponse à : Grève générale des 17 et 18 décembre 1975 : L’Unité d’action syndicale s’en souvient

    J’y étais ! ça été vraiment très instructif. Il va falloir que l’UAS multiplie ces genres d’activités pour apprendre aux nouvelles générations l’histoire de la lutte dans notre pays parce que c’est une longue histoire, elle n’a pas commencé hier. Comme on le dit pour savoir où tu vas, il faut savoir d’où tu viens. C’est très important. Il faut aussi que l’UAS revoie sa communication pour que l’information sur ces activités soit largement diffusée.