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Production cotonnière : Des haies vives pour améliorer la performance des producteurs

mardi 15 septembre 2015.

 

Fini les conflits entre éleveurs et producteurs. C’est le moins qu’on peut dire sur le projet de renforcement de capacités des producteurs de coton dans la gestion de la fertilité et la lutte contre l’érosion des sols. Initiée par l’Union nationale des producteurs du coton du Burkina (UNPC-B), 30 producteurs de 28 provinces sont bénéficiaires de cette formation. Lundi 14 septembre 2015 à Padema dans la province du Houet, près de 3 000 plants ont été mis en terre pour protéger le champ de Yaya Sibiri Dao, un des bénéficiaires du projet.

L’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B) ne finit pas de soutenir ses membres. Courant 2014, ce sont près de 300 producteurs qui bénéficiaient d’une opération dénommée tracteur UNPC-B en vue d’augmenter la productivité cotonnière et par ricochet la rentabilité. L’utilisation de tracteurs n’est cependant pas sans conséquences néfastes sur les sols. D’où l’idée du projet de renforcement de capacités des producteurs de coton dans la gestion de la fertilité et la lutte contre l’érosion des sols pour accompagner et soutenir les bénéficiaires.

A Padema ce lundi 14 septembre, Yaya Sibiri Dao ne pouvait dissimiler sa satisfaction. Mieux, c’est une population nombreuse qui est venue le soutenir à l’occasion de la mise en place d’une haie vive autour de son champ d’environ 20 hectares. Une technique qui consiste à planter aux alentours des cultures pour non seulement les protéger et par ricochet contribuer à la persévération de l’environnement. Ce sont deux modèles qui ont été présentés aux producteurs de coton de Padema : la double ligne et le trou rapproché. Seul bénéficiaire dans le département, ce sont 3 000 plants de deux espèces – jatropha et acacia nilotica - qui ont été mis en terre autour du champ de Yaya Sibiri Dao. Lui qui rencontrait d’énormes difficultés pour l’entretien de son champ n’a cessé d’exprimer sa satisfaction. « Je suis très content de cette initiative de l’UNPC-B. J’avoue qu’au moment des semis, je rencontre beaucoup de difficultés avec les animaux. Il m’arrive de solliciter mes femmes ou mes enfants qui passent toute la journée au champ pour empêcher les animaux d’y accéder », raconte Sibiri Yaya Dao. En outre, il exprime sa joie pour le choix de plants qui ne sont pas aimés par les animaux. « C’est une protection totale qui permet aussi d’augmenter les rendements », souligne-t-il, l’air enchanté.

89 000 plants pour 30 producteurs

Le projet, faut-il le rappeler a été entièrement financé par l’Union européenne à hauteur de 200 000 millions de FCFA, et a démarré en mai dernier. A terme, ce sont 89 000 plants issus des pépinières locales qui sont destinés à 30 bénéficiaires. Cette idée de haies vives, rassure Souleymane Traoré, chargé d’amélioration de la fertilité des sols à l’UNPC-B par ailleurs chargé dudit projet a été murie pour contribuer à protéger les exploitations contre la divagation des animaux mais aussi pour lutter contre l’érosion hydrique sur les parcelles de culture.

Au-delà de cette première étape à savoir la mise en terre des plants, le projet a pu identifier deux autres axes majeurs : la lutte contre l’érosion hydrique à travers la réalisation de cordons pierreux sur les parcelles de culture et enfin la fertilisation organique des sols via la réalisation de fosses fumières. « Nous comptons réaliser 5 000 fausses fumières dont 180 par province », précise Souleymane Traoré qui renchérit que : « toutes ces initiatives et/activités ont pour objectif de renforcer les capacités des producteurs de coton, donc de leur revenus et les conditions de vie de façon durable ».

Bassératou KINDO
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 16 septembre 2015 à 08:07, par technicien En réponse à : Production cotonnière : Des haies vives pour améliorer la performance des producteurs

    Vraiment UNPCB fait du bon boulot. Merci à l Union Européenne pour son soutien financier. Que les producteurs s’entendent pour le développement.

  • Le 4 décembre 2017 à 09:56, par clavreul En réponse à : Production cotonnière : Des haies vives pour améliorer la performance des producteurs

    je voudrai féliciter toutes les personnes qui furent impliquées dans cette initiative de création de Haies vives au Burkina Faso . L’enjeu est extrêmement important pour le climat.
    L’ensemble des surfaces de culture cotonnières représente 3,5 millions de Km² dans les 8 pays de l’UEMOA . Ce défrichement des savanes doit être compensé par la plantation ou plus simplement le semis d’arbres pour la création des haies vives . Si chaque Ha était entouré de haies vives pour assurer le rôle de lutte anti -érosive , il serait possible de réaliser 140 millions de Km de haies vives sur l’ensemble des pays . Ce qui pourrait correspondre à au moins 28 milliards d’arbres. Ceci aurait une influence non négligeable sur le climat , la conservation des sols , la fixation du CO² et l’économie des ce 8 pays .
    Je vous laisse mon adresse mail jean-yves.clavreul@wanadoo.fr