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Bobo Dioulasso : Le Balai Citoyen vole au secours de l’hôpital Souro Sanon

mardi 14 juillet 2015.

 

« L’hôpital sauve, sauvons l’hôpital », c’est la campagne nationale d’appel à contribution pour le financement des besoins de réfection et d’acquisitions de matériels nécessaires pour le bon fonctionnement du Centre hospitalier universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso. L’initiative est de la coordination régionale du mouvement Balai citoyen des Hauts-Bassins qui a animé une conférence de presse ce mardi 14 juillet à Bobo Dioulasso pour davantage expliquer l’essence de cette action citoyenne et de solidarité.

Le dysfonctionnement de l’hôpital régional est aujourd’hui un secret de polichinelle selon les animateurs de la conférence de presse du Balai citoyen Bobo. A les entendre, malgré les efforts du Premier ministre Yacouba Isaac Zida qui a remis la somme de 1 milliard 300 millions pour pallier aux difficultés, Souro Sanon s’assombrit de jour en jour. Des bâtiments administratifs en passant par les salles de soins et d’hospitalisation, à la qualité même des soins, le dysfonctionnement est palpable à tous les niveaux. Souro Sanon manque entre autres, de fauteuils roulants, de brancards, de brasseurs, de lits et matelas, de bonnes toilettes, de gants, d’eau de javel, de chaussures, d’imperméables etc.

« Quand il pleut ça suinte dans les salles d’hospitalisation. Des malades sont souvent couchés à même le sol », ajoute Blaise Bonou, secrétaire général du mouvement Balai citoyen. Cette situation avait entrainé une marche de protestation en février 2014, marche initiée par ledit mouvement en collaboration avec d’autres mouvements pour dénoncer ce qui semblait être de la négligence et un manque de volonté manifeste des autorités d’alors.

L’insurrection populaire aura, plus au moins, apporté un changement aussi minime soit-il, notamment avec le geste du Premier ministre. Même si Souro Sanon a acquis quelques matériels et que des travaux de réfection sont engagés, des besoins se font toujours sentir. Une équipe du balai citoyen bobo qui a effectué le déplacement dans cet établissement sanitaire, la semaine dernière, a pu mesurer l’ampleur du besoin.

Ce sont donc, explique Yssouf Gnamba, les raisons qui ont poussé le balai citoyen dont l’une des devises et d’être une force de pression, de proposition et de veille, à entreprendre à travers sa coordination régionale de Hauts-Bassins, en collaboration avec la direction générale de l’hôpital, une opération dénommée : « l’hôpital sauve, sauvons l’hôpital ».
L’opération qui durera un mois – du 15 juillet au 14 aout- consiste en un appel à contribution pour le financement des besoins de réfection et d’acquisition de matériels nécessaires au fonctionnement pérenne de Souro Sanon.

L’hôpital de Bobo Dioulasso pour cultiver un véritable esprit de solidarité

Toute contribution quelle que soit la nature est la bienvenue pour sauver la maison commune qu’est le CHUSS de Bobo. A en croire le coordinateur du balai citoyen Yssouf Gnamba, à travers cet appel, « il s’agit pour le mouvement d’enclencher un élan de solidarité qui participera à cultiver l’esprit de solidarité au sein de la population, et partant à l’égard des patients de la région voire du Burkina tout entier ».

Avec l’espoir que cette action citoyenne touchera la sensibilité des citoyens burkinabè, le balai citoyen entend également susciter un « plus grand intéressement au bien public ou collectif et une plus grande implication dans la gestion et le contrôle de la chose publique ». Cette campagne est, selon les animateurs de la conférence de presse, d’envergure nationale. Aussi, appellent-ils toute personne de bonne volonté à venir en aide pour le bon fonctionnement du centre hospitalier. Toute contribution (matériel, finances, services…) quelle que soit la valeur sera reçue par une équipe que le balai citoyen a mise en place au sein de l’hôpital.

Quid du collectif Balai Citoyen dans cette lutte ?

A la question de savoir si le Balai citoyen pourrait faire appel au Collectif balai citoyen pour mener ensemble cette lutte d’intérêt commun, c’est à priori non, selon le coordinateur. Estimant la question pertinente, Yssouf Gnamba a saisi l’occasion pour, une fois de plus, faire une mise au point. Pour lui, le Collectif Balai citoyen est tout simplement un collectif des exclus et des indésirables du balai citoyen. Il n’est donc pas question de composer avec eux dans cette lutte, sauf dit-il : « si ces derniers venaient à reconnaitre leur faute, en cessant d’usurper abusivement le titre et le logo balai citoyen ». Autrement dit, précise le coordinateur régional, « Diakité et compagnie pourront créer un autre mouvement et si cela s’avérait, ils pourront sans rancune participer aux activités du Balai citoyen. Parce que le balai citoyen est un et indivisible ».
Bassératou KINDO
Lefaso.net



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