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Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

samedi 15 août 2015.

 

Une théorie bien connue des hommes de médias explique que lorsqu’il y a mort d’hommes, l’émotion que l’on ressent à l’annonce de cette nouvelle (information) est proportionnelle à la distance qui sépare le récepteur du lieu du drame. Ainsi, un mort dans le voisinage immédiat par suite d’une catastrophe ou d’un accident est ressenti (vécu) avec plus de douleur, d’empathie et de compassion qu’une centaine de cas de morts dans les mêmes circonstances à l’autre bout du monde : c’est la théorie du mort-kilomètre.

Une théorie qui risque fort de s’appliquer à nous si les hommes de bien et de lucides ne prennent pas dès à présent les choses en mains pour ramener la chose politique dans le droit chemin car assurément le climat politique actuel ne présage rien de bon pour le scrutin du 11 octobre 2015. Ce qui se vit ailleurs peut atteindre le Burkina Faso plus tôt qu’on ne le croit. Jugez-en vous-mêmes !

Le président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), Eddie Komboïgo, un homme aux allures débonnaires qui était confiant quelques jours auparavant (confère interview accordée au journal Le Pays n°5914, du lundi 10 août 2015, p. 17) à utiliser, par voie de presse le vendredi 14 août 2015, un ton martial pour fustiger l’inconséquence du Conseil constitutionnel quant à ses fuites en avant. Un ton et des arguments que nous autres qui ne le connaissons que par média interposés avons eu de la peine à en croire nos oreilles et à reconnaitre l’homme. Il ne s’est plus embarrassé de formules laconiques ou entourloupées pour dire aux tenants actuels du pouvoir qu’il n’y aura point d’élections en octobre prochain si le CDP n’est pas rétabli dans ses droits. « Nous sommes un pays de droit nous ne sommes un pays voyou », a-t-il affirmé.

Et pour cause, le Conseil constitutionnel, qui est l’instance suprême dans le dispositif institutionnel judiciaire burkinabè, s’est refusé à s’assumer en se déclarant incompétent pour la requête que le CDP avait introduite en annulation de la résolution du Conseil national de Transition (CNT) à prise visant à poursuivre d’anciens dignitaires. Conséquence de cette non-décision du Conseil constitutionnel qui a pourtant valeur de décision puisque sans recours, elle ouvre un boulevard vers le palais de Kosyam et l’hémicycle aux partis qui sont dans les bonnes grâces des tenants actuels du pouvoir politique.

La veille de cette sortie tonitruante du numéro un du CDP ce fut son 1er-vice président, chargé des questions politiques, par ailleurs porte-parole du parti, Achille Tapsoba, qui s’était étalé dans une longue interview, toujours au journal Le Pays. Il y avait déjà annoncé les couleurs : « quand on met quelqu’un en accusation alors qu’on n’a pas soi-même respecter les règles de mise en accusation, on doit être soi-même accusé d’avoir piétiné les règles de la Constitution. Et quand une institution comme le Conseil constitutionnel qui est chargé d’examiner, de veiller à la constitutionnalité des lois et des textes, refuse de se saisir de cette affaire, c’est qu’il y a un problème. Et c’est ce que nous dénonçons ».

L’on n’attend plus à présent, entre autres, du côté de l’opposition, que les positions du président de l’ADF-RDA, Me Gilbert Noël Ouédraogo, investit par son parti, le 8 août 2015 candidat au scrutin présidentiel, de Djibril Yipénè Bassolé de la NAFA, également candidat déclaré à la présidentielle… Du reste la sortie du CDP doit être normalement suivie de réactions, du côte des partis et mouvements politiques en phase avec le CNT ainsi que de leurs satellites déguisés en OSC (Organisations de la société civile). C’est dire si les jours à venir seront chargés d’électricité, politiquement parlant. L’on jaugera à l’aune des réactions et attitudes des uns et des autres, suite à cette sortie du président du CDP, la température de ce que sera le climat politique dans les semaines et mois à venir. Croisons les doigts !

Même du côté de l’armée nationale ce n’est pas la sérénité

Trois jours auparavant, L’Observateur paalaga dans sa livraison n°8929 du lundi 10 août 2015, a fait état de ce que la Loi n°020-2015/CNT du 05 juin 2015 portant conditions d’avancement des personnels d’active des Forces armées nationales « fait polémique au sein de la Grande Muette sur un point essentiel, en l’occurrence l’article 8 qui dispose qu’à titre exceptionnel les colonels et les lieutenants-colonels peuvent être nommés au grade de général ». Le journal de poursuivre en affirmant que cette disposition, selon des sources proches du Conseil National de Transition (CNT), ne figurait pas dans la mouture de départ. L’Observateur paalga de préciser, citant ses sources, que c’est par la suite que ces aménagements ont été faits au niveau du gouvernement. Le journal de poursuivre en ces termes : « D’où cette suspicion que la loi a été taillée sur mesure pour permettre au Premier Ministre Yacouba Isaac Zida de porter des étoiles [de Général] ». La mise au point du cabinet du chef de l’Etat, paru dans L’Observateur paalga du 13 Août 2015, aux allures de rétropédalage, n’a fait que confirmer les choses. Et dire que le CNT qui est prompt à enfourcher ses chevaux de redresseur de torts à la « Dom Quichotte » demeure jusque-là aphone.

Comme si tout cela ne suffisait pas c’est au tour de deux officiers supérieurs des Forces armées nationales (FAN), le colonel Yacouba Ouédraogo dit « Yac » (ci-devant président de l’Union pour un Burkina Nouveau (UBN), candidat à la présidentielle d’octobre et le chef de corps du Bataillon des transmissions stratégiques des Armées, le lieutenant-colonel Siragnan Zanré, de laver leur linge sale en public au travers d’un échange épistolaire par presse interposée. Le second demandant au premier de régulariser sa situation administrative dans les plus brefs délais consécutivement à la Loi sur le statut des FAN, et celui-ci de rétorquer qu’il ne se sent nullement concerné par les dispositions de cette loi par des démonstrations juridiques aux allures de leçons d’éthique professionnelle.

Inquiétant présage que cette brusque dégradation du climat politique ces temps-ci. Pourvu que Le Tout puissant, les mânes des ancêtres et les sages de ce pays nous épargnent des affres du « mort-kilomètre ».

Neya de Gabou



Vos commentaires

  • Le 15 août 2015 à 18:29, par sagesse En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Analyse confuse, on a du mal à vous comprendre. Même les plus grands académiciens de toutes les planètes ne vous comprendront pas. soyez précis et concis dans vos analyses prochainement. Je vous remercie

  • Le 15 août 2015 à 19:58, par zemosse En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Il n’y a rien d’alarmant. C’est les Burkinabé qui écrivent leur histoire dans le sens de la décantation bienfaisante .Quoi qu’advienne, ils seront vainqueur, avec à la clé les Burkinabé débarrassé de ces voleurs et autres assassins qui l’ont fait tant souffrir pendant des décennies. La !vérité triomphent toujours même’au bout de souffrances.

  • Le 15 août 2015 à 22:04, par Salif En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    n’importe quoi !

  • Le 15 août 2015 à 23:06, par Tanga En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    A tous les grands décideurs de notre cher pays, QUAND ON SE SENT FORT, ON SE CROIT TOUT PERMIS, CAPABLE DE TOUT. MAIS LE HIC C’EST QUE L’ON IGNORE QUI PEUT NOUS ELIMINER.
    De grâce, ne menez pas le pays dans la catastrophe.
    Comme l’a si bien dit le sieur "mort-kilomètre" , les vendeurs d’arme ne ressentent rien quand ils entendent mille morts et X blessés. C’est même le dernier carré de leurs soucis.
    Humblement, moi et tous ceux qui pensent comme moi , demandons pardons à tous les décideurs et autres acteurs politique de notre cher pays. Mettez de l’eau dans votre vin, du sel dans votre Gaonré pour que l’on puisse vivre en paix. Si vous refusez cela, un jour très proche, vous chercherez le pardon en plein jour avec des torches. Pour preuve, celui la même que chacun veut remplacer à refusé le pardon car ne savait plus ce que ça voulait dire.
    Merci

  • Le 16 août 2015 à 08:15 En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Vous voyez je pense que c’est vous me qui vouliez que nous vivions cette théorie.sans quoi je pense que ce sont des paroles d’intimidation.Que ceux qui veulent risquer quoi que ce soit pour ces gens se souviennent des 30 et 31 Octobre.Ils seront les premiers a fuir ce pays.s’il vous plait laissez nous vivre en Paix.Personne ne peut prétendre aimer son Pays et vouloir y mettre le feu.Que DIEU LE TOUT PUISSANT bénisse notre Cher Pays le Burkina Faso.

  • Le 16 août 2015 à 17:13, par waro maguy En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Vraiment je ne vois pas bien le lien entre votre théorie de mort-subite ou mort-kilomètre avec notre situation au Burkina.Est ce une comparaison avec le cas au Burundi ? Ou bien vous voulez nous faire apprécier votre connaissance du jargon journalistique. En tout cas si quelqu’un peut éclairer ma lanterne je suis preneur.

  • Le 16 août 2015 à 17:14, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Les gens voient dans des évènements normaux de la vie du pays des signes de chaos. On pourrait se demander si ce n’est pas leur souhait, ou encore une façon d’intimider les gens pour qu’ils acceptent l’inacceptable au nom de la "paix sociale".

    1°) Blaise Compaoré a régularisé sa position militaire des années après être devenu président du Faso et même président élu. Et on ne parle pas de Bassolet. Rien de nouveau sous le soleil.
    2°) Un homme politique, Harouna Dicko, a réussi à faire reporter des élections par son argumentation juridique. Les bagarres juridiques son fréquentes depuis la haute volta.
    3°) Quand aux déclarations incendiaires et menaçantes comme celles de Eddie Komboigo, le régime des Compaoré nous en a malheureusement donné l’habitude, et crée le néologisme des "sijamistes" en référence à un "si jamais..." de Soumane Touré.
    4°) Les caciques du CDP veulent, contre vent et marées, rester aux affaires. Ils seront obligés de se "reposer" cinq ans, et ce ne sera pas la fin du monde. Nous comptons au total 63 candidats contestés sur plus de 3000, soit 2%. En quoi leur absence doit mettre le pays en feu ? Et Dieu merci, la loi autorise qu’ils soient remplacés sur les listes électorales, ils ne pourront donc pas dire que leurs listes ou leur parti est écarté.
    5°) Le conseil constitutionnel ne peut pas déclarer un projet de loi constitutionnel, et après son vote et sa promulgation se prononcer encore sur son inconstitutionnalité. Simple et logique. De même, tant qu’une loi n’est pas abrogée elle reste en vigueur. Les 63 incriminés doivent donc montrer, s’ils le peuvent, qu’ils n’ont pas soutenu la modification de l’article 37, ce qui sera difficile au vu des actes posés jusqu’au 30 Octobre 2014.

    Bref, si les évènements s’accélèrent en cette période électorale, il n’y a là rien de grave comme tendent à le dire ceux qui se sentent en perte de vitesse. S’ils sont capables et populaires, ils le seront surement encore dans 5 ans. Le vent tourne, on s’adapte au lieu de vouloir se battre contre lui. Dieu bénisse le Burkina Faso.

  • Le 17 août 2015 à 05:44, par Cephas En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Belle analyse gabouneya.
    Bonne suite

  • Le 17 août 2015 à 09:39, par KABORE Rawelgué Gaston En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Bonjour chers internautes
    Quoi, que dis cette page que je ne comprends pas ? Il y a quoi de mal ? Parce que 2 militaires se disent la vérité, vous croyez que le citoyen Lamda doit se mettre à trembler ? Je crois que les gens n’ont pas encore compris que le peuple vient de prendre son destin en main. 2 militaires, aussi gradés soient-ils ne nous ferons pas trembler. Qu’ils aillent se faire voir ailleurs, car ils ne connaissent même pas la politique. Ils sont en train de chercher d’autres couvertures pour continuer à bouffer l’argent du pays seulement. S’ils veulent faire la guerre, qu’ils aillent rencontrer les Djiadistes, les boko haram les Organisations d’Etat Islamiques (il yen a tellement !!!) pour nous prouver qu’ils sont vraiment des terroristes eux-aussi. Nous n’avons pas besoin d’eux pour la gouvernance, Allez dans vos casernes et laissez nous en paix.

  • Le 17 août 2015 à 12:10, par Eric En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Chassez le naturel, il revient au galop. J’aurais préféré qu’on étouffe ce naturel pour éviter qu’il revienne au galop. Hélas, mille fois hélas ! Maintenant qu’ils ont repris du poil de la bête, ils se souviennent de leurs 27 glorieuses et pensent mieux faire dans le désordre.
    Nous autres petites gens restons bouche bée pour ne pas dire interloquées. Les tentatives de revanches ne font que commencer.
    La survivance du CDP est une gangraine qui pourrira le Burkina tôt ou tard.

  • Le 17 août 2015 à 12:48, par TARATATA En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Un article hautement pédantesque, confus et touffu. C’est quoi tout ce vampirisme ? Allusion inutile à la théorie du reste contestable du Mort-Kilomètre ? Allons à l"ESSENTIEL" s’il vous plaît.

  • Le 17 août 2015 à 15:10 En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Laissez les venir ; Nous acheverons ce que nous avons commencé ; Nous avons été trop tolerant a leur endroit ,et c’est ce qui qui nous vaut aujourd’hui des menaces. Se rappelent t’ils seulement ou ils etaient les 30 et 31 octobre 2014 ?

  • Le 19 août 2015 à 11:02, par SOBORSSOR (verité) En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    Intervenant n°7 Sebgo RAS tu as tout dit. j’ajouterai que si les 30 et 31 oct 14 il ya eu des morts ceux qui en sont responsable repondront si avant ou apres le 11 oct 15 il y a bavures là encore les responsables repondront. nul n’est au dessus de la loi meme ceux qui se sentent intouchables s’ils le pensent leur jour viendra contre toute attente. generalement avec les leçons d’histoire ça vient quand on s’y attend le moins. il eut un moment de l’histoire du Burkina où certains militaires ont montré leur maturité l’histoire se repete. et elle se repetera. et pour finir ceux qui pensent que les elections n’auront pas lieu qu’ils aillent le dire aux parents et amis et connaissants des victimes sans parler de ceux qui sympathisent avec les familles des victimes et sauf erreur de ma part tout le bon et conscient peuple du Burkina n’a jamais ete d’accord avec ces assassinats au Burkina et ce depuis le 15 octobre 1987
    En conclusion Mr Eddie Komboigo peut essayer s’il veut etre rayé du peu de confiance qui reste pour lui . qu’il demande à Gilbert Noel, Assimi kouanda et autres des conseils

  • Le 21 août 2015 à 15:52, par ELSIS En réponse à : Burkina : La situation politique et la théorie du mort-kilomètre

    N’IMPORTE QUOI tchrrrrrrrrr