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Recherche sur le paludisme : Le ministre Poda aux côtés des chercheurs

mercredi 11 novembre 2015.

 

Le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation a effectué, ce mercredi 11 novembre 2015, une visite au Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP). Là, Jean Noel Poda a félicité et encouragé les chercheurs qui nourrissent l’espoir d’éradiquer un jour le paludisme.

Le paludisme constitue, de par le nombre de cas et de décès enregistrés, un véritable problème de santé publique. Au Burkina Faso, près de deux millions de personnes prennent chaque année le chemin des hôpitaux. Au rang des acteurs qui œuvrent dans les coulisses pour bouter cette maladie hors du pays, figure le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP). Au regard de son importance capital et de la qualité des hommes qui y travaillent, le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation a jugé nécessaire d’y faire un tour pour féliciter le personnel. Accueilli par l’administrateur délégué du centre, Dr Sodiomon B. Sirima, Jean Noel Poda a quelque peu échangé avec ses hôtes après avoir été introduit sur la vie du CNRFP.

Des acquis

Dans son exposé sur la vie du CNRFP, l’administrateur délégué, note que le centre a contribué à mettre en place la stratégie de prise en charge du paludisme à domicile, et celle des femmes enceintes. La chino-prévention du paludisme saisonnier qui est également une stratégie mise en place par le ministère de la santé, a été initiée au centre. Huit candidats-vaccins ont été expérimentés depuis 2000 et un millier de volontaires sont en suivi.

Même si les moustiquaires imprégnées sont désormais répandues dans le monde, Dr Sinaré tient à rappeler qu’elles sont nées au CNRFP dans les années 90. Et de 2000 à 2014, ce sont 226 publications scientifiques qui ont été faites. Tous ces efforts, convainquent le ministre Poda que ce centre n’est pas une vue de l’esprit.

Les défis

Des contraintes, il n’en manque pas au centre. Elles se résument essentiellement à l’ "inadéquation du statut juridique du centre’’. Pour le Dr Sirima, le centre fonctionne comme un EPE (Etablissement public de l’Etat) alors que dans les textes, c’est un service rattaché au secrétariat général.
Il y a également la non-reconnaissance des diplômes des chercheurs (Masters et PhD) par la fonction publique. L’encadrement des étudiants n’est pas reconnu par les universités et cette situation frustre le Centre. Enfin, au chapelet de difficultés, il y a l’absence des avantages liés à la fonction de recherche, une préoccupation qui a tient à cœur les chercheurs du CNRFP.

Mettre la recherche sur orbite

Se sentant "concerné" par toutes ces préoccupations, le ministre a promis - même s’il dit n’être pas venu faire des promesses en cette fin de transition - de discuter avec son collègue de la santé, pour voir comment aider les chercheurs à avoir une carrière et être motivés pour que les recherches avancent.
Pour Jean Noel Poda, cette visite est une occasion de mettre la recherche scientifique sur orbite sans "écraser le volet universitaire". S’il est vrai que "la recherche est comme la fondation d’un bâtiment", le MRSI estime qu’elle mérite d’être construite avec beaucoup de soins et d’ardeur. Et puisque l’excellence nait dans l’émulation, il a encouragé les chercheurs à redoubler d’efforts pour faire disparaitre le paludisme car d’autres maladies telles que le cancer et le diabète font de nombreuses victimes.

Au terme des échanges, le ministre a visité les différentes unités (parasitologie, hématologie, immunologie, pharmacologie...), la salle de conservation des vaccins en expérimentation et d’autres bâtiments du centre.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net

Encadré
En rappel, le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme a été créé en 1983. L’une de ses missions est de participer à la formulation, la mise en œuvre, la supervision et l’évaluation du programme national de lutte contre le paludisme. Il compte actuellement près d’une cinquantaine de chercheurs de niveau PhD, Doctorat, Master et comporte un laboratoire central. Au titre de ses plateformes, on note un centre d’essai clinique à Balonghin dans la commune de Saponé, une unité de recherche clinique implantée au CHR de Banfora, des insectariums et des cases expérimentales. Ses partenaires sont multiples. Il y a entre autres le CNRST, les centres hospitaliers régionaux, l’université de Ouagadougou, l’Institut Pasteur de Paris, etc.



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