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Warrantage : Une garantie d’accès aux crédits et à la sécurité alimentaire

vendredi 10 juillet 2015.

 

La caravane de presse organisée par Oxfam au Burkina s’est poursuivie ce mercredi 8 juillet avec l’étape d’Orodara et de Banzon dans la région des Hauts-Bassins. Les hommes et femmes de médias après la visite des magasins de stockage dits warrantage, les réalisations de châteaux d’eau, et le curage des canaux d’évacuation d’eaux, ont échangé avec les bénéficiaires sur l’impact de ces réalisations sur leurs conditions de vie et de travail.

A Orodara, ce sont de braves femmes que les journalistes ont rencontrées ce mercredi 8 juillet. Des femmes qui se sont engagées dans l’entreprenariat agricole pour soutenir le développement de leur localité. Parmi elles, Madjara Véronique Traoré/Sanou, par ailleurs présidente de l’Union des producteurs agricoles du Kénédougou. Elle confie avoir énormément bénéficié de l’aide d’Oxfam au Burkina, une aide qui lui permet de nos jours d’avoir des crédits auprès des institutions financières. Chose qui était inimaginable il y a quelques années de cela, selon la présidente du l’Union. En effet, du soutien de l’ONG internationale, l’on note la construction d’un magasin d’une capacité de 100 tonnes pour le warrantage. « Le warrantage nous est très bénéfique en matière de vente et d’accès aux crédits », laisse-t-elle entendre.

Après les récoltes, des producteurs et des productrices s’unissent pour le warrantage qui consiste à stocker le maïs essentiellement. Une fois stocké, la Caisse partenaire des producteurs vérifie et évalue la valeur en espèces des céréales. Elle octroie 80% de la valeur afin de permettre aux producteurs/productrices de mener des activités génératrices de revenus. En 2014, ce sont 972 sacs qui ont été stockés. Cette stratégie, selon Aboubacar Traoré, coordinateur régional de la Fédération des producteurs agricoles du Burkina, permet d’éviter aux producteurs la vente à vil prix des céréales.

En effet, confie Madjara Traoré/Sanou : « Avant, après la récolte, nous mettions les céréales sur le marché. Et ce sont les commerçants qui dictaient leurs prix. Ce n’est plus le cas. Car avec le Warrantage, nous ne sommes pas pressés de vendre étant donné que la caisse populaire nous donne de l’argent pour vaquer à autre chose. On peut donc attendre que le prix d’achat augmente avant de commercialiser ». Si les productrices vendaient le sac à 7 500 F CFA, avec le Warrantage, elles peuvent aujourd’hui vendre le sac à 12 500 F CFA voire plus. Une aubaine que ne cesse de saluer Bintou Traoré, une des productrices qui a confié avoir stocké 52 sacs. « J’ai reçu 500 000 F CFA avec la caisse pour mener mes activités de commercialisation de feuilles d’oseille, d’anacarde etc. Je suis très satisfaite car j’arrive à subvenir à tous mes besoins ».

M. Traoré, tout comme les femmes ont loué le warrantage qui répond considérablement au besoin d’accessibilité au petit crédit auprès de la Caisse, mieux, à assurer une sécurité alimentaire, même en période laborieuse. En plus du magasin, Oxfam appuie à la commercialisation des produits, mais aussi au renforcement des capacités des bénéficiaires à travers des formations sur le marketing et les négociations commerciales.

Oxfam au Burkina, mieux que la Chine

A Banzon, Oxfam Burkina est venue en appui à l’Union nationale des producteurs de riz du Burkina avec le curage des caniveaux qui étaient en grande partie bouchés. L’ONG internationale dans le souci d’aider les producteurs a curé environ 11 kilomètres de canaux d’évacuation d’eau. Une batteuse à moteur et des bâches leur ont été remises dans le cadre du projet d’appui à la valorisation des produits agricoles locaux soutenu par JUNTA de ANDALUCIA et de la CAIXA. Débuté en 2012, le projet en fin d’exécution dresse un bilan jugé positif, en faveur notamment des bénéficiaires. A en croire Daouda Ouédraogo, secrétaire général de l’UNPRB, Oxfam a énormément soulagé les producteurs. Il informe que des cultures se font même en saison sèche. Par exemple, confie-t-il, au cours de la campagne écoulée, l’Union a produit près de 1113 tonnes. Ce qui n’était pas le cas lorsque les Chinois étaient encore là. « Avec eux (les Chinois), précise-t-il, nous étions entre 600 et 700 tonnes ».

En plus du riz, et grâce au soutien de l’ONG Oxfam au Burkina, les producteurs cultivent le maïs et l’oignon sur les périmètres irrigués. Pour l’heure, même si des difficultés persistent, l’UNPRB s’en sort bien dans la commercialisation des semences qui ont toujours un preneur. Quant au riz de consommation, ils négocient avec l’Union départementale des transformatrices et étuveuses de riz de Bazon qui regroupe 450 femmes. Elles aussi, ont bénéficié de l’aide d’Oxfam au Burkina : un château d’eau, des formations en marketing, la commercialisation groupée, etc.

Bassératou KINDO
Lefaso.net