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Eau et assainissement au Burkina Faso : Les OSC demandent à l’état au moins 10% du budget national pour le secteur

vendredi 26 juin 2015.

 

Dans le cadre du projet « eau et assainissement pour tous : pour une société civile forte et entendue en Afrique de l’ouest », le secrétariat permanant des organisations non gouvernementales a organisé les 25 et 26 juin 2015, une rencontre de dialogue entre les collectifs et les institutions publiques du secteur de l’eau et de l’assainissement du Burkina Faso. Placée sous la thématique « engagements gouvernementaux dans le secteur de l’eau potable, de l’hygiène et de l’assainissement : quel suivi citoyen pour l’action », cette activité avait pour objectif d’examiner les engagements nationaux et internationaux de l’état burkinabè en matière d’eau et d’assainissement. La dernière séquence de travail a consisté à la remise officielle des recommandations à chacun des représentants de l’administration pour qu’ils puissent porter l’information à qui de droit.

Vingt-cinq experts issus d’ONG membres et partenaires du secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) ont passé en revue les engagements de l’état burkinabè dans le cadre du partenariat mondial Sanitation and water for all (SWA), puis le plan d’actions des recommandations du Forum national de l’eau et de l’assainissement (FNEA) de 2015. Les analyses se sont focalisées sur la capacité des engagements à améliorer le respect des droits humains, notamment la prise en compte de l’équité et du genre. Au terme des travaux, les principales observations se résument comme suit :
-  Les engagements internationaux au SWA en 2014 : Si la vision de faire de l’eau et l’assainissement un secteur prioritaire au même titre que la santé et l’éducation est à saluer, cet engagement n’est assorti d’aucune échéance par conséquent ne permet pas un suivi conséquent ; les engagements du gouvernement en termes d’allocation budgétaire, environ 2%, ne traduisent pas sa volonté à faire de l’eau un secteur prioritaire, ni sa volonté de traiter l’accès à l’eau comme un droit humain fondamental et encore moins sa volonté à améliorer l’équité et la prise en compte du genre etc.
- Le plan d’action des recommandations du FNEA : renforcer la responsabilité de la société civile, des médias publics dans l’information et l’animation du débat sur l’eau et l’assainissement et enfin préciser et renforcer les responsabilités spécifiques du ministère en charge des droits humains, en charge de l’action sociale et de l’assemblée nationale dans la mise en œuvre des recommandations dudit forum ;
-  Enfin, la cohérence entre engagements internationaux et les recommandations du forum national : les engagements nationaux et internationaux sont cohérents en ce qui concerne la vision et les ambitions du secteur à l’horizon 2030. Par contre, le forum national a abouti à des engagements opérationnels jugés plus pertinents et ambitieux que les engagements présentés à la rencontre de haut niveau par le gouvernement burkinabè à Washington en 2014.

Les doléances des OSC

A l’issue de toutes les analyses et au nom des OSC, la chargée de communication et de plaidoyer au niveau du secrétariat permanent des ONG, Roukiatou Ouédraogo a demandé aux autorités politiques que : l’eau et l’assainissement soient établis comme une priorité politique au Burkina et qu’à partir de 2016 l’état alloue au minimum 10% du budget national au secteur ; que des actions soient mises en œuvre pour développer les capacités techniques et managériales des communes et leur transférer des moyens financiers conséquents pour la gestion et le développement des services d’eau et d’assainissement ; que le développement des ouvrages et infrastructures s’accompagne de la garantie que les services offerts aux populations sont de qualité. Enfin, que les performances du secteur soient mesurées, à partir de 2016, sur la basse des effets et impacts concrets et réels de l’action publique sur la santé et la qualité de vie des populations bénéficiaires. Par ailleurs, les OSC s’engagent à poursuivre leurs appuis aux communautés et institutions publiques mais aussi à améliorer la qualité de leur participation aux instances de concertation et de dialogue du secteur. Elles réaffirment en outre leur détermination à renforcer la veille, le contrôle et l’interpellation des autorités publiques pour l’exercice effectif du droit à l’eau et à l’assainissement adéquat au Burkina Faso.
La représentante du secrétariat permanant de la coordination des politiques sectorielles agricoles, Denie Marie Sondo a notifié qu’avec l’accord du gouvernement, les engagements pris au niveau national et international pourront se réaliser. « Au Burkina Faso tout est prioritaire que ça soit au niveau de la santé, de l’eau, de l’agriculture. Ainsi, dire que c’est une mauvaise volonté de la part des autorités de faire de l’eau une priorité, je dis non car c’est le budget qui fait souvent défaut. De plus, des efforts ont été faits quant on sait qu’au départ nous n’avions même pas ce budget surtout pour l’assainissement » a clamé Mme Sondo.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
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