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Grève du SYNACIT : « Nous ne demandons pas l’impossible », dixit Hamidou Bélem, secrétaire général

samedi 12 septembre 2015.

 

La fièvre monte encore d’un cran au département d’Augustin Loada avec le sit-in de 24 heures observé par le syndicat national des contrôleurs et inspecteurs de travail (SYNACIT), ce vendredi 11 septembre 2015 à la direction régionale du travail et de la sécurité sociale. Revenus à la charge après plusieurs grèves, les travailleurs ont transmis un mot au Secrétaire général de leur ministère de tutelle, lequel mot exprime leur déception concernant le traitement de leurs revendications sur l’adoption du statut de leur corps, l’exécution de l’arrêté fixant les prestations en nature des inspecteurs et le suivi des dossiers de leurs camarades agressés.

« Nous ne demandons pas l’impossible », clame Hamidou Bélem, secrétaire général du SYNACIT. Avec ses camarades, il demeure convaincu que la résolution de leurs préoccupations ne demande pas d’efforts exceptionnels. Cependant, « il n’y a pas d’avancée significative », déplore-t-il malgré les engagements pris en avril 2015 par le ministre Augustin Loada.

Pas grand-chose à l’horizon

S’agissant de l’adoption du statut de leur corps, les contrôleurs et inspecteurs de travail peinent à comprendre le mutisme de celui-là même qui avait jugé « pertinente » leur revendication et qui, près de trois mois après, n’a toujours pas donné une suite au projet de statut rédigé par un comité qu’il avait lui-même mis en place. Or, l’article 6 de la convention n°81 de l’Organisation internationale du travail (OIT), ratifiée par le Burkina, est clair « le personnel de l’inspection sera composé de fonctionnaires publics dont le statut et les conditions de service leur assurent la stabilité dans leur emploi et les rendent indépendants de tout changement de gouvernement et de toute influence extérieure indue ».

Quant au point concernant les dossiers de leurs collègues agressés, notons que les contrôleurs et inspecteurs de travail disent être déçus de leur ministre de tutel qui n’arrive toujours pas à les situer sur la suite de l’affaire dans laquelle le premier responsable d’EDYF WP est impliqué. Pour le SG du ministère de la fonction publique, Sinaré Koudbi, il est difficile pour le ministère, au nom de la séparation des pouvoirs, d’interférer dans les affaires judiciaires. Toutefois, il rassure que le Pr Loada a déjà pris contact avec sa collègue de la Joséphine Ouédraogo.

Enfin, à propos de l’exécution de l’arrêté fixant les prestations en nature des inspecteurs, les travailleurs semblent las d’attendre son exécution « malgré l’inscription d’une ligne budgétaire pour prendre en charge l’incidence financière ». Sur la question M. Sinaré affirme qu’il faut suivre les règles de la commande publique et pour ce faire, la commission d’attribution des marchés s’est déjà réunie pour plancher sur l’acquisition de téléphones portables aux agents.

Une série de grève si rien n’est fait

« Tout est dans votre main. Si vous voulez qu’elle se décante, elle se décantera », tient à rappeler le SG du SYNACIT. Le syndicat se dit prêt à accompagner le ministère dans « la recherche de solutions ». Pour sa part M. Koudbi Sinaré a promis de transmettre la note à qui de droit et rassure que le ministère fera de son mieux pour satisfaire les points de revendication. Mais d’ici là si rien n’est fait, les contrôleurs et inspecteurs comptent passer à la vitesse supérieure en observant d’abord une grève de 48 heures, les 24 et 25 septembre, ensuite une autre grève de 72 heures du 5 au 7 octobre et enfin un autre arrêt de travail du 19 au 23 octobre 2015.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net



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