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Agenda post-transition : Les jeunes économistes en rangs serrés pour le renouveau démocratique

vendredi 20 novembre 2015.

 

« Les défis économiques du renouveau démocratique au Burkina Faso : contribution de la jeunesse à la réflexion sur l’agenda post-transition ». C’est sous ce thème que l’association nationale des jeunes Économistes du Burkina (ANJE-BF) tient ses premières assises les 20 et 21 novembre 2015 à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture fut placée sous les auspices de Moumounou Gnankambary, représentant le parrain Gustave Sanon, ministre de l’économie et des finances.

"Une chose est de dire non à une situation, une autre, et d’ailleurs la plus importante, est de savoir faire des propositions alternatives dans le sens d’une prise en compte de ses intérêts et de ses aspirations", dixit Idrissa Kaboré, président de l’association nationale des jeunes économistes du Burkina (ANJE-BF). Après avoir refusé que son avenir soit hypothéqué, la jeunesse avait participé activement à l’insurrection populaire d’octobre 2014. Aujourd’hui, elle espère que plus rien ne sera comme avant et veut contibuer pleinement à l’édification de la Nation. C’est dans cette optique que l’ANJE tient ses premières assises qui se veulent "un cadre organisé de réflexion et de débats francs et libres sur les défis majeurs auxquels les futurs autorités du pays devraient faire face".
Pour ce premier acte, il y a des participants venus de la sous-région, des représentants d’OSC, de partis politiques et aussi de la Banque mondiale.

Deux pannels, une conférence

D urant 48 heures, deux pannels seront animés par d’éminents économistes et enseignants chercheurs. Le premier est intitulé "Jeunesse et développement économique : Contraintes, opportunités et défis pour le Burkina Faso" et le second " Les réformes et mesures économiques d’urgence dans le contexte du renouveau démocratique." Les participants à ces assises auront également droit à une conférence animée par le Pr Laurent Bado sur la "Qualité des Hommes : quel Burkinabè pour un Burkina Faso émergent ?.
Pour le président du conseil scientifique de l’ANJE-BF représenté par Sayouba Oudéraogo, ces thèmes sont pertinents et d’actualité car ces assises se tiennent dans une période post-insurrectionnelle où "tous les espoirs des Burkinabè sont fondés sur le type de changement qui va apporter un mieux être dans leur vie".

Communication de la Banque mondiale

Le premier exposé introductif "Croissance économique et emploi des jeunes au Burkina Faso" fut livré par Jacques Morisset, économiste en chef à la Banque mondiale. " Dans son speech, il fait remarquer que le taux de chômage est élevé en zone urbaine pour les jeunes ayant des diplomes qui ne répondent pas aux besoins du marché de l’emploi. Aussi, 80% des emplois sont dans le secteur agricole. Afin de permettre une adéquation significative entre croissance économique et emploi, M. Morisset propose un certain nombre de solutions. Selon lui, il faudra créer d’abord plus d’emplois productifs dans le milieu agricole en augmentant la production et en la diversifiant ; ensuite il faudra apporter un appui conséquent aux initiatives des jeunes indépendants et enfin promouvoir la création d’entreprises pourvoyeuses d’emplois en améliorant entre autres le climat des affaires et en formant davantage la main d’oeuvre qui manque de compétence.
Pour ce qui est des opérations de la Banque mondiale au Burkina Faso en faveur de la création d’emplois, l’Economiste Mariam Diop souligne que l’institution intervient dans quatre projets à travers une aide de plus de 250 millions de dollars américains. Il s’agit des projets Amélioration de l’accès et de la qualité de l’éducation ; Emploi des jeunes ; Pôle de croissance de Bagré et Appui aux filières agro-sylvo-pastorales.

Présence de la FAJEAO

Présent à ces assises avec d’autres camarades venus de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, Amadou Dicko, président de la fédération des associations des jeunes Economistes de l’Afrique de l’Ouest (FAJEAO) estime que le développement n’est pas un fait du hasard mais le fruit d’une réflexion, d’une planification et d’une bonne gestion. Il a par ailleurs rassuré que la fédération restera à l’écoute des recommandations qui seront issues des échanges.
Même si le représentant du parrain reconnait que l’ANJE-BF n’a pas une force obligatoire, il pense toutefois que ses membres ont le mérite de poser des questions cruciales. Il estime également que des sujets sur l’éducation, la santé, les infrastructures peuvent alienter les débats s’ils sont pris en compte par les candidats à l’élection présidentielle. Toute chose qui permettrait à la jeunesse de sonder les futurs dirigeants qui veulent faire du Burkina Faso, un pays émergent.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net

L’ANJE-BF en bref

Créée en décembre 2011 et reconnue trois mois plus tard, l’association nationale des jeunes économistes du Burkina Faso (ANJE-BF) est une organisation à caractère scientifique, laic, apolitique et à but non lucratif. Elle a pour vocation d’être un cadre de partage d’expériences et de formation pour la jeunesse burkinabè. L’ANJE-BF est également membre de la fédération des associations des jeunes Economistes de l’Afrique de l’Ouest (FAJEAO) créée en 2014 et qui regroupe 10 pays. Il s’agit du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Niger, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Ghana, du Bénin, du Togo et du Burkina Faso.



Vos commentaires

  • Le 21 novembre 2015 à 11:54, par Bebgnanta En réponse à : Agenda post-transition : Les jeunes économistes en rangs serrés pour le renouveau démocratique

    je salue l’initiative des jeunes économistes du Burkina et j’espère que leurs délibérations n’accoucheront pas des vieilles recettes qui ont montré leurs limites. Ainsi la communication dont il est fait cas par l’économiste en chef de la Banque Mondiale n’augure pas de grands changements ; nous savons tous que l’histoire de "adapter la formation à l’emploi" est un leurre ; Leurre parce que c’est faire croire que le marché n’est pas dynamique est stable pour longtemps et peut attendre que le produit de ceux que vous formez viennent occuper les emplois créés. le temps de former des jeunes à l’informatique par exemple et avant 10 ans le marché de l’informatique est saturé et ainsi de suite. Il s’agit d’accepter de refondre ou de réformer de fond en comble l’éducation pour produire des jeunes aptes/compétents parce que la formation leur aurait donné des compétences au lieu de connaissances diffuses et sans prise avec la réalité. Des jeunes capables d’utiliser ces compétences pour naviguer dans la vie et selon la dynamique du marché !
    Pour le prochain pouvoir l’urgence ’est de faire en sorte que tout en prenant des réformes de fond pour réorienter l’économie il se donne les moyens de satisfaire les revendications sociales pressantes de ceux qui ne font que souffrir depuis longtemps.
    Merci d’avoir pris le temps de lire mon point de vue de non économiste.