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L’Eglise Famille de Dieu au Burkina prie pour le Pape.

mercredi 1er juillet 2015.

 

Dans l’Eglise catholique, la solennité des apôtres Pierre et Paul rime avec prière et intercession en faveur du Saint-Père. Cette année, cette messe a été célébrée en anticipé le dimanche 28 juin dans toutes les paroisses du Burkina et du Niger. A Ouagadougou, c’est à la cathédrale de l’Immaculée Conception, que le Cardinal Philippe entouré de Mgr Séraphin ROUAMBA archevêque métropolitain de Koupéla, a présidé la messe à l’intention du Pape François.

Méditation des textes du jour

Avant de partager sa méditation des textes du jour avec l’assemblée, le Cardinal a adressé un souhait cordial de bienvenu à tous ceux qui étaient à cette célébration. En l’absence du nouveau nonce apostolique, nouvellement ordonné évêque le 2 juin dernier à Milan en Italie, et qui sera au Burkina dans le mois d’août, Mgr Joseph FORO, le secrétaire et chargé d’affaire de la nonciature, est celui qui a eu l’initiative protocolaire, d’inviter le peuple de Dieu à cette messe. « La liturgie de ce treizième dimanche explique le Cardinal Philippe, nous ouvre à la richesse de l’écriture pour nous fortifier dans notre vie de foi ». Selon lui, les textes du jour inspirent de proclamer que l’homme a été créé par Dieu et est aimé par Lui, et celui-ci ne saurait se réjouir de voir l’homme mourir. « Nous sommes invités, partage-t-il, à marcher sur les pas de celui qui s’est dépouillé pour prendre notre humanité » comme le suggère la deuxième lecture de ce dimanche. Quant à l’évangile, commente toujours son Eminence le Cardinal Philipe, « le tableau de la guérison de la femme au contact du manteau de Jésus, puis la guérison de la jeune fille, sont deux récits qui établissent un lien entre foi et miracle ». Deux scènes évangéliques qui suscitent d’après le Cardinal Philippe, quelques questionnements chez les croyants. Cette question récurrente qui cherche à comprendre laquelle de la foi et du miracle, conditionne ou est conséquence de l’autre ? Pour sûr, selon le président de la célébration eucharistique, la parole de Dieu rappelle une vérité fondamentale, celle-ci que l’essentiel est la foi qui sauve, et non la guérison quelque importante qu’elle soit. La foi dont il est question se démarque de celle qui croit pouvoir faire une pression sur le Seigneur, pour attendre de Lui une quelconque grâce. Car « l’attitude du véritable croyant est celle de la Mère de Jésus, qui a su exclamer en réponse à l’ange, qu’il en soit ainsi selon ta parole ». Nous sommes donc invités à croire et à laisser Dieu mener et disposer de notre vie, au lieu de lui dessiner les courbes à suivre, ou de lui donner des ordres à exécuter.

Rôle du Pape dans l’église universelle

Le Cardinal Philippe a rappelé à l’assemblée, le rôle du pape qui se fonde sur la parole de Dieu. « Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon église » sont les paroles du Christ à l’endroit de saint Pierre. Le Pape remplit un rôle qui doit se comprendre en lien direct avec tous les autres évêques qui forment le collège épiscopal. Le Pape vicaire du Christ sur la terre, est chef de ce collège des évêques, chargé de garantir l’authenticité de la foi des chrétiens en conformité avec la foi des premiers chrétiens. Chaque évêque doit être en communion de foi avec le pape. Cette charge est d’un poids bien pesant et les demandes incessantes du Pape François pour que les chrétiens le portent en prière, le confirment bien. Le Saint-Père en a une vive conscience lui qui veut « promouvoir une Eglise servante et pauvre au service des pauvres ». En exhortant à revenir à l’évangile source de joie, le Pape veut renouveler l’Eglise pour qu’elle réponde de façon convenable, aux besoins pressants du monde en pleine mutation. Il veut une Eglise rayonnante qui communique au monde entier et à travers ses membres, la joie de l’évangile. Ce renouveau passe par un renouvellement de la pastorale de l’Eglise, appelée à être « la maison ouverte du Père » selon les mots mêmes du Saint-Père. Nul ne doute que c’est pour atteindre ce renouveau nécessaire, que le Pape a pris l’initiative de convoquer le synode de la famille, d’instaurer l’année de la vie consacrée, et d’annoncer l’année de la miséricorde à venir. Sa volonté, d’engager l’Eglise dans une dynamique de conversion pour qu’elle réalise dans ce monde son rôle de sacrement universel de salut, est bien évidente. La parution dernière de sa lettre encyclique « Laudato Si » sur la sauvegarde de la terre, « notre maison commune » en débordant le cadre de l’Eglise pour interpeler le monde entier à la protection de la maison commune, révèle la conscience que le Pape a de son rôle dans l’Eglise et dans le monde.

Toujours prier pour lui afin qu’il conduise le peuple selon la volonté même du Christ, n’est donc pas une activité facultative pour le croyant catholique.
Le mot du chargé d’affaire à la fin de la messe est allé dans ce sens. « Le Saint-Père dit-il, nous apprend par son enseignement l’exigence de repenser le développement, l’urgence de changer de style de vie au niveau individuel, et de protéger la famille comme lieu où l’on apprend à aimer ». Le Cardinal avant la bénédiction finale et le renvoi de l’assemblée a invité celle-ci à prier pour les musulmans en plein mois de ramadan.

Abbé Joseph KINDA
www.egliseduburkina.org