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Violences faite aux femmes et aux filles : La direction de la promotion de la femme et du genre plaide pour l’adoption d’une loi

mercredi 8 juillet 2015.

 

Le ministère de la promotion de la femme et du genre (MPFG) a soumis un plaidoyer auprès des députés du Conseil national de la Transition (CNT) pour l’adoption de la proposition de loi portant prévention, répression des violences faites aux femmes et aux filles et prise en charge des victimes. C’était ce mercredi 8 juillet 2015 au sein de l’institution à Ouagadougou, et en présence de son 2e vice président Ibrahima Koné.

La proposition de loi portant prévention, répression des violences faites aux femmes et aux filles et prise en charge des victimes, de l’avis du 2e vise président du CNT Ibrahima Koné est une belle initiative car elle contribuera sans doute à enrichir le dispositif judiciaire. Et son adoption ou non se fera conformément à la réglementation. « Lorsque le projet de loi arrive au CNT, nous procédons à des auditions, lesquelles auditions concernent le gouvernement, les députés qui font des propositions de lois et qui sont porteurs de cette proposition et d’autres acteurs de la vie. Egalement, nous invitons toutes les personnes intéressées de même que les acteurs ressources à être auditionnés » a expliqué M. Koné.

Cette proposition de loi sera auditionnée par la Commission des affaires institutionnelles, de la gouvernance et des droits humains (CAIGDH), c’est pourquoi son président, Yumanli Lompo a confié qu’ils travailleront à l’approfondir et à revoir certaines dispositions avant son adoption. Même si les pesanteurs socioculturelles, la sous-scolarisation concourent à tirer les femmes vers le bas, il n’en demeure pas moins qu’elles ont les mêmes droits que les hommes et que cela ne devrait en aucun cas souffrir de débat. « Mais si cela nécessite qu’une loi soit votée, a-t-il-dit, pour contraindre les uns et les autres à plus de respect pour un certain nombre de règles élémentaires, je crois que cela ne fera pas du mal ». Avant de clore ses propos par des notes d’espoir : « Si cette loi venait à être votée, ça sera un plus pour notre pays parce qu’on s’inscrira dans la logique des autres pays qui travaillent à faire en sorte que les femmes soient réellement une composante majeure en matière de développement et de participation à tous les niveaux ».

Aux dires de Fanta Yaro, directrice générale de la Promotion de la femme et du genre (DGPFG), il était plus que urgent pour le ministère que les députés s’approprient la loi portant prévention, répression des violences faites aux femmes et aux filles et prise en charge des victimes, et qu’ils comprennent le contenu car les pesanteurs persistent. Cette loi, faut-il le rappeler, est un document de 55 articles et regroupés en 6 chapitres. Elle prend en compte un certain nombre d’infractions qui ne sont pas prises en compte dans le code pénal comme le harcèlement sexuel, le viol conjugal, l’accusation pour fait de sorcellerie etc. « C’est un travail de longue haleine mais je reste convaincue que nous pourrons aboutir à des résultats meilleurs si le projet de loi est adopté » a déclaré Mme Yaro. Par ailleurs, pour montrer la pertinence de ladite loi, elle a pris l’exemple du mariage forcé dans la société. « Il y a une difficulté par rapport à la définition même du mariage forcé dans le code des personnes et de la famille alors que l’on sait que la majorité sont des unions en réalité. Lorsque le dossier arrive au niveau du juge, il est obligé de trouver une infraction parce qu’on ne peut pas parler de mariage forcé tant que ce n’est pas passé devant l’officier de l’Etat civil ».

En ratifiant la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes le 14 octobre 1987, le Burkina Faso s’est engagé à prendre les mesures nécessaires en vue d’éliminer toutes les formes de discriminations dans le pays. Malgré les résultats obtenus, la question de l’harmonisation des textes nationaux aux engagements et traités internationaux se pose avec acuité. Une proposition de loi avait été élaborée et déposée au cours de la législature 2007-2012, mais n’a pu être adoptée. C’est en vue de corriger ces insuffisances et conscient que la lutte nécessite l’engagement et l’implication de tous, que le MPFG avec l’appui financier du Fonds commun genre, entend poursuivre les activités de plaidoyer et de sensibilisation auprès des acteurs étatiques et non étatiques.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
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