Situation nationale : Le CADRe souhaite bon vent aux candidats aux électionsC’est une lapalissade de rappeler que notre pays traverse l’une des crises les plus profondes de son histoire. Notre peuple, depuis sa première victoire éclatante sur le clan COMPAORE les 30 et 31 octobre 2014 était engagé, dans un processus de transition devant aboutir, pour une fois, à des élections réellement démocratiques, transparentes et libres le 11 octobre 2015. C’était sans compter avec les velléités des barons de l’ex-régime défunt de Monsieur Blaise Compaoré de revenir immédiatement au pouvoir par des méthodes anti-démocratiques, en opérant le 16 septembre 2016 un putsch rétrograde et barbare. Ce putsch s’est révélé être une pilule trop amère à avaler par notre peuple qui a donc opposé une farouche résistance ayant permis de mettre en déroute le général Gilbert Diendéré et son CND fantoche. Pour le CADRe, ces événements ne doivent pas être analysés de façon isolée. La lecture que notre organisation a faite des événements des 30 et 31 octobre 2014 et des actions à mener pour une transition réussie, allant dans le sens de la consolidation de notre processus démocratique, a toujours différé radicalement de celle de bien d’autres organisations dites de la société civile. En rappel, le 1er novembre 2014, le Cadre de Réflexion et d’Actions Démocratiques (CADRe) animait une conférence de presse à l’hôtel Central de Ouagadougou , la toute première après l’insurrection pour donner sa lecture sur ce que venait de vivre notre pays. Le CADRe avait qualifié l’insurrection populaire de révolution inachevée et avait invité notre peuple à poursuivre la lutte afin d’aboutir à une révolution démocratique à même de liquider définitivement le système Blaise Compaoré, condition sine qua non pour que notre pays puisse aboutir à l’édification d’une démocratie véritable. Alors que le peuple insurgé venait de mettre en échec les velléités du clan Compaoré de se maintenir au pouvoir à vie en s’accaparant de tous les symboles du pouvoir (Assemblée Nationale, Radiodiffusion-Télévision du Burkina, etc.) et s’attelait à mettre en place des organes de transition véritablement démocratiques au profit des masses populaires, certaines organisations de la société civile par myopie politique et des forces politiques au sein du CFOP à dessein , sont allées à l’Etat-major des armées pour appeler l’armée au pouvoir en faisant fi des leçons combien édifiantes de l’histoire politique de notre pays. Suite aux événements du 04 février 2015, dans une déclaration rendue publique le 9 Février 2015 nous avons fait une analyse de la situation nationale. Concernant les agissements des militaires de l’ex-RSP, nous avons dit que cela allait au-delà de simples revendications corporatistes. Par conséquent, le CADRe invitait les partis politiques et la société civile à plus de vigilance, de prudence et à la retenue afin de ne pas exacerber la situation au risque de faire basculer notre pays dans des règlements de comptes ou dans une guerre civile. Notre organisation demandait par conséquent au Président Michel KAFANDO, Chef suprême des armées, de prendre ses responsabilités. Le 13 Mars 2015 à travers une conférence de presse , le CADRe est encore monté au créneau pour attirer l’attention sur le fait que la Transition favorisait la recomposition du système Blaise COMPAORE, non seulement par leur inertie face au retour en force et en fanfare des barons du régime déchu sur la scène politique nationale, narguant le peuple insurgé, mais aussi par le fait qu’elle trainait le pas à traduire en actes concrets ses déclarations d’intention, à enclencher le processus de reddition des comptes de la IV République pour enfin poser les bases d’une démocratie réelle dans notre pays. Enfin, il faut reconnaitre la démission des partis politiques dans leur rôle d’animation de la vie politique nationale ; un rôle que leur confère la Constitution de 2 juin1991. Durant toute la période de la Transition, les partis politiques, en précampagne dans leur majorité ont abdiqué de leur rôle, laissant la société civile et la rue animer la vie politique nationale. Les élections du 11 octobre 2015 n’ont pas eu lieu à la date indiquée. Une nouvelle date, celle du 29 novembre 2015 est programmée et la campagne électorale s’ouvre le 8 novembre prochain Nous n’avons plus droit à l’erreur. Qu’il pleuve ou qu’il neige, les élections devront se tenir à cette date. Le CADRe ne saurait tolérer des manœuvres dilatoires d’où qu’elles viennent afin d’hypothéquer les élections à venir. Le CADRe pense que l’irréparable est à nos portes si les élections ne se tiennent pas effectivement à cette date. Toutes les parties signataires de la Charte doivent donc s’impliquer pour le succès de ces consultations électorales en faisant la promotion du vote utile, du fair-play et l’acceptation des résultats des urnes. Notre organisation invite particulièrement les partis politiques à ne pas se tromper de combat car la jeunesse burkinabè ne se laissera plus berner par des promesses démagogiques sans lendemain. Enfin, au-delà de tout cela, le CADRe invite toutes les forces démocratiques de notre pays à rester vigilantes pour contrer toute éventuelle remise en cause des acquis de notre peuple et poursuivre leur mobilisation pour la démilitarisation effective de la vie politique. Bon vent à tous les candidats aux élections du 29 novembre 2015 ! Pour le secrétariat exécutif national du CADRe DOMBOUE Hippolyte |
Vos commentaires
1. Le 5 novembre 2015 à 13:16, par Le BOSS En réponse à : Situation nationale : Le CADRe souhaite bon vent aux candidats aux élections
Merci camarade c’est ce que nous souhaitons tous : que les élections aient lieu en toute tranquillité pour permettre au pays de poursuivre son développement au grand bonheur de nos vaillantes populations