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AN I de l’insurrection populaire : « J’attendais beaucoup plus de la transition », Me Bénéwendé Stanislas Sankara

jeudi 29 octobre 2015.

 

Il était au premier plan lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Couvert du drapeau burkinabè, on le voyait jubiler au milieu des manifestants après la prise de l’Assemblée nationale. Il fêtait la nouvelle page de l’histoire politique du Burkina qui s’ouvrait avec la fin du règne de Blaise Compaoré. Lui c’est Me Bénéwendé Stanislas Sakara, président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS). Un an après ce soulèvement populaire contre le pouvoir de Blaise Compaoré, il fait le bilan de la transition conduite par Michel Kafando. Il dit sa satisfaction mais aussi ses attentes. Sans langue de bois. Lisez !

Lefaso.net : Les populations vont commémorer le 31 octobre prochain, le premier anniversaire de l’insurrection populaire. Comment avez-vous vécu cette année sans Blaise Compaoré au pouvoir ?

Me Bénéwendé Sankara : Les douze mois se sont écoulés de façon fulgurante. Car il y avait beaucoup à faire. Depuis l’insurrection populaire, les 30 et 31 octobre 2014 au 30 octobre 2015, le peuple burkinabè dans son ensemble n’a pas du tout chômé. Quand on regarde la richesse de l’actualité politique, on se convainc que tous les acteurs étaient au charbon. Cela s’est terminé par la résistance active contre le coup de force du 16 septembre 2015. Soit environ un mois de la commémoration de cet anniversaire. Le succès de cette résistance populaire est bien la preuve que depuis l’insurrection du 30 octobre 2014, tous les Burkinabè, dans une cohésion sociale, dans une unité nationale, puisque beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que pour une première fois on a ce sentiment d’appartenir à une même nation qui s’est développée et qui est en train de se renforcer depuis l’insurrection.

Souvenirs. Qu’avez-vous pendant l’insurrection populaire ?

J’étais député à l’Assemblée nationale et membre du groupe parlementaire Alternance-Démocratie-Justice. Tous ceux qui ont suivi la préparation, la maturation et enfin comment les choses se sont passées le 30 octobre, devraient se rendre à l’évidence que nous étions au premier plan. Puisque l’UNIR/PS dès 2013 avait déjà lancé le mot d’ordre de désobéissance civile. Et le 27 octobre, nous avons appelé dans une déclaration tout le peuple du Burkina à descendre si possible à l’Hémicycle parce que les débats sont publics.
Avant d’aller à l’Hémicycle, dans le cadre du CFOP, nous travaillions en synergie avec les autres groupes parlementaires de l’opposition, on s’est donc retrouvé pour aller ensembles. J’avais pour mission, le cas échéant, de faire la déclaration du groupe parlementaire puisqu’on s’apprêtait vraiment à l’affrontement. On était psychologiquement préparé à cela et on savait que ce jour allait être extraordinaire. Nous avons même évité d’aller à l’Assemblée nationale avec nos propres véhicules. On a affrété un minibus.

Parce que vous pressentiez des incendies ou des casses ?

On pressentait que ç’allait être extraordinaire. Parce qu’il y avait déjà des courses-poursuites la veille les forces de l’ordre et les manifestants. Toute la ville de Ouagadougou était en ébullition. Donc ce n’était pas moi seul qui le pressentais mais tout le peuple burkinabè savait que le 30 octobre 2014 allait être un jour pas comme les autres. Maintenant qu’est-ce qui allait se passer exactement le 30 octobre 2014, personne ne pouvait le savoir. Les incendies, les casses, personne ne pouvait s’imaginer d’emblée que le peuple réagirait ainsi.

Vous êtes arrivés à l’Assemblée…

Oui. Nous sommes arrivés assez tôt à l’Assemblée qui était d’ailleurs vide. Il n’y avait que quelques techniciens. Nous nous sommes retirés dans notre bureau qui se trouvait à l’arrière de l’Hémicycle. On était donc en train de s’apprêter tout en suivant le mouvement de foule. Puisque nous avons des militants qui étaient aussi parmi les manifestants et qui nous envoyaient les informations par appels ou par messages. A un moment donné, nous avons su que la foule était en train de lever les barrières pour pouvoir rentrer à l’Assemblée nationale. Personnellement je l’ai su parce que je suis resté accroché au téléphone avec les camarades.
Nous avons aussi assisté à la débandade de nos ex collègues de la majorité présidentielle qui ont pris peur. Certains ont même commencé à courir avant que la foule ne soulève la dernière barrière. J’avoue que ce n’était pas beau de voir les gens escalader les murs.

N’avez-vous pas à un moment eu peur pour votre sécurité ?

Pas du tout. Un des militants m’a informé qu’ils avaient franchi la dernière barrière. J’ai accouru, puisque j’étais dehors en train de suivre les mouvements des uns et des autres, dans le bureau pour informer les autres députés et leur demander de sortir acclamer la foule qui était maintenant à l’Hémicycle. Certains ne comprenaient rien en ce qui se passait. Mais très rapidement avec les bruits et les véhicules qui cramaient, ils ont su que les manifestants étaient à l’intérieur de l’Assemblée nationale. Je suis sorti, avec certains députés, rencontrer les manifestants sur le perron et ensembles nous avons crié « victoire » et « liberté ».

On vous a aussi vu recouvert du drapeau…

Oui. Je suis sorti tôt le matin avec le drapeau. Je l’ai d’ailleurs soigneusement rangé ici dans mon placard. Ma secrétaire était témoin. On n’a pas dormi de la nuit et elle se demandait tôt le matin pourquoi j’étais si motivé. Je me suis donc apprêté et j’ai pris le drapeau et un sifflet. Pour un député, ce n’était pas simple. Un de vos confrères a demandé la veille à me suivre pour aller à l’Assemblée nationale. En lui donnant mon accord, je lui ai conseillé de porter des chaussures fermées. Il ne comprenait pas mais je lui ai dit que ce ne sera pas un jour comme les autres. Il est effectivement venu le jour du 30 octobre et on est allé ensembles. Il a été témoin des tracasseries qu’on a vécues ce jour-là.

Après l’insurrection, une transition a été mise en place, quel bilan faites de la transition ?

Le bilan est quand même acceptable. Personnellement, j’attendais beaucoup plus de la transition. Ce qui m’amène souvent à dire qu’on a mis la charrue avant les bœufs. Parce qu’après l’insurrection populaire, il fallait poser les fondements de l’Etat démocratique que les Burkinabè voulaient construire. Ces aspirations ont été, à un moment donné, déçues parce que les Burkinabè ne comprenaient pas pourquoi la transition trainait les pieds. On était agacé. Même pour certaines nominations, il y a eu des mouvements de foule pour contester. On redoutait le Régiment de sécurité présidentielle qui était encore en place avec des hommes du régime. On a dénoncé sa présence qui était un boulet aux pieds de la transition.

Mais au fur et à mesure que les autorités ont pu s’installer, elles prenaient certaines décisions et nous avons pu voir que les contradictions s’effritaient. Cela a permis une certaine clarification. C’est à mettre à l’actif des autorités de la transition qui ont su résister contre certaines velléités. Et je crois que c’est cela qui a débouché finalement sur le démantèlement du RSP. A quelque chose, malheur est bon. On peut s’en contenter. Autrement dit s’il n’y avait pas eu cette tentative de coup d’Etat et que le peuple ait réagi de cette façon-là, on aurait eu une transition ratée. Pour la simple raison que même si on arrivait à faire les élections le 29 novembre comme cela est prévu, ce n’est pas sûr que le pouvoir civile qui va s’installer puisse avoir les mains libres pour dérouler son projet de société.

Est-ce à dire que la transition a été un gâchis ?

Non. Ce n’est pas un gâchis. La transition a un bilan acceptable. Au début, on a eu des appréhensions au regard de la grande charge et des attentes du peuple burkinabè mais au finish avec cette résistance active contre le putsch là, la transition a rattrapé son retard. Chapeau bas à la transition.
Le gros boulot demeure toujours : réussir l’organisation des élections. A un moment on a cru que sa mission essentielle était de faire des élections et rien que ça. Il reste bien sûr ce travail où on attend le gouvernement. La CENI étant prête et le processus étant arrivé à son terme, nous pensons que les Burkinabè choisiront librement les dirigeants qu’ils veulent. Et que ces élections seront justes, acceptables, propres et donneront la légitimité à ceux qui seront appelés à nous gouverner. Je le dis à chaque fois que j’ai l’occasion qu’il n’y aura pas d’état de grâce pour le gouvernement à venir. Et celui qui n’aura pas compris cela, ce n’est pas la peine qu’il aille aux élections.

Sur le plan juridique, les autorités étaient attendues sur certains dossiers : Norbert Zongo, Salifou Nébié, etc. Mais c’est encore pratiquement le statu quo…

Tout à fait. Mais en tant qu’auxiliaire de justice, je prône la séparation des pouvoirs. Le judiciaire doit être indépendant, libre. Ce sont des garanties constitutionnelles. Pour cela, je pense qu’il ne faut pas lier l’activité judiciaire à la vie de la transition qui est limitée et qui n’est d’ailleurs que transitoire. Pour preuve, le dossier Thomas Sankara a mis 18 ans pour qu’on arrive aujourd’hui à un début de procédure. C’est vraiment le début de l’instruction. Pendant 18 ans, il n’y avait que des blocages artificiels. Mais en définitive, on est arrivé des résultats. Je ne dis pas de mettre le même temps dans les autres dossiers. Puisque notre quête de vérité et de justice, c’est que quand des actes sont commis, il faut tout de suite poursuivre les auteurs de façon sereine avec une instruction sérieuse.
Les attentes sont plus nombreuses que les dossiers que vous avez cités. Le Burkina Faso a un passif d’impunités où on peut recenser plus d’une centaine de crimes de ce type-là. La Commission de réconciliation nationale et des réformes a recensé plus de 5000 cas. Elle a même proposé la création d’un Haut conseil pour voir comment régler ce gros contentieux dans lequel on a des crimes d’Etat. C’est le cas du dossier Oumarou Clément Ouédraogo. Quand vous analysez la décision qui a été rendue, c’est abominable. On a classé ce dossier non-lieu parce qu’on a mis les charges sur quelqu’un qu’on juge de dément, de fou. Il va falloir reprendre ce dossier. La manière dont Henri Zongo, Boukari Linagni ont été tués à la sauvette. Qu’est-ce qu’on en fait ? Je ne parle pas du cas du président Thomas Sankara dont le dossier a connu des péripéties. C’est aussi le cas de Norbert Zongo. La Cour africaine de justice a même ordonné de reprendre l’instruction. Depuis le mois d’avril, ce dossier est ouvert. Le juge est en train d’auditionner. Le dossier Salifou Nébié, je ne sais pas quel niveau c’est. Parce que je ne suis pas conseiller dans ce dossier. Mais il y a le dossier Flavien Nébié, cet élève qui a été abattu lors de manifestations à Boussé, les commerçants qui avaient été assassinés dans les locaux de la police. Il y a des cas comme cela qui ont été recensés et dans lesquels il faut rendre justice. Il ne s’agit pas d’indemniser seulement les familles et se taire. Car si on veut se réconcilier, si on veut que le Burkina soit un Etat de droit où on ne tue pas impunément, il faut non seulement faire la catharsis mais sanctionner les auteurs des actes pareils, quel que leur statut. Parce que si un chef d’Etat sait qu’on peut le menotter, ce ne sont pas les sous-fifres qui sont au tour de lui comme garde-corps qui vont se permettre de tuer.

Le dossier Thomas Sankara a commencé à livrer ses secrets. Etes-vous confiant que la vérité va se manifester même après la transition ?

Je suis très confiant. Il y a 18 ans de cela, quand nous déposions la plainte, on était déjà confiant.

Sur quoi fondez-vous votre confiance ?

Notre détermination. Elle est inébranlable car nous menons un combat pour la postérité. Qui aurait cru qu’on allait exhumer les restes du président Sankara ? Mais aujourd’hui c’est chose faite. Ce qui a permis de faire une expertise balistique et l’autopsie en attendant bien sûr les résultats des test ADN pour certifier et permettre au juge d’avoir des éléments probants pour continuer son travail.
Mon optimisme est débordant surtout que maintenant ceux qui à profitait le crime sont en débandade et d’autres aux arrêts, les témoins acceptent de parler. Des gens spontanément qui vont se confier au juge. Il y a beaucoup d’éléments très importants dans le dossier.

Les partis politiques ont récemment rejeté le projet de modifications fait par le Conseil national de la transition (CNT). Est-ce parce que les modifications ne sont pas indiquées maintenant ?

Je dois nuancer. Parce que quand on dit que les partis de l’ex-CFOP ont rejeté les modifications constitutionnelles, je m’inscris en faux. J’ai suivi la conférence de presse à la télévision puisque je n’y étais pas même si l’UNIR a été représentée. L’Ex-CFOP a dit qu’il faut simplement relativiser. On peut verrouiller l’article 37 et supprimer le sénat.
Là où on est tous d’accord, c’est que ce projet doit être consensuel. C’est peut-être à ce niveau qu’on ne se comprend pas. Tout le monde pense qu’il faut aller à une 5e république mais il faut un projet consensuel et inclusif.

Par inclusion, vous faites allusion à la prise en compte de l’ex-majorité ?

Elle est déjà prise en compte puisqu’elle est représentée au CNT et est signataire de la Charte de la transition. Mais il y a des partis, du fait de leurs propres turpitudes, sont appelés à disparaitre. Ce n’est pas pour autant que les militants vont disparaitre.

Le CNT a également proposé la constitutionnalisation de la CENI, de l’ASCE, de l’ANAIP et de l’abrogation de la loi d’amnistie accordée aux anciens chefs d’Etat…

Personnellement je n’ai rien contre.

L’UNIR/PS est membre du Cadre de concertation des partis politiques…

C’est pourquoi je vous dis de nuancer et relativiser les propos du CCPP. Parce que moi ma position personnelle n’est pas forcément une décision majoritaire. Je peux être mis en minorité. Sinon je suis de ceux qui pensent qu’on aurait dû faire beaucoup de modifications pendant la transition. Voilà pourquoi je vous disais au début qu’on a mis la charrue avant les bœufs. De mon point de vue, après l’insurrection, on aurait même dû prendre toutes les réformes nécessaires avant d’aller aux élections. Et dès le 6 janvier 2015, je me suis exprimé sur la question en disant que nous avons inversé les choses. Je ne suis pas contre mais il faut mener les débats pour arriver à un consensus.

Devant le CNT, le président Michel Kafando a dit qu’il était souhaitable d’aller à une 5e République avant d’aller aux élections. N’a-t-il raison de penser ainsi ?

Je suis de ceux qui pensent qu’il fallait corriger toutes les incohérences de l’ancien régime sous la transition. Mais l’erreur est venue du fait qu’on est allé vers les populations pour expliquer un projet que les acteurs principaux n’ont même pas vu. C’est une critique que je fais à l’endroit du CNT. Le document a été élaboré et c’est à la télé qu’on apprend qu’une mission des députés du CNT est dans des localités pour expliquer le projet. Quel est le public cible ? Qui a-t-on associé ? Figurez-vous qu’on nous a remis le document le lundi et on nous demandait les amendements le mardi. Après coup ! Un document volumineux à amender dans un bref délai. Un parti ne fonctionne pas ainsi. C’est un ensemble de structures.
Si on nous avait remis ce document bien avant, on allait le dispatcher dans l’ensemble de nos structures, faire même peut-être des séminaires pour l’améliorer. Je ne veux pas dire que c’était du mépris vis-à-vis des partis politiques. Mais ça en a l’air. Alors que ce sont les partis politiques qui visent la conquête du pouvoir d’Etat.

Est-ce que pour l’UNIR/PS une 5e République est vraiment une nécessité ?

C’est un impératif. On n’a même pas le choix que d’aller à une 5e République. Il faut y aller mais avec une loi fondamentale aux ambitions des Burkinabè. C’est que l’UNIR/PS a toujours voulu.

Les partis politiques ont aussi rejeté la proposition de la Commission de réconciliation nationale de coupler les Municipales et le référendum sur la 5e République…

En ce qui me concerne, si on peut coupler les législatives avec la présidentielle, c’est qu’on peut bien sûr coupler un référendum avec les Municipales.

Les autorités de la transition avaient évoqué des problèmes sécuritaires pour demander un report des élections. Mais il y a eu le tollé des partis politiques pour exiger la tenue des élections au plus tôt. Est-ce à dire que selon vous ce n’était pas fondé ?

Les questions sécuritaires sont comme les questions alimentaires. Elles se posent tous les jours. Le problème s’est peut-être posé avec acuité pendant le coup d’Etat. On a entendu beaucoup de choses et on a vu ce qui s’est passé à Oursi et à Samorogouan. Mais ce problème existait depuis. C’est une situation qu’il faut simplement intégrer dans la vie de tous les jours et demander au gouvernement de prendre les mesures suffisantes pour assurer la sécurité des Burkinabè. Le gouvernement s’est prononcé là-dessus. J’ai simplement retenu que les questions sécuritaires sont réglées à 90%. Il y a une prise de conscience de renforcer les mesures sécuritaires pour tout le monde. Pour cela nous disons que les forces de sécurité doivent avoir les moyens pour faire leur travail.

Comment voyez-vous l’avenir du Burkina après toutes les péripéties de ces douze derniers mois ?

Un avenir merveilleux et radieux. Je fonde mon espoir sur cette conviction qui est que les Burkinabè ont maintenant pris conscience de leur devenir commun. Au-delà de toutes les querelles de chapelle et partisanes, les Burkinabè, dans leur grande majorité, ont maintenant compris qu’il faut s’assumer et prendre en main leur destin. Le peuple ne va compter désormais que sur les forces de proposition d’une société de cohésion, de tolérance, d’intégrité pour que dans la paix nous puissions faire le développement, le bonheur et le progrès de tous les Burkinabè. Ce sont les valeurs qui fédèrent désormais tous les Burkinabè.

Vous êtes candidat à la présidentielle. Quelles sont vos chances ?

Un projet me tient à cœur : mériter la confiance du peuple burkinabè. Parce que nous disons « Pas un pas sans le peuple ». Et notre engagement en politique depuis 15 ans est de faire chaque pas avec le peuple. Si nous avons cette confiance, ça nous suffit pour soulever des montagnes et faire du Burkina un pays mystérieux. J’ai chaque fois dit que le Burkina Faso n’est pas un pays pauvre. C’est ma conviction. Parce que les valeurs que portent les Burkinabè sont suffisantes pour faire de ce pays un endroit où il fait bon vivre pour tout le monde. Celui qui n’a pas compris cela doit retourner à l’école.

Propos recueillis par Jacques Théodore Balima
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