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Situation politique nationale : Ouagadougou renait doucement de ses cendres

samedi 26 septembre 2015.

 

Le coup d’Etat perpétré par le régiment de sécurité présidentielle depuis le 16 septembre 2015 a paralysé la ville. Au moins la moitié des boutiques, des banques et des différents ministères était fermée. Une semaine après cet épisode chaud dans l’histoire du Burkina, l’heure est à la reconstruction et l’élan de nombreuses activités économiques est en train de reprendre mais difficilement.

Après la destruction, l’heure est à la reconstruction à Tampouy. Munis de pèles, de râteaux, de balais, ils sont nombreux les jeunes du club Nazi Boni, Patrick Lumumba, qui dès 7 heures ont pris d’assaut le grand rond-point pour débarrasser la ruelle des débris des pneus brulés qui visiblement obstruaient le passage des usagers. Une initiative fort appréciée par la population qui n’a pas manqué de la saluer. Par la même occasion, elle a intimé les jeunes des autres quartiers à prendre exemple sur ces derniers.

Du côté du marché du 10, l’activité commerciale renoue lentement avec ses habitudes en cette matinée du 26 septembre. De part et d’autre, des commerçants s’attèlent tant bien que mal à la recherche de leur pitance quotidienne. Pour Alidou Compaoré, c’est pour ne pas rester à la maison qu’ils sont venus au marché aujourd’hui. Il va sans dire, que la clientèle se compte au bout des doigts. Cette situation, a l’en croire, est aggravée avec les préparatifs de la rentrée des élèves. Ilboudo Antoine, gérant de l’alimentation Laafi, de renchérir que « la reprise est très difficile. Nous n’avons pas pu nous approvisionner pour la fête, et le peu dont nous disposons également est donné à crédit à nos fidèles clients en attendant que l’affluence dans les banques s’amoindrisse » a-t-il dit. La crise, selon notre gérant, a considérablement impacté certains de ses marchandises. Il s’agit notamment des gâteaux et plus particulièrement des yaourts qui se sont fermentés.

Un détour à Coris banque, nous a permis d’apercevoir un rang interminable de clients venus soit pour toucher leur salaire ou pour faire du retrait. Pas d’intégration en pareille circonstance ! Le GAB, reconnu pour ses avantages n’était pas respecté au regard du nombre de personnes qui patientaient depuis des heures. Une voie résonna dans le groupe, « il n’y pas la connexion, rentrons chez nous ». En nous approchant de Clarisse Bagagnan, une femme enceinte et littéralement fatiguée, elle nous confie qu’elle a pris son ticket depuis les premières heures de la matinée.
« L’affluence est telle que ça n’avance pas, mais j’espère que mon attente portera ses fruits d’ici la fermeture de la banque » peine t-elle a dire.

Un tour chez les vendeurs de fournitures de bureau et d’école situés le long du camp Paspanga, le constat est idem et cela même à l’approche de la rentrée des classes
« Déjà qu’avec la transition c’était un peu difficile voilà que nous sommes dans le pire maintenant avec le coup du RSP » s’indigne Ablassé Tientoré. Pour clore ses propos, il a encouragé les autorités dans leur démarche tout en souhaitant que pareille situation soit bannie à jamais au Burkina Faso.

Notre tournée a pris fin à la gare de SITARAIL. En ces lieux, Azara Ilboudo, vendeuse de légumes, d’une voie pleine d’émotion nous a fait le récit des dégâts enregistrés durant la période de crise. Avant d’expliquer que « nous avons repris le commerce ce matin, mais malheureusement nous ne disposons pas suffisamment de marchandises et encore plus les commandes sont rares ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net



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