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Amnesty International : Une semaine de campagne sur les droits reproductifs des filles et femmes burkinabè

samedi 11 juillet 2015.

 

Amnesty International, organisation de défense et de protection des droits humains, a animé, ce vendredi 10 juillet 2015 à Ouagadougou, une conférence de presse de lancement de sa campagne de sensibilisation de sept jours en faveur des droits sexuels et reproductifs des femmes et des jeunes filles burkinabè, encore confrontés à un certain nombre d’obstacles.

Gaétan Mootoo, chercheur Afrique de l’Ouest ; Blandine Thiéba, présidente de l’Association des Gynécologues ; Kiné-Fatim Diop, chargée de campagne Afrique de l’Ouest et Yves Boukari Traoré, directeur Amnesty Burkina. Ce sont là les animateurs de la conférence de presse de lancement de la campagne « Mon Corps : Mes droits » d’Amnesty international tenue ce vendredi 10 juillet 2015 à Ouagadougou.

La campagne, qui part du constat qu’une majorité de filles et femmes burkinabè n’ont pas encore accès aux outils contraceptifs modernes, va plaider en leur faveur pour l’amélioration de la situation. En effet, le Burkina Faso fait partie des 20 pays au monde où moins de femmes et filles ont accès aux méthodes contraceptives modernes, le taux d’accès national n’étant que de 17%. La situation est pire en milieu rural où vivent 80% des femmes du pays. Conséquences : Le taux des décès maternels dus à des complications d’avortements s’élève jusqu’à 13%.

Le faible recours aux outils contraceptifs modernes chez les filles et femmes burkinabè s’explique entre autres par des pesanteurs socio-culturelles (nécessité d’avoir au préalable l’approbation de l’époux) ; l’interdiction par la loi de l’interruption volontaire de grossesse ; le manque d’information qui favorise souvent des appréhensions ou des rumeurs défavorables.

Lever les obstacles

La présente campagne, qui s’étale sur une semaine, est une contribution d’Amnesty international et de ses partenaires dans la lutte pour plus d’accès des filles et femmes burkinabè à leurs droits reproductifs.
Il s’agit donc de faire en sorte que les différents obstacles soient levés. Dans cette dynamique, plusieurs acteurs (responsables politiques, coutumiers et religieux, populations) sont ciblés.
Le clou de cette campagne de plaidoyer est prévu pour le 15 juillet où le lancement officiel interviendra au cours d’une cérémonie placée sous la présidence du président du Faso, Michel Kafando.
En attendant, Amnesty international a déjà démarré sa campagne il y a quelques semaines auprès des partis politiques et des candidats à la présidentielle et aux législatives du 11 octobre 2015.

Un manifeste des droits humains proposé aux présidentiables

Les partis politiques et les présidentiables approchés ont été invités à souscrire à un manifeste pour les droits humains au Burkina Faso concocté par Amnesty international.
Les conférenciers expliquent le choix du Burkina en Afrique pour cette campagne mondiale ‘’Mon corps : Mes droits’’ par le fait qu’un travail préalable sur la santé maternelle avait été déjà mené dans le pays en 2010. Et que la présente campagne n’est en fait qu’une suite logique des actions d’Amnesty international en matière de santé de la reproduction.

Pour cette campagne de plaidoyer au Burkina, plusieurs membres d’Amnesty international sont venus d’autres pays. A savoir le Togo, le Mali, le Sénégal, la France, la Belgique, les Etats-Unis d’Amérique. Pendant une semaine, ils sillonneront la capitale ou des localités de l’intérieur du pays pour plaider pour plus d’accès des filles et femmes burkinabè aux méthodes contraceptives. Le travail se poursuivra tout au long de l’année.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net