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Culture cotonnière : l’UNPCB en tournée dans le Tuy et dans la Comoé

jeudi 22 octobre 2015.

 

Dans l’optique de constater de visu l’évolution de la campagne cotonnière 2015-2016, Karim Traoré, le président de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB) et ses hommes ont effectué des sorties dans le Tuy et dans la Comoé. Pour raison d’insécurité, l’étape du Kénédougou a été reportée. Qu’à cela ne tienne et malgré l’installation tardive de la saison pluvieuse, l’UNPCB et l’ensemble des producteurs rêvent encore de glaner 800.000 tonnes de cotons graines à la fin de la saison.

Partis de Bobo avec une forte délégation, Karim Traoré, le président de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB) et ses collaborateurs ont sillonné des champs de coton au cours de leurs sorties dans le Tuy. A Kièré, la première localité visitée par les membres du conseil de gestion de l’UNPCB, des techniciens et des collaborateurs de cette structure, le groupe à Karim Traoré a échangé avec Gilbert Bambio. Producteur model pour son usage permanent de la fumure organique, cet homme a partagé sa connaissance de la culture cotonnière avec ses hôtes. Entre autres, Gilbert Bambio a demandé aux producteurs de mettre l’accent sur la fumure organique, gage d’une campagne agricole réussie. Et de travailler en étroite collaboration avec les agents techniques de la Sofitex et de l’UNPCB. En guise de difficulté, il s’est appesanti sur les conséquences de l’installation tardive de la saison pluvieuse et des poches d’inondation dans son champ. A l’en croire, la plus part des producteurs ont été obligés de ressemer face à l’installation tardive de la saison pluvieuse d’une part et d’autre part, en réponse à des poches d’inondation suite à de fortes pluies. Plaidant au nom de tous les producteurs de coton, Gilbert Bambio a demandé au président de l’UNPCB d’œuvrer avec les sociétés cotonnières pour trouver une solution adéquate au problème de « ressemer ». En ce qui le concerne, le producteur de Kièré espère récolter dans les jours à venir. Les capsules de ces cotons étant déjà ouvertes. Après Kièré, l’UNPCB a mis le cap sur Dankari. Là aussi, le maitre des lieux, Kakuy Tuan a présenté l’état de son champ. Et malgré l’installation tardive de la saison et les conséquences de l’inondation de trois hectares, cet homme envisage une bonne récolte.

Autre lieu, même réalité

Après le Tuy, la délégation de l’Union nationale des producteurs de coton a mis le cap sur la Comoé. A Mitiéreridougou, une localité située à une dizaine de kilomètre de Niangoloko, Karim Traoré et ses hommes ont été accueillis par des pas de danse. Venus nombreux pour échanger avec le chantre de la culture cotonnière burkinabè, les habitants de cette localité ont été élogieux en vers l’équipe de l’UNPCB. Après une floraison de bénédiction et de soutien au président Karim Traoré, les producteurs ont évoqué leur réalité. Bien qu’optimiste quant à l’issue de cette campagne cotonnière, Koudiaba Héma et ses hommes ont également pointé du doigt l’installation tardive de la saison pluvieuse et des cas d’inondation. Grand producteur de l’or blanc et depuis peu président de l’Union provinciale des producteurs de coton (UPPC), Koudiaba Héma a fait le tour de son champ avec la délégation bobolaise. Comme tout bon producteur de coton, l’homme se trouve être également un grand producteur de maïs. Après Mitieridougou, la délégation de l’UNPCB a fait escale dans la région de Banfora pour visiter le champ de Tou Nâ. Veuve, cette productrice, entrainée dans la culture du coton par son défunt mari est à la tête d’une exploitation de coton biologique.

Le coton génétiquement modifié en question

Apte à répondre aux inquiétudes des producteurs de coton, Karim Traoré et ses collaborateurs n’ont pas été avare en communication au cours de leur tournée. Dans toutes les localités visitées, le président de l’UNPCB a exhorté les producteurs à viser l’excellence, à miser sur l’usage de la fumure organique et à prendre en compte l’avis des techniciens. Confronté au diktat de l’offre et de la demande sur le marché mondial, il a informé les producteurs de la diminution, dans les années à venir des surfaces réservées à la culture du Coton génétiquement modifié (CGM) : « Nous vous informons que nous allons diminuer les surfaces réservées à la culture du coton génétiquement modifié. Et ceci pour répondre à l’offre mondiale. En effet, le prix du coton burkinabè a baissé sur le marché mondial à cause de la taille (jugée courte) de notre coton CGM. En attendant que l’INERA et son partenaire Monsanto trouvent une solution à ce problème, nous vous annonçons d’ores et déjà que les surfaces réservées à la culture du CGM seront réduites dans les saisons à venir ». Optimistes, Karim Traoré et son équipe ambitionnent toujours de réaliser l’objectif 2015-2016 des producteurs de coton du Burkina : « Nous fixons nos objectifs avant le début de la saison et nous les réajustons en fonction des réalités du terrain. Au début, on envisageait une production de l’ordre de 800.000 tonnes de cotons graines. Malgré l’installation tardive de la pluie et des cas d’inondation, nous espérons toujours avoir 750.000 à 800.000 tonnes de coton à la fin de la saison. Pour ce qui est des problèmes posés par les producteurs, nous prenons l’engagement de les partager avec les sociétés cotonnières. Ensembles, on verra ce que nous allons pouvoir faire pour aider les uns et les autres ».

Ousséni Bancé
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 22 octobre 2015 à 18:43, par Fils du Faso En réponse à : Culture cotonnière : l’UNPCB en tournée dans le Tuy et dans la Comoé

    Tout ça c’est bien, mais que dites vous concrètement pour les intrants ?. Il n’y a pas si longtemps, vous chantiez que le coton BT c’était la garanti absolue d’un meilleur reveu pour les paysans, à présent vous revenez parler de coton naturel. Arrêtez de naviguez à vue.