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Journées scientifiques de la Société de cardiologie du Burkina : La santé cardio-vasculaire de la femme au menu de la 5e édition

mercredi 29 juillet 2015.

 

Le ministre de l’Enseignement secondaire et supérieur, Michel Filga Sawadogo a procédé au lancement des 5emes Journées scientifiques de la Société de cardiologie du Burkina ce lundi 27 juillet 2015 à Ouagadougou. Durant trois jours, d éminents scientifiques et acteurs du monde de la santé réfléchiront sur la problématique « santé cardio-vasculaire de la femme ». La cérémonie est placée sous le co-patronage du ministre de la santé et sous le parrainage de la représentante résidante de la Banque Mondiale au Burkina Faso.

Les maladies cardio-vasculaires constituent un fléau mondial. Selon l’Organisation mondiale de la santé, d’ici à l’horizon 2025, elles seront responsables de 23,3 millions de décès dans le monde soit 3 personnes par jour. Pour y remédier, les 5emes Journées scientifiques de la Société de cardiologie du Burkina (SO.CAR.B) ont l’ambition de fédérer, à travers la réflexion, les différents acteurs de la prise en charge de la santé cardiovasculaire de la femme. Pour se faire, le thème principal « santé cardiovasculaire de la femme » sera mis en exergue à travers trois communications que sont : la maladie veineuse thrombo-embolique, la cardiologie pédiatrique et la cardiologie interventionnelle.

Selon le ministre de l’enseignement secondaire et supérieur (MESS), Pr Michel Filga Sawadogo, on assiste de nos jours à une émergence des maladies non transmissibles et à leur explosion à une grande vitesse, due à l’apparition de facteurs de risque cardio-vasculaire (CV) autrefois considérés comme inhérents aux pays industrialisés seuls. Le thème principal, a-t-il soutenu, permettra de faire une analyse fine des déterminants propres à notre contexte et de définir les meilleures pratiques adaptées à la spécificité de la femme dans les pays tropicaux. « La femme est exposée à des facteurs dits spécifiques dont la grossesse, le stress familial, le chômage et le faible revenu qui la rendent encore plus vulnérable à ces pathologies cardio-vasculaires. Aussi, nous ne pouvons rester insensibles aux statistiques hospitalières alarmantes qui font état de la précarité de la santé cardio-vasculaire de la femme » dixit le MESS. Au nombre des actions mises en œuvre par le ministère de la santé pour remédier à cette situation figurent les stratégies de subvention des soins obstétricaux et néonatals d’urgence. Elles ont permis de réduire considérablement la mortalité maternelle et infantile depuis leur mise en œuvre dans les structures publiques de soins.

Une maladie à prendre très au sérieux

Les maladies cardio-vasculaires sont plus mortelles que les cancers, la tuberculose, le VIH/SIDA et même le paludisme. Cette situation est d’autant plus alarmante, selon la marraine, Mercy Tembon, que le risque de souffrir de la maladie est méconnu et sous-estimé par les femmes elles-mêmes. La santé est une nécessité voire une condition indispensable dans la dynamique de développement, et si rien n’est fait dans ce sens, le risque de perdre un capital humain sera énorme. D’ores et déjà, à travers sa personne, le groupe de la Banque Mondiale s’est engagé à participer activement aux côtés des autres partenaires techniques et financiers pour soutenir le ministère de la santé du Burkina Faso dans la mise en œuvre de sa politique sanitaire nationale et à œuvrer pour le rayonnement de la SO.CAR.B.

Pour le président du Comité scientifique le Pr Jean Lankoandé, il est désormais admis que les maladies cardio-vasculaires ne sont plus réservées aux seuls hommes ni aux seules femmes ménopausées. Elles sont devenues, dans les pays industrialisés, la deuxième cause de décès de la femme après le cancer du sein surtout par infarctus du myocarde ou par accident vasculaire cérébral. La situation est probablement la même pour la femme africaine. Des études récentes du service de cardiologie font état du doublement de la prévalence de la maladie veineuse thrombo-embolique dans les 4 dernières années qui passe de 10% à 21% de 2010 à 2015, principalement attribuables aux causes gynéco-obstétricales. L’amélioration de la santé CV de la femme implique le dépistage régulier et une prise en charge des situations à risque aux étapes clés de la vie hormonale de la femme : la contraception, la grossesse, la ménopause.

Les 5emes Journées de la SO.CAR.B ont pour présidente d’honneur le Pr Bibiane Koné, gynécologue-obstétricienne ; la Société française et son président sont le parrain scientifique de la rencontre. Pour la première fois, le Comité Scientifique en accord avec le Comité d’Organisation de ces Cinquièmes Journées va récompenser par un prix, la meilleure communication orale et la meilleure communication affichée. Ces prix auront pour titre Prix Mercy Tembon.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
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