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Sécurité économique : Le Capitaine Alain Sara livre le mode d’emploi dans un ouvrage

samedi 19 décembre 2015.

 

« Stratégie de sécurité économique pour le Burkina Faso » ! C’est le titre de la toute première œuvre du Capitaine Alain Sara, « un officier averti des questions de terrorisme, de géopolitique et de géo-économie ». Le livre a été dédicacé au cours d’une cérémonie présidée par le Chef d’Etat major général des armées, ce jeudi 17 décembre 2015 à Ouagadougou au cœur de la librairie Mercury.

Il n’est pas rare de voir un militaire écrire des chansons, un roman ou une nouvelle. Par contre, il n’est pas de coutume de voir un homme de tenue s’intéresser aux questions économiques. Mais comme le dit si bien le Général de Brigade Pingrenooma Zagré, « Sécurité et développement sont un couple indissociable ». Ce tandem, le Capitaine Alain Sara l’a implicitement appris au cours de sa carrière militaire grâce à sa culture de l’économie. Tiré de son mémoire de Master 2 « Contribution à l’élaboration d’un programme de sensibilisation des entreprises à la sécurité économique au Burkina Faso » soutenu à l’Université Jean Moulin (Lyon 3), le « nouveau-né » du jeune officier a été baptisé « Stratégie de sécurité économique ».

Structure de l’oeuvre
Dans la présentation de l’œuvre lue par l’économiste Herman Nagalo, l’on retiendra qu’elle s’étend sur 176 pages et comporte trois parties. La première traite de l’approche et de l’enjeu de la dimension sécurité économie de l’Intelligence économique et stratégique (IES) pour les entreprises au Burkina Faso. La deuxième partie, quant à elle, aborde la réponse régalienne à la problématique sécuritaire de l’entreprise burkinabè. La troisième partie de l’œuvre est consacrée à la contribution de l’auteur à une stratégie de sécurité. L’œuvre est parue aux éditions Techniques professionnelles Groupe Horizon en partenariat avec la librairie Mercury.

« La lutte contre la pauvreté ne développera pas le Burkina Faso »
Si le Burkina Faso « veut se faire une place au soleil, il faudra qu’il participe à la très contestée, mais néanmoins nécessaire, course à la puissance », dixit l’auteur en affirmant que « la lutte contre la pauvreté ne développera pas le pays ». Il s‘inscrit donc en droite ligne de la pensée de Pierre Verluise qui disait ceci : « Dans un monde plus que jamais concurrentiel, les territoires et les populations qui n’ont pas d’ambition de puissance doivent s’attendre à être les jouets des pays qui ont un désir, une stratégie et les moyens de la mettre en œuvre ».
Etant donné que « l’avenir repose sur les enjeux informationnels », le Capitaine Sara est convaincu qu’il reste encore du travail à faire au Burkina au regard de la complexité de la mondialisation. « Nous avons un tissu économique faible mais il nous appartient de le protéger pour créer de la valeur, de la croissance pour garantir de l’emploi », conclura t-il.

Soutenir le « talent »
« L’intellectuel burkinabè n’écrit pas beaucoup parce qu’il a peur de la critique », estime Thierry Millogo, directeur de la librairie Mercury, tout en saluant le mérite du Capitaine Sara qui « a osé ». Pour lui, l’auteur, qui est passé de la sécurité présidentielle à la sécurité économique, « maitrise son sujet ». Aussi a-t- il plaidé auprès de la hiérarchie militaire pour un soutien à l’endroit du jeune officier car ce serait du « gâchis » que ce talent ne soit pas valorisé. Tout en félicitant l’écrivain, le Général Zagré souhaite que son exemple inspire la jeune génération notamment les élèves du Prytanée militaire du Kadiogo (PMK).
En attendant, Thierry Millogo a annoncé que le livre sera exposé au Salon du livre de Paris qui se tiendra en 2016.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

Qui est le Capitaine Alain Sara ?
Chef de Cours Transmissions à l’Ecole militaire technique de Ouagadougou (EMTO) depuis juin 2014, le Capitaine Alain Sara a occupé plusieurs fonctions au cours de sa jeune carrière. Il a été de novembre 2006 à juin 2008, Commandant de la 2e Compagnie d’infanterie Commando du 32e régiment avant d’être un an plus tard Commandant de la 2e Compagnie légère des transmissions de bataillon des transmissions légères de l’Armée de terre. Avant de rejoindre l’EMTO, il a été de décembre 2009 à juin 2014, Officier de transmission du Régiment de sécurité présidentielle.
Cet ancien pensionnaire du PMK a également plusieurs diplômes civils et militaires tels que l’attestation de qualification de la formation d’adaptation des futurs commandants d’unité SIC, obtenue le 20 mai dernier ; et un Master 2 en Droit, Economie, Gestion.
A 33 ans, il est marié et père de deux enfants.

HFB



Vos commentaires

  • Le 18 décembre 2015 à 19:01, par Patriote En réponse à : Sécurité économique : Le Capitaine Alain Sara livre le mode d’emploi dans un ouvrage

    Voila, les gens comprendront que nos officiers ne sont pas la seulement pour appuyer sur une gâchette. Dire à ces cerveaux de rester dans les casernes serait un gâchis. il y a beaucoup de matière grise dans l’armée et ils sont compétents dans tous les domaines et surtout avec un grand plus qu’est la DISCIPLINE. Pour que le Burkina se développe il faut que l’armée joue un grand rôle.