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Zemstaaba de Zéguédéghin Peulh a franchi une autre étape de l’épargne

mercredi 24 juin 2015.

 

Dans le village de Zéguédéghin Peuhl, province du Namentenga, le groupe Zemstaaba qui existe depuis maintenant 6 ans se trouve à une étape avancée de l’épargne et du crédit villageois. Il a intégré, avec l’assistance de Plan International Burkina Faso, l’élevage d’ovins dans ses activités. Cette initiative se situe dans le cadre d’une mise à l’échelle des activités d’épargne et de crédit villageois appelée « Sheep for Gifts of Hope » qui se traduit en français, (des moutons comme cadeaux porteurs d’espoir). En effet, en 2013, un certain nombre de groupes ont reçu chacun une dizaine de moutons comprenant 8 femelles et 2 males, afin que les femmes fassent l’élevage du petit bétail et diversifient ainsi leurs sources de revenus. En retour, après deux ans, chaque groupe devait rétrocéder à Plan International Burkina Faso 5 moutons, 4 femelles et un mâle de préférence, afin que soient constitués des lots de 10 qui allaient ensuite être remis à d’autres groupes.

A Zéguédéghin Peulh, l’élevage se porte bien. Les membres du groupe Zemstaaba au nombre de 30 ont décidé entre elles de confier les moutons à 10 membres. Lorsque les femelles ont mis bas, elles ont remis les agneaux à d’autres membres du groupe. En Mai 2015, après 2 ans d’élevage, le groupe Zemstaaba disposait d’un troupeau de 29 moutons. Il a rétrocédé 5 moutons à Plan International Burkina Faso, et vendu un bélier difficile à maitriser à 25.000F, et acheté un autre mouton à 13.500F pour remplacer le bélier. Une partie du reste de l’argent a été utilisée pour couvrir les frais de vaccination des animaux, et l’autre partie placée sur un compte épargne destiné uniquement aux revenus sur les animaux.

Tout comme le groupe Zemstaaba, 25 autres groupes ont rétrocédé 125 moutons nés des premiers moutons donnés par Plan International 2 années auparavant, au Coordonnateur du Programme de Sécurité Economique des Ménages, Souleymane Zoromi. Ces nouveaux moutons ont été donnés à d’autres groupes.

Au démarrage de l’initiative « Sheep for Gifts of Hope », Plan a donné en tout 270 moutons aux femmes. Aux mains de celles – ci, on compte aujourd’hui 456 moutons. Les groupes ont pour objectif à court terme, de doter chacune des membres d’un mouton, et dans le long terme, de voir les moutons multipliésafin qu’elles acquièrent des bœufs, et cela en marge de leurs activités d’épargne et de crédit.

Avec des parts de 100F cotisées chaque semaine, et plafonnées à 5 parts, des membres du groupe Zemstaaba ont pu emprunter qui 2000F, qui 10.000F plusieurs fois, et réalisé entre 50% et 400% de bénéfices, en tressant des nattes, en préparant des mets divers, en revendant des céréales qu’elles stockent pendant un certain temps pour les revendre quand les prix augmentent sur le marché. La bonne ambiance au sein du groupe et les bénéfices visibles sur les membres ont suscité la création d’un autre groupe dans le village, qui mène aussi des activités d’épargne et de crédit.

Pourtant, au départ, la proposition d’entreprendre de l’épargne dans le village avait été accueillie sans enthousiasme ; les femmes craignaient de voir leur argent enlevé comme cela s’est passé ailleurs, mais elles ont finalement tenté d’entreprendre la nouvelle aventure avec Plan International. La première année d’épargne et de crédit passée, elles ont décidé de ne plus jamais quitter le groupe. « Avant c’est comme si nous étions dans l’obscurité totale, renfermées sur nous-mêmes. Mais aujourd’hui, nous sommes des femmes à l’esprit éclairé. Les causeries diverses sur des thèmes de santé, d’assainissement, de scolarisation ont fait de nous des femmes différentes de ce que nous étions avant. Tous nos enfants en âge d’être scolarisées partent à l’école. Par ailleurs, l’oisiveté a disparu parmi les femmes, et chaque jour qui passe, nous cherchons à initier des activités nouvelles pour générer de l’argent, et même si Plan ne nous soutenait plus, nous pouvons continuer nos activités seules », confie la présidente du groupe, Adama Bandé.

Françoise Tiendrébéogo / Kaboré



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