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Inondation à Bama : Des vivres, des animaux et des maisons emportés par les eaux de pluies

mercredi 29 juillet 2015.

 

Des maisons effondrées, des vivres, des animaux et des matériels emportés par les eaux de pluies, c’est le constat que l’on pouvait faire après la pluie de la nuit du 27 au 28 juillet dans le quartier n°1 de Bama, localité située à 25 kilomètres de Bobo-Dioulasso.

Et de deux, est-on tenté de dire, pour l’inondation du quartier n°1 de la commune rurale de Bama. Mardi 28 juillet, jusqu’à midi, les habitants dudit quartier tentaient encore de récupérer ce qui pouvait l’être dans la boue. Eux qui sont restés éveillés toute la nuit, confient avoir été surpris par les eaux de pluie pendant leur sommeil. « Hier nuit, raconte Sétou Sanou une sinistrée, nous avons été surpris par les eaux de pluie lorsque nous dormions. Nous avons appelé les voisins au secours afin qu’ils nous aident à évacuer nos affaires ». A l’en croire, plus d’une centaine de maisons se sont écroulées sous la pluie. Issa Sanou et Karim Sanou s’activaient encore à sortir les affaires des décombres. « Cinq maisons sont tombées dans notre cours. Nos vivres ont été emportés par les eaux, en plus d’autres affaires dont, on ne peut pour l’heure évaluer la valeur », a laissé entendre Karim Sanou. Salifou Rabo a quant à lui perdu ses 6 poulets et une dizaine de moutons.

Si l’on n’enregistre heureusement pas de pertes en vies humaines, ni de blessés, les sinistrés ne savent cependant pas à quel saint se vouer. Et Sétou Sanou d’interpeller les autorités afin qu’elles leur trouvent un autre endroit loti pour leur relogement. « Même si tous les habitants ne voudront pas ce déplacement, ceux qui sont sur les rizières ont l’obligation de quitter les lieux », a-t-elle soutenu.

Quartier n°1, quartier des ancêtres…

L’inondation du quartier n°1 selon Lassina Gondé, ex-maire de Bama n’est pas un phénomène nouveau. Après son élection en 2010, il confie avoir approché le ministère en charge des collectivités territoriales pour le délogement des habitants du quartier à Kouroukan. « Nous avons certes eu l’autorisation de lotir le quartier Kouroukan, mais dans les communes rurales comme Bama, la prudence s’impose lorsqu’on veut déplacer les populations qui sont très attachées aux us et coutumes », explique-t-il. Premier quartier de Bama en effet, c’est là qu’ont vécu les ancêtres. C’est aussi là que se trouvent les fétiches d’adoration. C’est bien là-bas aussi qu’il y a la grande mosquée pour les fidèles musulmans.
Pendant son mandat, Lassina Gondé dit avoir tenté un réaménagement. C’était précise-t-il, de reloger au moins les jeunes et de laisser les vieux afin qu’ils continuent de protéger les fétiches. Cela a été peine perdue. Le quartier n°1 est certes loti, mais il manque d’ouverture. « Il n’y a ni de route, ni de caniveaux », ajoute Lassina Gondé qui dit avoir présenté la situation aux autorités en 2013, mais n’aurait malheureusement reçu aucun retour favorable.

Quelle solution définitive ?

Mardi, aucune autorité ne s’était présentée sur les lieux du sinistre, sauf le chef du village, nous informe un sinistré. Que vont-ils donc faire ? Se loger dans les salles de classes ou chez des voisins ? Une question qui peinait à avoir une réponse. Pour Lassina Gondé, il faudra que les autochtones comprennent enfin l’urgence du relogement. Aussi renchérit-il, « nous sommes certes dans une situation transitoire, mais les autorités de la transition pourraient lancer un SOS pour aider les populations à avoir un bien-être ». Avant de reconnaitre toutefois que : « C’est vrai que les lotissements sont suspendus, mais il existe un petit espace qui peut être loti et la délégation, à mon avis, peut bien résoudre ce problème ».

Bassératou KINDO
Lefaso.net



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