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Situation nationale : Des OSC exigent la démission du premier ministre Yacouba Isaac Zida

dimanche 5 juillet 2015.

 

Le Collectif contre l’exclusion (CCE), la Coordination nationale pour une transition réussie (CNTR) et le Mouvement africain pour des élections inclusives (MAEI) ont, au cours d’une conférence de presse tenue dans la matinée de ce samedi 4 juillet 2015 à Ouagadougou, demandé la démission du Premier ministre et la nomination d’un Premier ministre ‘’neutre’’.

Cette sortie de la coalition d’organisations de la société civile (OSC) s’inscrit dans le climat délétère ces derniers jours entre le Premier ministre, Isaac Yacouba Zida, et son régiment de provenance, le régiment de sécurité présidentielle (RSP). Selon Pascal Zaïda, principal intervenant de la conférence de presse, la transition n’est pas neutre, ce qui aurait engendré ces crises. « Nous voulons un Premier ministre qui va rassembler les Burkinabè », a-t-il lancé, insistant qu’au regard de la situation qui prévaut actuellement, il faut que Isaac Yacouba Zida démissionne pour « préserver la cohésion au sein du RSP et de l’Armée ».
« Si le Premier ministre démissionne, nous avons besoin d’un Premier ministre neutre, qui n’est pas issu du gouvernement. Si un du gouvernement actuel venait à être nommé Premier ministre, nous allons le contester », ont averti les premiers responsables de ces OSC.
Pascal Zaïda dit rejoindre la position de Safiétou Lopez (présidente de l’APDC) sur le fait que le gouvernement ne communique pas, « il se fout des gens » à travers ses communiqués laconiques. Estimant qu’en cette période de transition, le peuple doit être informé de ‘’tout’’.

Sur l’avenir même du RSP, la coalition estime qu’il appartient au prochain Président qui sera démocratiquement élu de s’en occuper. Pour les animateurs de la rencontre, la question de l’Armée relève de la compétence de ceux qui sont habilités à gérer le domaine et connus comme tels par les prérogatives que leur confèrent les institutions de la République.
Ils s’insurgent contre les hommes politiques qui, selon eux, ont ‘’induit les gens en erreur en donnant de mauvais conseils’’, ‘’en passant le temps à mentir au peuple’’, au lieu de lui donner une éducation citoyenne. Pour eux, ce sont les mêmes qui ont poussé le Président Blaise Compaoré à l’erreur qui veulent encore embarquer Michel Kafando dans la même dynamique.
Ils ont également dénoncé les « accointances avec certaines OSC » de certains acteurs de la transition, ajoutant que « le peuple est fatigué et n’attend que la fin de la transition, pas de prolongation ».

‘’La transition n’est pas impartiale ‘’

« Nous pesons que la transition devait rester impartiale. Vous avez vu le Président Michel Kafando qui a, lui-même, fait des déclarations partisanes, des ministres (pour ne pas citer de nom), Barry, qui a pris des positions pour traquer certains en laissant d’autres », a regretté Pascal Zaïda.
« Un Premier ministre qui sera issu du gouvernement actuel, nous n’en voulons pas. Un Premier ministre qui sera d’un bord politique, nous n’en voulons pas. Appeler de préférence un de nos compatriotes qui est dans une institution internationale, parce que, compte-tenu de sa situation, il n’a pas pu prendre position par rapport à l’évolution de la transition », a-t-il développé, insistant sur la nomination par le Président du Faso, d’un Premier ministre « neutre » et sans pour autant lâcher de nom.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net



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