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Ouaga 2000 : Le quartier de nouveau accessible après le blocus de mercredi

vendredi 2 octobre 2015.

 

L’activité a timidement repris ce jeudi 1er octobre 2015 au quartier Ouaga 2000, au lendemain du blocus qui y avait été instauré par les forces de défense et de sécurité en vue de l’assaut final sur le camp Naba Koom.

Quand nous y avons fait un tour en cet après-midi du jeudi 1er octobre 2015, ce n’était vraiment pas encore le trafic des grands jours sur les principaux axes routiers du Quartier Ouaga 2000. Quartier qui avait fait l’objet la veille de mesures sécuritaires exceptionnelles de la part des forces loyalistes dans le cadre de l’assaut final pour la libération du camp Naba Koom. L’activité y avait timidement repris.
Au pied du Monument des martyrs de l’insurrection populaire du des 30 et 31 octobre, sur le boulevard Mouammar Kadhafi menant au palais de Kosyam, Ephrem Ouédraogo s’active avec deux de ses collègues à désherber autour des fleurs de l’édifice.
« On est là depuis le matin pour arranger les fleurs. Jusque-là, il n’y a pas de problème. Tout se passe bien. Des éléments des forces de défense et de sécurité empruntent la voie mais ils ne nous empêchent pas de travailler », confie-t-il.
Le travail avait également repris dans une station- services située au nord du monument. « Depuis ce matin jusqu’à maintenant, il n’y a pas de problème. Donc, on peut dire Dieu merci », explique Abdramane Diallo, pompiste, chef d’équipe en service.
Parmi les clients de la station, Abdoulaye Mossé, qui était heureux lui aussi de constater la reprise : « Il y a un peu plus de sérénité dans la zone aujourd’hui. Nous voyons que les gens vaguent à leurs occupations. Nous sommes là pour solliciter les services de la société. Il y a 24 heures ou 48 heures de cela, il n’était pas possible d’accéder ici »

Pendant le temps fort de la crise

S’il y avait reprise à Ouaga 2000 ce 1er octobre, ce n’était pas du tout le cas les jours précédents ou pendant le temps fort de la crise du coup d’Etat du 16 septembre 2015.
« On ne se plaint pas pour le moment. Par rapport à hier, aujourd’hui, c’est le jour et la nuit. Puisque hier on n’a pas travaillé toute la journée », explique le pompiste Diallo.

Et d’ajouter : « Au temps fort de la crise, ce n’était pratiquement pas possible de travailler ici. A chaque fois on était alerté quand il y avait des tirs dans les environs. On était souvent obligé d’arrêter et de rentrer à la maison. Et le lendemain encore, ce n’était pas sûr de revenir puisqu’on devait toujours resté à l’écoute. Et s’il y avait quelque chose, on nous informait de la maison et on revenait maintenant reprendre le travail. C’était ainsi ».
Et pour Abdoulaye Mossé, la citation du président américain, à savoir que l’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes restent plus que jamais d’actualité au Faso.
« Tous les Burkinabè aujourd’hui doivent être en mesure de comprendre ce que Barack Obama avait dit sur la nécessité des institutions fortes. Obama ne l’avait pas dit simplement pour faire plaisir aux Américains. Mais, c’est une théorie qui s’applique partout. Plus que jamais, une armée comme la nôtre doit défendre la population et non un groupe ou un individu. Ce qui n’était pas du tout le cas du Régiment de sécurité présidentielle qui a plus servi Blaise Compaoré et son clan au détriment du peuple burkinabè », a-t-il soutenu.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net