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Renouveau de la décentralisation au Burkina Faso : Le Laboratoire citoyennetés invite à une conférence internationale

vendredi 24 juillet 2015.

 

En prélude à la conférence sur la problématique « renouveau de la décentralisation au Burkina Faso : quelles propositions de réformes pour la prochaine décennie ? » qui aura lieu fin juillet 2015, le président du Laboratoire citoyennetés, assisté du président du groupe d’experts et du représentant du bureau de la Coopération Suisse, a organisé un déjeuner d’échanges avec les hommes de média. C’était ce vendredi 24 juillet 2015 à Ouagadougou.

Dans sa déclaration liminaire, le président de Laboratoire citoyennetés (LC), Raogo Antoine Sawadogo a affirmé que depuis l’organisation des premières élections locales en 1995, des avancées significatives ont certes été enregistrées dans la mise en œuvre de la décentralisation, mais l’analyse montre également des insuffisances préjudiciables au fonctionnement efficace des collectivités territoriales. Il s’agit entre autres de la faiblesse des ressources financières transférées aux collectivités territoriales, la faiblesse des ressources humaines des collectivités territoriales, la procédure de passation des marchés publics et la précarité du statut de l’élu local. « Au regard de tous ces éléments, on a plutôt l’impression qu’en 20 ans, on a parfois fait deux pas devant, trois pas derrière. C’est pourquoi, nous, au LC, nous pensons que les politiques de décentralisation doivent se donner un nouvel élan, une nouvelle vision » a déclaré M. Sawadogo.

Dans l’optique de redonner aux citoyens du Burkina Faso le goût de la décentralisation, le Laboratoire citoyennetés a décidé de conduire un processus de réflexion et de plaidoyer pour un renouveau de la décentralisation. L’une des étapes clés de ce processus est l’organisation les 28, 29 et 30 juillet prochains d’une conférence internationale sur le thème « renouveau de la décentralisation au Burkina Faso : quelles propositions de réformes pour la prochaine décennie ? ». L’objectif est d’offrir aux acteurs de la décentralisation un espace pour analyser les principaux acquis et goulots d’étranglement de la décentralisation ; formuler des propositions de réformes à l’endroit de l’Etat et de ses partenaires ainsi qu’à l’intention des partis politiques qui auront très prochainement la responsabilité de la gestion de l’Etat, et dégager des orientations claires pour accompagner l’Etat dans la définition d’une nouvelle vision de la décentralisation burkinabè.

L’enjeu de cette rencontre, a-t-il laissé entendre, c’est la nécessité d’une refondation de la démocratie qui instaure de nouvelles valeurs et qui donne au citoyen la plénitude de son rôle, mais aussi la lutte contre la mal-gouvernance dans les politiques de décentralisation pour éviter que la gestion des collectivités ne se transforme en prédation des biens publics locaux. « Nous sollicitons l’accompagnement des hommes de médias à cette conférence. Ainsi, nous les invitons à interpeller, questionner les candidats des élections présidentielle, législatives et municipales, mais aussi les citoyens, en vue d’une meilleure mise en œuvre de la décentralisation burkinabè ».

Prendront part à ladite conférence, 150 participants venus d’Europe, d’Amérique, de pays frères africains et notamment du Burkina Faso. Les travaux consisteront d’abord à faire un bilan critique de la décentralisation, ensuite l’accent sera mis sur la prospective dans le domaine de la décentralisation, et ce à travers des ateliers thématiques. Enfin, une plénière permettra une mutualisation des propositions en vue de définir une feuille de route.

L’organisation de la conférence est une initiative du laboratoire citoyennetés en partenariat avec plusieurs acteurs étatiques et non étatiques et avec le soutien du Bureau de la Coopération suisse au Burkina Faso.
Créé en 2003, le LC s’est spécialisé sur les questions de la décentralisation, la gouvernance locale, le service public local, les ressources naturelles et le foncier, l’intégration sou-régionale et la citoyenneté communautaire. Les outils de travail sont notamment la recherche de type socio-anthropologique, l’accompagnement et l’appui-conseil des collectivités, des associations, des médias locaux et des Etats sur les différentes thématiques en lien avec les objets de travail, le plaidoyer et l’influence des politiques publiques.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
Lefao.net



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