Lutte contre les violences en Afrique de l’Ouest : De jeunes réalisateurs en font leur affaireLa onzième édition du festival Ciné droit libre bat son plein. La soirée du jeudi 2 juillet 2015 a été consacrée en partie à la projection de films de jeunes réalisateurs ouest-africains, bénéficiaires du projet régional ‘’Countering Violent Extremism’’ mis en œuvre avec l’accompagnement de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso. Le cinéma peut servir dans la sensibilisation des populations contre les violences et mauvaises pratiques rencontrées souvent en Afrique de l’ouest, notamment les conflits interreligieux, le grand banditisme, les viols de mineures, la mendicité des enfants talibés, discriminations. Conscients de cela, cinq jeunes réalisateurs de la région en ont fait les thèmes de leurs courts-métrages projetés lors d’une soirée spéciale ce jeudi 2 juillet 2015 à l’institut français de Ouagadougou. Dans le cadre de la onzième édition du festival ciné droit libre. Et en présence du ministre de la culture Jean-Claude Dioma ; de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Burkina, Tulinabo S. Mushingi et du coordonnateur du ciné droit libre Abdoulaye Diallo. Ces cinq jeunes réalisateurs ont pour noms : Adama Mallé du Mali ; Abdoulaye Cheik Fall du Niger ; Seidou Samba Touré du Burkina, Abdellahi Dia de la Mauritanie et Pape Bolé Thiaw du Sénégal. Violences sexuelles sur mineures, mendicité} ‘’Ni Consenti, Ni Provoqué’’. C’est le titre du court-métrage du jeune réalisateur et scénariste mauritanien, Abdellahi Dia. Dans ce documentaire de treize minutes, Dia traite des viols sur des femmes en Mauritanie, notamment les mineures. En effet, dans ce film, les parents des victimes témoignent comment leurs filles (âgées de 6 à 10 ans) ont été kidnappées, violées, poignardées, même brûlées pour effacer les traces du crime. Contre les discriminations raciales et pour la paix En traitant des thématiques violentes, les jeunes réalisateurs veulent contribuer, à leur façon à un monde de paix. Paix, qu’a choisi aussi d’aborder Pape Bolé Thiaw à travers ‘’Baye Fall, le Soldat de la Paix’’. Ce film sensibilise les jeunes sur les menaces de violence dans la sous-région et vise à les préparer à y résister en se basant sur des valeurs socio-culturelles comme les principes de l’islam, qui est, reconnait-on, une religion de paix. Et le protagoniste du film, Baye Fall, le Soldat de la Paix, en est un parfait exemple, lui qui se soumet, sans arrière-pensée, aux ordres de son guide spirituel. Fruits du ‘’Countering Violent Extremism’’ Les courts-métrages ont été réalisés dans le cadre du projet ‘’Countering Violent Extremism’’, en français ‘’lutte contre l’extrémisme violent’’, initié par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso. Le projet Countering Violent Extremism vise à donner l’opportunité aux jeunes des pays participants (Burkina Faso, Mali, Sénégal, Niger et Mauritanie) d’exprimer leurs identités culturelles, leurs patrimoines culturels et de dénoncer les pratiques d’extrémisme violent, de prôner des messages anti-terroristes, de paix, par le biais du cinéma. Les jeunes réalisateurs retenus (au total 10, en raison de 2 par pays) ont bénéficié d’une formation à Dakar. Ils y étaient avec leurs mentors. Grégoire B. Bazié |