Retour au format normal
lefaso.net

Zéphirin Diabré sur RFI : « Nous voulons un vrai renouveau politique »

jeudi 3 septembre 2015.

 

La période de pré-campagne au Burkina est assez audible aussi sur les ondes de RFI. Des candidats provisoires sont beaucoup sollicités dans l’émission Invité. Le 21 aout dernier, c’est Zéphirin Diabré qui se défendait. Le candidat de l’UPC a entre autre évoqué son positionnement idéologique. Libéralisme ou socialisme, « ce sont des mots qui ne veulent rien dire aujourd’hui ». L’ancien chef de file de l’opposition, sans vouloir s’attribuer la paternité de l’insurrection populaire , a quand même reconnu que l’histoire retiendra que c’est quand il est arrivé à la tête de l’opposition que celle-ci a pu réunir des centaines et des milliers de personnes.

Zéphirin Diabré dit aux Burkinabè qu’il peut leur apporter du point de vue de son savoir et de son expérience, à la fois nationale et internationale. Il ne met pas uniquement l’accent sur la compétence, « il y a des dimensions politiques au sujet desquelles je n’ai pas à rougir, à me comparer à telle ou telle personne », a –t-laissé entendre. Son passé de chef de file de l’opposition qui lui a donné « une certaine légitimité » le convainc que sur les questions politiques, il n’est pas un arriviste.

Le parti du Lion depuis sa naissance n’a jamais fait mystère de son appartenance au Libéralisme. Zéphirin Diabré pense d’ailleurs que le socialisme qui semble être la mode dans les pays africains, n’est en fait qu’une couverture, « des mots qui ne veulent rien dire aujourd’hui ». Il l’a dit parce que selon lui « tous les pays du monde entier ont une dose importante d’économie de marché, donc qu’on le veuille ou non, nous sommes tous malheureusement des libéraux » a ajouté l’ancien responsable de AREVA avant de précisé qu’au sein de l’UPC ils se définissaient comme « des sociaux-libéraux ».

Mais Zéphirin président, le plus important, sera « d’être en phase avec les Burkinabé », et dans ce sens, a –t-il précisé, il fera ce que les Burkinabè veulent qu’il fasse. Et pour ce faire, le candidat dit qu’il faut un changement, un vrai. « Nous ne voulons pas revenir aux méthodes du CDP, nous voulons un vrai renouveau politique »

La paternité de l’insurrection populaire

Le roi tombé, les hommes politiques Burkinabè ne s’étaient pas fait prier pour se disputer tels des charognards, sa dépouille. Le chef de file de l’opposition de l’époque « laisse le soin aux Burkinabé » de trancher cette question. Ceci, parce qu’il n’aime pas « ce genre de débat qui est un débat inutile, mesquin et pas très très intelligent ». Cependant, va-t-il précisé, c’est quand il est arrivé à la tête de « l’opposition que celle-ci a pu réunir des centaines et des milliers de personnes, place de la Nation. Avant ce n’était pas comme ça ».

« C’est une escroquerie politique que personne au Burkina Faso ne prendra au sérieux », a martelé Zéphirin Diabré en guise de réponse à ceux qui tentent de se faire passer pour les géniteurs de l’insurrection.
C’est vrai que la lutte au sein du chef de file de l’opposition avait été renforcée dans sa dernière ligne droite avec l’arrivée des anciens bonzes du parti au pouvoir. Mais l’enfant de Gombousgou relativise, en ajoutant que c’est parce que « l’opposition avait commencé à avoir un certain succès que le parti au pouvoir a éclaté. Si dans les appels à manifester que nous faisions, il n’y avait pas 300 personnes qui sortaient dans la rue, je ne suis pas sûr que le CDP aurait éclaté ».

Question classique aux candidats provisoires qui interviennent sur RFI. Que feront-ils du fameux RSP qui a créé ou qui crée peut-être encore des insomnies aux dirigeants de la transition ? Zeph sur la question, joue la carte de la prudence. « Quand je serai élu, je vous le dirai ».

Et au second tour de l’élection du 11 octobre, s’il y a second tour, le candidat de l’UPC fera surtout appel à ceux qui n’ont pas voté pour lui au premier tour. Les probables alliances des autres candidats ne lui font pas peur. Il l’a dit. « Nous, nous sommes un parti qui est né, qui a travaillé ici, qui a déjà eu un succès électoral et je connais le poids électoral de chacune des forces politiques de notre pays. Vous verrez bien le moment venu que les Burkinabés sortiront en masse pour approuver ma candidature et m’élire comme président du Faso ».

Synthèse de Tiga Cheick Sawadogo
tigacheick@hotmail.fr
Lefaso.net



Vos réactions (87)