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Journée mondiale du Diabète : L’ONG Santé Diabète en croisade contre une tueuse silencieuse

lundi 16 novembre 2015.

 

Le samedi 14 novembre 2015, c’était la journée mondiale du diabète. Au Burkina Faso, l’ONG Santé Diabète a commémoré cette journée à travers des actions de sensibilisation suivies, de conseils spécialisés et de dépistages gratuits de la maladie, silencieuse mais qui tend à devenir un problème de santé publique. Bouger, consommer moins de sucre, et se faire dépister ont été les maitres mots de cette journée.

Le diabète, cette maladie sournoise qui est souvent découverte trop tard, tend à devenir un problème de santé publique au Burkina. Une sensibilisation est plus que nécessaire parce que les chiffres sont inquiétants. De l’avis du Pr Joseph Drabo, chef de médecine interne de l’hôpital Yalgado Ouédraogo et président national de l’ONG santé diabète, une enquête menée en 2014 a révélé qu’au Burkina, « 4,9% de la population adulte était atteinte du diabète. Ce qui est une prévalence élevée. A titre de comparaison, la prévalence du VIH aujourd’hui est à moins de 1% par contre, il est bien médiatisée. L’hypertension artérielle était à plus de 20% de la population, ce qui fait que les maladies non transmissibles sont un grand problème de santé publique et ces maladies évoluant à bas bruit si elles ne sont pas prises en charges, débouchent sur des complications graves que les populations n’arrivent pas à gérer parce que cela coute cher ».

Pourtant un diabétique mal pris en charge peut être amputé d’un membre, insuffisant rénal nécessitant une dialyse « alors qu’il n’y a de dialyse qu’à Ouaga  », ou encore être aveugle. Sans oublier les complications cardiovasculaires avec des crises cardiaques, des infarctus, des Accidents vasculaires cérébraux.

Le dépistage, seul moyen d’éviter la maladie ou les complications

« Le diabète est une maladie silencieuse qui ne se manifeste pas toujours par des signes. Quelqu’un peut être diabétique pendant 5-10 ans sans le savoir. La seule façon de se rendre compte qu’on est diabétique, c’est de faire un prélèvement de sang », précise le Pr Joseph Drabo. L’ONG qu’il dirige a alors organisé des actions de sensibilisation à travers la ville de Ouagadougou, mais aussi dans d’autres régions du pays à travers des démembrements de Santé Diabète.
« Une goutte de sang au bout du doigt et après quelques secondes, on peut savoir le taux de sucre dans le sang. À partir d’un certain taux, on peut savoir que la patient est diabétique, bien sûr il faudra le confirmer après et ensuite voir quelqu’un de la santé pour la prise en charge », a ajouté le président de l’ONG santé Diabète qui par ailleurs a apprécié la mobilisation dans les différents centres de dépistage, preuve de la prise de conscience par les populations, du mal silencieux.

En plus du test de diabète, il y a également eu le dépistage des facteurs de risque cardiovasculaires. Deux tests qui sont en réalité complémentaires. « Le diabète sucré intervient sur un terrain sur lequel surviennent aussi une hypertension artérielle, une prise de poids excessive, une obésité, mais aussi d’autres problèmes liés au taux de graisse élevé dans le sang. Nous contrôlons et le taux de sucre qui est la glycémie, mais également la tension artérielle », a poursuivi le président national de l’ONG santé Diabète.

Bouger, manger moins sucré

Le Diabète a pris de l’ampleur dans tous les pays du monde et est en passe de devenir l’une des affections les plus fréquentes et aussi les plus graves. A entendre le Pr Joseph Drabo, cela est dû aux modes de vie qui ont changé. Moins d’activités physiques, et à contrario, consommation excessive de sucre. « Les gens sont devenus plus sédentaires, ils fournissent moins d’efforts physiques et cette sédentarité débouche sur une prise de poids excessive. Les modes alimentaires ont changé, on sait maintenant qu’il y a un lien fort entre la consommation excessive de sucre et notamment de boissons sucrées et l’apparition de l’excès de poids et de diabète sucré ».

Les activités entrant dans le cadre de cette journée ont été soutenues par la Jeune chambre internationale Ouag aMètba dont Joachim Ouédraogo est le président exécutif 2015. Un accompagnement qui de l’avis du président exécutif s’inscrit dans la lignée du plan stratégique de son organisation qui est de lutter contre les maux de la société. Avec son équipe, il a mobilisé les jeunes afin qu’ils aillent se faire dépister, car, a-t-il reconnu, « c’est aussi un mal qui touche la jeunesse ».
Au-delà de la journée du 14 novembre, l’ONG Santé Diabète veut faire du mois de novembre, un mois du diabète pour accentuer la sensibilisation à travers les masses médias et de proximité à l’intérieur du pays. Ainsi des campagnes de sensibilisation et de dépistage sont également prévues dans la région des hauts bassins. Le 19 décembre prochain,
Santé Diabète organisera la marche mondiale contre le diabète à Banfora, suivie de dépistage à Niangoloko.
En rappel, la journée mondiale de diabète a été décrétée par la fédération internationale du diabète et célébrée dans le monde entier chaque 14 novembre. C’est l’occasion de sensibiliser les populations et les pouvoirs publics sur le problème du diabète.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
Lefaso.net



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