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Conférence publique de l’IASP : Ebola et la réponse des systèmes de santé au menu

vendredi 24 juillet 2015.

 

« La réponse des systèmes de santé africains face aux épidémies émergentes : cas de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest », tel est le sujet de la conférence publique organisée par l’institut africain de santé publique, ce 24 juillet 2015 à Ouagadougou. La conférencière du jour n’était autre que la représentante résidente de l’Organisation mondiale de la santé, Dr Alimata Jeanne DIARRA/NAMA.

Les systèmes de santé africains ont été éprouvés ces dernières années par les épidémies émergentes, telles que le VIH SIDA, la grippe aviaire et la fièvre à virus Ebola. Cette dernière maladie a ébranlé la Guinée, la Sierra Léone, le Libéria et le traumatisme demeure, même si la situation s’est améliorée. De décembre 2013 au 19 juillet 2015, 11 284 décès ont été enregistrés sur les 27 741 cas. Le personnel soignant a, lui aussi, payé un lourd tribut avec 510 morts sur les 879 recensés. Les experts ont reconnu qu’Ebola a révélé la fragilité, voire la porosité des systèmes de santé nationaux. Les Etats ont donc été surpris. Il faut donc changer la donne. L’institut africain de santé publique (IASP) a jugé opportun d’organiser une conférence publique sur le sujet qui est toujours d’actualité et qui constitue une piste de réflexion pour la mise en place d’un système de santé plus résilient. Aux côtés de la conférencière figuraient deux modérateurs dont le recteur de l’Université St Thomas D’Aquin, Père Pr Jacques Simporé et le Dr Gaston Sorgho, représentant-résident de la Banque mondiale en Mauritanie.

Situation précaire avant l’impact de la maladie
Avant l’avènement de la fièvre à virus Ebola, les différents systèmes de santé des pays étaient déjà défaillants. La conférencière note qu’il n’y avait que 1,37 médecin pour 10 000 habitants en Guinée contre 0,3 médecins au Libéria de même qu’en Sierra Léone. A cela, il faudrait ajouter l’absence d’information et de surveillance sanitaire, le manque d’infrastructures, etc. Par la suite, Ebola est venu exacerber la situation. Plusieurs formations sanitaires se sont fermées, le taux des consultations médicales ainsi que celui des accouchements assistés ont considérablement baissé.

Pour plus de résilience

Dans sa communication, la représentante-résidente de l’OMS a fait remarquer qu’un bon système de santé doit être bien construit et doit impérativement répondre « aux attentes des populations et assurer leur protection financière contre les coûts liés à la défection de la santé ». Pour la conférencière, ce système doit reposer sur les quatre « R ». Il doit être robuste, résilient, réactif et être basé sur les droits « rights ». Cependant, au moment où la fièvre à virus Ebola se retire des pays touchés, le Dr Diarra a insisté sur la résilience des systèmes de santé. Ce qui permettra d’atténuer, le cas échéant, l’impact des épidémies émergentes dans le futur.

Morale de l’épidémie

Toute épreuve engendre un enseignement et l’Organisation mondiale de la santé dit avoir tiré les leçons de la fièvre Ebola. Selon sa représentante-résidente au Burkina, elle a retenu qu’ « il faut très vite réagir face à une maladie quelle que soit sa nature ». L’OMS a également compris l’importance d’une communication rapide et claire sur les risques et besoins, et la participation des communautés. La solidarité est aussi une valeur que l’organisation semble avoir apprise, car « unir les efforts est capital pour relever les défis ». A propos de synergie d’actions, la conférencière a convenu qu’une bonne coordination entre les différents acteurs que sont les Etats membres, l’OMS, les organismes donateurs et les partenaires techniques, était nécessaire.
En rappel, cette conférence l’IASP s’est tenue en prélude à la célèbration dans la soirée de ce vendredi, de la sortie de promotion de ses premiers spécialistes en santé publique entièrement formés au Burkina Faso.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
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