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Pour bien vivre l’année de la miséricorde

jeudi 3 décembre 2015.

 

L’évènement est connu ! Le Pape François a annoncé depuis le 13 mars 2015, dans la Basilique de Saint-Pierre, et à l’occasion du deuxième anniversaire de son élection comme Successeur de Pierre, la célébration d’une Année Sainte extraordinaire. Ce Jubilé de la Miséricorde prévu pour débuter par l’ouverture de la Porte Sainte à Saint-Pierre, à l’occasion de l’Immaculée Conception le 8 décembre 2015, se terminera le 20 novembre 2016 par la solennité de Notre Seigneur, Jésus Christ, Roi de l’Univers.

Cet appel à la miséricorde brise les schémas traditionnels de célébration des jubilés dans l’église catholique. L’histoire des Jubilés en effet, est caractérisée par l’échéance de 25 ans et de 50 ans. Ce présent jubilé revêt donc un caractère extraordinaire, comme il y en aurait eu en 1933 et en 1983. D’aucuns s’accordent à dire qu’il s’agit cette année d’un jubilé thématique. Le Saint-Père en la décidant, « appuie sa force sur le contenu central de la foi, en se proposant d’appeler de nouveau l’Eglise à sa mission prioritaire, celle d’être le signe et le témoignage de la miséricorde en tous les aspects de sa vie pastorale ». Le Pape souhaite que ce Jubilé se déroule avec ferveur à Rome, mais également avec la même intensité dans les églises locales. Cette disposition qui ne surprend pas, veut simplement mettre l’accent sur l’attention à faire, pour que les initiatives ne se superposent pas au calendrier établi par Rome, mais plutôt que toutes les formes de célébrations de ce jubilé soient plutôt complémentaires.

Ce que le Pape attend de ce jubilé.

Quelques mois après l’annonce du jubilé, le Saint-Père dans la lettre adressée au président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, écrivait ceci : « Je désire que le Jubilé soit une expérience vivante de la proximité du Père, permettant presque de toucher du doigt sa tendresse, afin que la foi de chaque croyant se renforce et que le témoignage devienne ainsi toujours plus efficace ». Pour l’atteinte de telles grâces, il accorde alors une indulgence plénière durant cette année du jubilé. « Je désire explique-t-il, que l’indulgence jubilaire soit pour chacun une expérience authentique de la miséricorde de Dieu, qui va à la rencontre de tous avec le visage du Père qui accueille et pardonne, oubliant entièrement le péché commis ».
Mais l’Eglise est pratique. Elle sait bien que la volonté seule ne suffira pas pour les fidèles du monde entier, pour accéder à Rome en vue de vivre ce jubilé. C’est pourquoi le Pape dans une disposition coutumière à l’Eglise catholique, permet que chaque fidèle à partir de son pays puisse communier pleinement à la célébration : « J’établis explique le Saint-Père, que l’on puisse obtenir l’indulgence dans les sanctuaires où est ouverte la Porte de la Miséricorde et dans les églises qui sont traditionnellement identifiées comme jubilaires ». Et de préciser les conditions, « il est important que ce moment soit uni, avant tout, au Sacrement de la Réconciliation et à la célébration de la sainte Eucharistie par une réflexion sur la miséricorde ». Il ne manque pas de présenter à tous les catholiques sa demande des premières heures de son pontificat, « il sera nécessaire d’accompagner ces célébrations par la profession de foi et par la prière pour ma personne et pour les intentions que je porte dans mon cœur pour le bien de l’Eglise et du monde entier ».
Pour vivre et obtenir l’indulgence, les fidèles sont appelés à accomplir un bref pèlerinage vers la Porte Sainte, ouverte dans chaque Cathédrale ou dans les églises établies par l’évêque diocésain, ainsi que dans les quatre basiliques papales à Rome, comme signe du désir profond de véritable conversion.

Comment l’Eglise Famille de Dieu au Burkina va vivre cette année jubilaire ?

Dans notre Eglise Famille de Dieu au Burkina Faso, les cathédrales sont donc d’office ces lieux où nous pouvons effectuer cette démarche de foi, plus bien sûr d’autres lieux, que nos évêques respectifs nous indiqueront au cours des semaines à venir.
Pour le cas de l’archidiocèse de Ouagadougou, le cardinal Philippe va conformément à la Bulle d’indiction, procéder le dimanche 13 décembre 2015 à 8h, à l’ouverture d’une Porte de la Miséricorde à la cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception de Ouagadougou et d’une autre au Sanctuaire Notre Dame de Yagma. Ce sera le cas pour presque la totalité des diocèses au Burkina.
« La Porte Sainte symbolise le Christ, notre Médiateur, qui a dit lui-même : « Je suis la porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. » (Jn 10, 9). Quiconque entrera par cette Porte Sainte pourra faire l’expérience de l’Amour de Dieu qui console, pardonne et donne l’espérance (M.V, 3). C’est pourquoi à la suite du Saint-Père, le Cardinal Philippe « exhorte tous les fils et filles de l’Eglise Famille diocésaine à se mobiliser autour de ces deux célébrations qui nous introduiront spirituellement dans ce jubilé extraordinaire ». Chaque fidèle chrétien diocésain de Ouagadougou, choisit librement de prendre part à l’une des célébrations, mais il peut aussi en esprit de famille répondre à la suggestion que lui fait le Père archevêque, selon un ordre qui s’inspire de la structuration du territoire diocésain. Cette organisation invite les diocésains à ces deux lieux de prière selon le groupement des paroisses qui constituent les vicariats forains.

A la cathédrale de Ouagadougou

A la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception de Ouagadougou, la célébration eucharistique de l’ouverture de la porte sainte interviendra à 8h00. Sont conviés à cette célébration, les prêtres et les fidèles de trois vicariats forains dont le Vicariat « Notre Dame de l’Immaculée Conception » qui regroupe les paroisses Cathédrale de l’Immaculée Conception de Ouagadougou, Sacré-Cœur de Dapoya, Saint-Camille de Dagnoë, Saint Jean XXIII, Notre-Dame du Liban, la paroisse universitaire Saint Albert le grand de la Rotonde, l’aumônerie des lycées et collèges. Se joignent à eux les fidèles du Vicariat Notre Dame de Lourdes dont les paroisses Notre-Dame de Lourdes de Saponé, Saint André de Sâaba, Saint Joseph artisan de Kombisri, Notre Dame des Apôtres de la Patte-d’oie, Notre Dame de la paix de Koubri, et la paroisse Saint François d’Assise de Kaar-paala. Le troisième vicariat qui vivra l’évènement avec les deux précédents est le Vicariat Saint Paul qui rassemble les paroisses Saint Paul de Guilongou, Sacré-Cœur de Dôosê, Saint Guillaume de Tanghin, Notre Dame de Fatima de Dassasgho, Sainte Marie Consolatrice des affligés de Luinoogê, Notre-Dame du perpétuel secours de Kossodo, et les aumôneries de l’hôpital Yalgado et de la M.A.C.O.
Au sanctuaire Notre Dame de Yagma
Pendant ce temps, la célébration que présidera Mgr Léopold évêque auxiliaire, au Sanctuaire Notre Dame de Yagma, commencera une heure plus tard c’est-à dire à 9h00, et rassemblera selon les suggestions du Père de Famille, les prêtres et les fidèles des vicariats forains suivants : le Vicariat Saint Joseph dont les paroisses Saint Joseph de Pabré, saint Michel de Tanghin-Dassouri, Saint Augustin de Bissighin, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Boussé, Notre Dame de la miséricorde de Sourgoubila, le sanctuaire Notre Dame de Yagma. Auquel vicariat se joindra le Vicariat Notre Dame du Rosaire qui rassemble les paroisses Notre Dame du Rosaire de Kolog-Naaba, Saint- Pierre de Gounghin, la paroisse militaire Saint Sébastien, Christ-Roi de l’univers de Pissy, Sainte Trinité de Zagtouli, et l’aumônerie du Centre Médical avec Antenne chirurgicale Paul VI.
Pour le Cardinal Philippe, la célébration devra se vivre aussi à un niveau paroissial. Ainsi, chaque paroisse est invitée après ces célébrations diocésaines, à procéder officiellement à l’inauguration du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde le dimanche 20 décembre 2015. « Il ne s’agira plus d’ouvrir explique-t-il, d’autres portes dans les paroisses, mais d’introduire les fidèles à la célébration de cette Année Sainte ». Les pasteurs doivent alors intensifier les programmes en faveur des enseignements, des catéchèses, des célébrations qui orientent les esprits vers l’approfondissement de thème de la miséricorde et sur le sens de la Porte de la miséricorde. Des commentaires explicatifs de la bulle d’indiction « Misericordiae Vultus » pourraient être initiés afin de permettre aux chrétiens de vivre avec fruits l’Année Sainte de la Miséricorde. Le Cardinal souhaite ardemment que, les aumôneries de l’hôpital Yalgado et de Paul VI ainsi que celle de la MACO, s’organisent pour offrir aux malades et aux prisonniers, des occasions de contempler la Miséricorde de Dieu et d’en faire leur style de vie, comme le conseille la bulle.

Explication de l’indulgence par le Pape François.

"Dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ, Dieu rend manifeste cet amour qui va jusqu’à détruire le péché des hommes. Il est possible de se laisser réconcilier avec Dieu à travers le mystère pascal et la médiation de l’Eglise. Dieu est toujours prêt au pardon et ne se lasse jamais de l’offrir de façon toujours nouvelle et inattendue. Nous faisons tous l’expérience du péché. Nous sommes conscients d’être appelés à la perfection (cf. Mt 5, 48), mais nous ressentons fortement le poids du péché. Quand nous percevons la puissance de la grâce qui nous transforme, nous faisons l’expérience de la force du péché qui nous conditionne. Malgré le pardon, notre vie est marquée par les contradictions qui sont la conséquence de nos péchés. Dans le sacrement de la Réconciliation, Dieu pardonne les péchés, et ils sont réellement effacés, cependant que demeure l’empreinte négative des péchés dans nos comportements et nos pensées. La miséricorde de Dieu est cependant plus forte que ceci. Elle devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné à travers l’Epouse du Christ (l’Eglise), et le libère de tout ce qui reste des conséquences du péché, lui donnant d’agir avec charité, de grandir dans l’amour plutôt que de retomber dans le péché.
L’Eglise vit la communion des saints. Dans l’eucharistie, cette communion, qui est don de Dieu, est rendue présente comme une union spirituelle qui lie les croyants avec les Saints et les Bienheureux dont le nombre est incalculable (cf. Ap 7,4). Leur sainteté vient au secours de notre fragilité, et la Mère Eglise est ainsi capable, par sa prière et sa vie, d’aller à la rencontre de la faiblesse des uns avec la sainteté des autres. Vivre l’indulgence de l’Année Sainte, c’est s’approcher de la miséricorde du Père, avec la certitude que son pardon s’étend à toute la vie des croyants. L’indulgence, c’est l’expérience de la sainteté de l’Eglise qui donne à tous de prendre part au bénéfice de la rédemption du Christ, en faisant en sorte que le pardon parvienne jusqu’aux extrêmes conséquences que rejoint l’amour de Dieu. Vivons intensément le Jubilé, en demandant au Père le pardon des péchés et l’étendue de son indulgence miséricordieuse ».

Abbé Joseph KINDA
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