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Conflits communautaires : Un observatoire pour prévenir et mieux gérer les risques de conflits

samedi 28 novembre 2015.

 

Ces dernières années, le Burkina est confronté à des conflits communautaires sans précédent. Ces conflits de plusieurs ordres ont causé, entre 2012 et 2015, plus de 20 morts, 2067 déplacés et de nombreux dégâts matériels. Pour prévenir ces conflits et le cas échéant mieux les gérer, le ministère de la justice, des droits humains et de la promotion civique a mis en place un observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires au Burkina Faso. Avec le soutien financier du Projet de renforcement de la gouvernance politique, il a organisé, le 27 novembre 2015 un atelier pour présenter cette structure et susciter l’adhésion des différents acteurs.

Conscients des conséquences des conflits communautaires sur la paix sociale et le développement du Burkina, le ministère en charge des droits humains a décidé de la mise en place d’un observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires. Le processus, entamé à la suite du forum national sur le civisme tenu en mai 2013, a abouti à l’adoption par le gouvernement le 02 septembre 2015 du décret portant création, attributions et fonctionnement de cet organe de prévention et de gestion des conflits communautaires dans notre pays. L’objectif de la création d’un tel mécanisme est de fédérer les actions des différents intervenants aussi bien publics que privés en vue d’une résolution structurelle des conflits communautaires.
Car, depuis 2012, l’on a enregistré de nombreux conflits de plusieurs ordres qui ont porté un sérieux coup à la cohésion sociale dans certaines localités. Ces conflits liés au foncier, à la chefferie traditionnelle, des conflits entre agriculteurs et éleveurs… ont causé de nombreuses violations des droits humains. Les plus marquants ont été ceux de Gaoua, de Guénon, de Zabré, de Passakongo, Ziniaré, Loumana et de Tougouri ayant occasionné 20 morts, 2067 déplacés et de nombreux dégâts matériels. D’où la nécessité de mettre l’accent sur la prévention et la gestion des risques de ces différends.

Pour mieux connaître et faire connaître l’observatoire

L’atelier de ce 27 novembre vise donc à mieux faire connaître l’observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires et à favoriser l’adhésion des différents acteurs au processus. Le ministère en charge des droits humains a bénéficié de l’accompagnement financier du Projet de renforcement de la gouvernance politique pour l’organisation de cette rencontre.
L’atelier a connu la participation des acteurs publics et privés intervenant dans le domaine de la promotion et de la défense de la paix en général et de la prévention et de la gestion des conflits communautaires. Il s’agit des ministères et institutions publics, des partenaires techniques et financiers, des projets et programmes des organisations non gouvernementales, des organisations de la société civile, des leaders coutumiers et religieux. « La réussite de l’observatoire nécessite une implication active de tous les acteurs et de toutes les structures concernées par la problématique des conflits communautaires dans une démarche de partenariat interactif », a rappelé Paulin Bambara, secrétaire général du ministère de la justice, des droits humains et de la promotion civique.

Un mécanisme pour impacter les relations sociales

L’objectif de cet observatoire est d’impacter les relations sociales à l’échelle locale, au sein des villages, des communes et des départements. Il a pour attributions :
- collecter, traiter, analyser et diffuser les données sur les conflits communautaires ;
- évaluer périodiquement la situation des conflits communautaires dans les différentes régions du pays
- déclencher l’alerte précoce en cas de risque de conflits communautaires et d’initier des actions préventives pour anticiper sur le conflit
- contribuer à la résolution des conflits communautaires
- fournir aux structures techniques et à tout autre acteur, les éléments de compréhension et d’orientation relatifs à la prévention et à la gestion des conflits communautaires
- mener toute autre action entrant dans le cadre de la prévention et de la gestion des conflits communautaires notamment à travers des activités de sensibilisation, d’information et de formation

Cet atelier d’une journée visait à amener les acteurs à découvrir tous les contours de l’observatoire, afin de s’en approprier pour mieux participer à sa mise en œuvre. Trois communications ont été servies aux participants, autour des thèmes :
- la promotion de la tolérance et de la paix au Burkina
- la présentation de l’ONAPREGECC et de son plan d’opérationnalisation
- l’état des lieux des conflits communautaires au Burkina.

Moussa Diallo
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 5 mars 2016 à 12:09, par Yacinthe Judicaël En réponse à : Conflits communautaires : Un observatoire pour prévenir et mieux gérer les risques de conflits

    felicitation Au gouvernment !!!!!! Cet Observatoire de Paix vient renforcer l’action du gouvernement deans sa quête de la justice pour mieux préserver un bon climat social. Il importe de mettre les moyens matériels et humains( à travers les formations) pour promouvoir la gestion pacifique des conflits, gage d’une cohesion sociale. Courage et que le Tout Puissant nous éclaire et nous accompagne dans nos actions !!!!!!!!!!!!