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Journée mondiale de la population 2015 : Une conférence publique pour bouter les phénomènes d’urgence hors de nos frontières

vendredi 24 juillet 2015.

 

Dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale de la population, la direction générale de l’économie et de la planification a organisé une conférence de presse ce jeudi 23 juillet 2015 à Ouagadougou. L’objectif était d’approfondir la réflexion sur le thème central de la journée, « les populations vulnérables dans les situations d’urgence ».

Ce grand panel a réuni des spécialistes de la Direction de la santé féminine, de l’association des femmes juristes du Burkina Faso et du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence (CONASUR). Trois communications ont servi de matière à réflexion. Il s’agit de : « facteurs de risque, vulnérabilité et résilience des populations en situation d’urgence », « santé sexuelle et reproductive en situation d’urgence au Burkina Faso », « droits de l’enfant et violences basées sur le genre en situation d’urgence ».

Le pays des hommes intègres a enregistré 2 535 victimes en 2013 suite à des conflits intercommunautaires et 13 morts. Pour la même cause en 2012, le nombre des victimes s’élevait à 2 291 contre 18 décès. Pour les questions d’incendie, 207 ménages ont été touchés en 2013 contre 89 en 2012, le nombre des blessés par contre était de 1693 en 2013 contre 838 en 2012. Le chiffre le plus élevé en termes de sinistrés c’était en 2012 avec 73 726 victimes. Ce sont autant de statistiques, selon le directeur général de l’économie et de la planification, Fidèle Bama qui sont assez illustratives de la situation et qui appellent plus d’un à la réflexion sur cette question.

L’administrateur des affaires sociales au SP/CONASUR, Amadou Diallo en livrant la première communication a défini le concept de catastrophe comme une situation impliquant une perturbation majeure et généralisée de la vie dans une communauté ou une société, perturbation de laquelle la plupart des gens ne peuvent pas se relever sans l’aide d’autres personnes. Par la suite, il a fait l’état des lieux des populations en situation d’urgence, pointé du doigt les facteurs de risque que sont entre autres les problèmes de planification et de gestion du développement urbain et régional, la dégradation de l’environnement, la pauvreté et la vulnérabilité économique. Par la même occasion, il a fait mention des méthodes de résilience que sont la mise en place d’une organisation et d’une coordination pour comprendre et réduire les risques de catastrophe, l’affectation d’un budget à la réduction des risques de catastrophe, la sécurisation des écoles et établissements sanitaires et le respect de la règlementation en matière de construction et d’aménagement. La dernière partie de son exposé a porté sur des recommandations, à savoir : accroitre la compréhension du contexte des aléas, l’exposition de la vulnérabilité et des capacités, placer le renforcement de la résilience au cœur de la planification de développement et exploiter diverses sources de connaissance existantes et les développer. « Pour pallier à toute situation d’urgence, il est conseillé à titre individuel de ne pas construire dans les zones à risque, avoir des réserves en eau, appeler en cas de nécessité les numéros d’urgence, le 18 ou le numéro vert du CONASUR. Egalement, il faut se prémunir d’un kit constitué d’une torche, un poste radio, des vêtements et les éléments d’indentification de la famille » a dit M. Diallo.

A l’issue de la première communication, l’attachée de santé, Jeanne Nougtara a pris la parole pour présenter son exposé sur « la santé sexuelle et reproductive en situation d’urgence au Burkina Faso ». La santé sexuelle et reproductive est des droits de l’individu et des devoirs de la société à l’égard de ce même individu. « Pendant la phase aigue d’une urgence, nous pouvons avoir un taux brut de mortalité supérieur à 1 ou 10 000 personnes par jour ». L’urgence a 4 phases : la phase préparatoire, aigue, post aigue ou chronique et enfin celle dite de reconstruction ou réhabilitation. Dans la dernière communication, la juge des enfants, Djéneba Savadogo a exposé les droits reconnus à l’enfant, et les sanctions qui peuvent en découler lorsque ces droits sont violés. En plus de sa vulnérabilité, les enfants ont des droits particuliers comme le droit civil, à l’éducation, à la santé, à la survie, le droit à l’association, à s’exprimer entre autres.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
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