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Ouagadougou : Du sable dans les caniveaux, une mine d’or pour certains élèves

jeudi 3 septembre 2015.

 

Dur d’être un gamin sans occupation pendant les vacances ! Ramasser le sable est l’un des jobs préférés des enfants en cette saison hivernale. De plus en plus, ils s’aventurent dans les caniveaux au détriment des voies où le sable se fait rare. Au quartier Pissy, aux abords de la Nationale N°1, Fofana Aboubakar et ses camarades sont des as de la débrouille. Ils empochent en moyenne 5000F par jour en vendant du sable. Cet argent leur servira à acheter des vêtements et des fournitures scolaires à la prochaine rentrée des classes. Nous les avons rencontrés à leur lieu de « travail » ce mercredi 02 septembre 2015.

« Si vous voulez qu’on parle, il faudra payer avant », nous lance Maimouna, élève en classe de 5e. Très vite, un attroupement d’enfants se forme autour de nous. Tandis que nous nous démenions pour leur arracher quelques mots, deux tricycles repartaient chargés du sable fraichement raclé au fond du caniveau. Aboubakar Fofana venait d’empocher la somme de 10 000 F. Elève en classe de 4e, il n’hésite pas à faire de petits boulots pour venir en aide à ses parents. Depuis 2013, il est un habitué des caniveaux. Après une forte pluie, le petit sénoufo se frotte les mains car sa tirelire va se « goinfrer » encore de pièces et de billets. Les affaires semblent bien marcher et cette année encore Fofana n’aura pas besoin de l’aide de ses parents pour bien se vêtir et s’acheter le matériel scolaire.

Après quelques hésitations, il veut bien nous laisser « fouiner » dans son business. Mais à peine a-t-il pris le temps d’inspirer, qu’un tricycle se gara. « L’argent est trop !!! », s’écrie-t-il Le jeune garçon avant d’aller satisfaire un client venu charger la marchandise. Quand le sable ne suffit pas, les enfants décident de se prêter main forte pour satisfaire la clientèle. Et hop ! Les voilà redescendus dans le caniveau. L’eau est légèrement en dessous des genoux. Après quelques pelées, l’engin est chargé comme un baudet et le voilà reparti.

Le sable est-il de bonne qualité ? Certainement pas, au regard des déchets (sachets, morceaux de bois, mèches…) qu’on y trouve. Le tri est souvent fastidieux mais « le client n’a pas le temps », s’explique Maimouna, la seule fille du coin. A 14 ans, elle dit également disposer d’une petite fortune, suffisante pour aider ses parents. La semaine dernière (du 24 au 30 août), la jeune fille affirme avoir encaissé plus de 15 000 F. Pour elle, le soutien de sa famille est important car « ce n’est facile pour moi », nous confie-t-elle.
Des conseils, elle en reçoit chaque matin à sa sortie. « Mon père m’interdit de rentrer dans le caniveau lorsque le niveau de l’eau est très élevé. Quand il pleut, nous sommes tous à la maison et ce n’est que le lendemain que nous avons le droit de venir chercher le sable », explique-t-elle avant de revenir à la charge « donnez-nous de l’argent sinon nous n’allons plus parler ». Elle est aussitôt soutenue par son frère aîné qui lui souffle d’exiger un billet de 1000 F.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 2 septembre 2015 à 20:45, par Salif En réponse à : Ouagadougou : Du sable dans les caniveaux, une mine d’or pour certains élèves

    "De plus en plus, ils s’aventurent dans les caniveaux au détriment des voies où le sable se fait rare." Monsieur le journaliste , certainement pas au détriment , puisque cette pratique dégrade les voies.

  • Le 2 septembre 2015 à 23:50, par le patriote En réponse à : Ouagadougou : Du sable dans les caniveaux, une mine d’or pour certains élèves

    C’est ça le burkina reel.BC et ts ceu ki ont diriger mn pays ces derniere 30année ont la conscience sale de sang,de crime de tou odre.C’est ça le burkina che bc a e ces couailles nous nargue davoir fait du bon boulot.Honte a vous.Que le Seigneur vous bannisse a jamin juska a votre progeniture en faveur de ces peti fils du president Thom sank.A ces Grds enft,je vou felecite pour votre prise de conscience,votre honeur.Sachez que seul le travail libere.Soyez prudent kan vs entrez ds ces canivo plein du tt mais ne vous decouragerez jamin.je sui fier de vous mem si jimagine combien c’est tres difficile.Si la mairie ose ouvrir sa gueule reunissez vs et aller pleurer ds la cour de la mairi centrale,ce sont eux ki vous refuser une vie plu digne.Courage.courage courage les enft.Thom Sank sera content de vs-Honte a Bc et ts ces fotipe ki on exploiter depui octobr 87 pour leur seul famille e clan.Honte,honte,vous le payerez to ou tar.Tous autant k vs ete.vo richesse son les larmes de ts ces enft que vs avez affamer.Bravoooo aux enft du vrai burkina

  • Le 3 septembre 2015 à 06:55, par .com En réponse à : Ouagadougou : Du sable dans les caniveaux, une mine d’or pour certains élèves

    Très bonne idée. Je souhaite k le futur président pense au desenssablement des barrage, n1 n2 et n3. Plein du sable loin d’eau.

  • Le 3 septembre 2015 à 08:58, par koroke En réponse à : Ouagadougou : Du sable dans les caniveaux, une mine d’or pour certains élèves

    Cette pratique n’honore ni nos enfants ni nous même, meme s’il est vrai qu’elle degage les caniveaux, ce n’est pas aux enfants de s’exposer à tant de dangers pour en faire une activité rémunératrice. Nous à notre époque, nous avons attrapé des chenilles, cherché des feuilles pour les condiments dans les champs pour vendre pour les memes raisons. Les responsables communales doivent prendre cette affaire au serieux car, en plus detre dangereux et indigne, cette activité s’ettend sur les abords des voix où, juste après les pluies, les enfants se precipitent sur les voies pour racler le sable. Ce qui accelère le processus de degradation de ces dernières. Je m’en veux également aux adultes qui, de façon non reflechie achètent ces types de sable là aux enfants en pleine ville. Ils conbtribuent à la destruction pure et dure de notre environnement.

  • Le 3 septembre 2015 à 13:09, par Zangbéné En réponse à : Ouagadougou : Du sable dans les caniveaux, une mine d’or pour certains élèves

    J’admire vraiment le courage de ces enfants qui font des petits boulots pendant les vacances question d’aider un peu les parents. Certaines personnes ne verront jamais ce courage car n’ayant pas vécu ces réalités. Sans ces boulots, beaucoup d’enfant n’iront pas à l’école ou n’auront pas de quoi s’habiller pour aller à l’école. Moi qui vous parle aujourd’hui, j’ai fait ça à un moment donné de ma vie et cela m’a beaucoup aidé. Aujourd’hui je travaille et j’ai un salaire à la fin du mois. Vous savez, quand vous êtes pauvres et que vous n’avez personne pour vous aider, si vous ne voulez pas voler, il faut accepter ce genre de boulots. C’est dans ça que beaucoup de burkinabè vivent et il faut vraiment admirer leur courage. Charger dix voyages de sable en une journée, et vous m’en dirai la nuit quand vous aller vous coucher. Cette douleur que vous ressentez ne saura être compenser par ce que vous gagnez, mais le lendemain vous y êtes encore parce que c’est tout ce que vous avez pour vous nourrir et vous habiller. Que Dieu vienne en aide tous ceux qui souffrent chaque jour pour leur pitance. C’est au bout des efforts qu’on trouve la récompense.

  • Le 3 septembre 2015 à 14:29 En réponse à : Ouagadougou : Du sable dans les caniveaux, une mine d’or pour certains élèves

    Tchiéé les enfants d’aujourd’hui là et puis leur affaire d’argent aussi dès patisankana on dirait qu’à leur naissance c’est le 1er mot qu’on leur souffle à l’oreille
    Tant mieux si ça permet aux enfants d’être plus autonome mais ça fait peur hein quand on lit l’insistance avec laquelle la jeune demoiselle réclame de l’argent pour partager son expérience yako nouvelle génération d’enfants racquetteurs