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Exposition « Gourounsi » au musée national : Plus de 5000 visiteurs en moins de deux semaines

lundi 3 août 2015.

 

Dix jours après son lancement au musée national le 24 juillet dernier, l’exposition « Gourounsi » se porte bien. Plus de 5 000 entrées ont été enregistrées. Et les différents pavillons qui abritent la mémoire de l’une des sociétés les plus anciennes du Burkina Faso, continuent d’accueillir des visiteurs. Dans l’entretien qu’il nous a accordé ce lundi 03 août 2015, Ali Louguet, directeur de l’exposition et de l’animation au musée national nous parle de l’évènement et de l’ambition de ses organisateurs d’atteindre la barre des 15 000 visiteurs avant la fin de l’exposition prévue pour le 18 octobre 2015

Pourquoi une exposition sur l’ethnie gourounsi ?

Le peuple gourounsi fait partie des premiers à s’installer sur le territoire burkinabè. Il y a plus de 1 000 ans de cela. C’est également parce que nous avons eu à faire beaucoup de collectes sur le riche patrimoine de ce peuple-là. C’est les raisons pour lesquelles nous avons tenu à commencer par eux.

A quand remonte l’idée d’organiser une exposition ?

Cela remonte au début de l’année 2015. Déjà avec l’ancienne directrice (ndlr Alimata Deborah TANLY/SAWADOGO), on a émis cette idée de valoriser le patrimoine culturel gourounsi. On a commencé le projet et quand il y a eu la nomination du nouveau directeur (ndlr Jean-Paul KOUDOUGOU), nous avons continué en essayant de booster le projet jusqu’à maintenant.

D’où proviennent la plupart des objets entreposés dans ces pavillons ?

Il ne faudrait pas oublier que l’ethnie Gourounsi est composée de plusieurs sous-groupes. On a les Nuni, les Sissala, les Nankana, les Winnien, les Kassena, les Liélé, et les objets qui sont exposés viennent de ces sous-groupes.

Y a-t-il une grande affluence depuis l’ouverture de l’exposition ?

Pour une fois, le Musée national reçoit beaucoup de visiteurs bien que nous soyons en vacances et en période hivernale. Hier (ndlr dimanche 02 Août 2015) nous avons eu du monde. Nous avons atteint, presqu’en deux semaines, ce que nous faisons généralement en six mois.

Et combien de visiteurs avez-vous enregistré ?

Nous tournons autour de 5 300 visiteurs pour le moment. Pour cette exposition, on s’est fixé l’objectif de faire venir environ 15 000 personnes. Et si nous avons déjà dépassé la barre des 5 000, cela veut dire que nous sommes dans les normes.

Quels sont les jours d’ouverture et les prix d’entrée ?

Pour cette exposition, c’est un peu exceptionnel. Les salles sont ouvertes du lundi au dimanche. Au niveau des guides, nous avons des équipes qui se relaient pour que chacun ait les deux jours de repos dans la semaine. Pour les prix, nous sommes à 100 F pour les enfants, 200 F pour les étudiants, 500 F pour les adultes et 1 000 F pour les touristes.

Quel est l’objet qui fascine le plus les visiteurs ?

Vous savez que les Gourounsi et les Bissa sont des parents à plaisanterie. On a une sculpture en bronze où on présente deux personnages, l’un tenant son panier d’arachides et l’autre son chien. Comme on le sait, c’est comme ça que ces deux ethnies décident de se chambrer. Au final, les gens sont très contents que nous ayons fait les choses de cette façon. Au niveau même des spectacles que nous organisons, on essaie toujours d’inviter une troupe bissa pour accompagner les troupes gourounsi. Lors du premier concert qui a eu lieu le 25 juillet, des artistes modernes gourounsi étaient accompagnés de deux artistes bissa dont Bonsa et Gorba.

Les ressortissants des villages gourounsi vivant à Ouagadougou ont-ils été associés à cette exposition ?

Oui, l’évènement a été organisé en partenariat avec la communauté gourounsi vivant au Burkina Faso, particulièrement à Ouagadougou. Il y a de nombreuses personnes qui se sont vraiment investies en mettant la main à la poche pour que cette activité ait lieu. On ne pouvait tenir cette exposition sans les associer.

Après les gourounsi, quelle ethnie sera à l’honneur après le 18 octobre ?

On y pense mais le choix n’a pas encore été effectué. Toutefois, on vous rassure qu’on va bien réfléchir. Lorsque les gens arrivent, ils nous demandent toujours pourquoi nous avons commencé par les Gourounsi. (Rires) Ce n’est pas un choix arbitraire. Comme je vous l’ai dit au début, il y a plus de mille an que ce peuple s’est installé. On les traite de ceux qui sont venus de la brousse alors que ce sont plutôt les autres qui sont venus de la brousse pour les chasser… Il ne faut pas oublier que c’est le Musée national. Nous voulons valoriser les objets que nous collectons et peut- être que nous allons voir là où il y a encore beaucoup de choses à montrer.

Le Musée national travaille-t-il avec l’un des plus grands musées privés d’Afrique, le Musée de Manéga ?

Oui, nous travaillons en collaboration avec le musée de Manéga. Nous avons eu beaucoup de sessions de formation que ce soit avec les guides ou avec les conservateurs. Nous avons eu une grande exposition dénommée « A comme Afrique » où le responsable du musée de Manéga s’est investi. Même s’il est au niveau de l’école du patrimoine africain à Porto-Novo (ndlr capitale du Bénin), il nous apporte toujours son expertise. Il ne faut pas oublier que le travail de musée est une affaire de réseau. A chaque exposition nous avons toujours associé des doyens qui sont à la retraite.

Un dernier appel…

Nous invitons les Burkinabè à venir visiter les trésors de la culture gourounsi. Lorsqu’il y a des évènements de ce genre, il y a des gens qui nous appellent et qui viennent des provinces comme Koupèla pour participer aux activités. Nous attendons tout le monde.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net



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