Kounkoufoanou : une opération de déguerpissement sur fond de terreur ?La section provinciale du Gourma du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) a animé une conférence de presse dans la matinée du mercredi 17 juin 2015, à Ouagadougou. A travers cette sortie, le MBDHP a voulu attirer l’attention de l’opinion publique sur ce qu’il qualifie de « drame » dont sont victimes les populations du village de Kounkoufoanou. Populations soumises à la débandade, leurs habitations incendiées ou décoiffées, c’est en ces termes que la situation qui sévit à Kounkoufoanou a été décrite. 30 habitants dudit village arrêtées, seraient en garde-à-vue à la Maison d’arrêt et de correction de Fada N’Gourma. Et la population serait sans nouvelles de trois enfants, dont un de trois ans, un de sept ans et un de douze ans. Une scène de terreur, sinon de détresse, est-on tenté de déduire. Aux dires de Moussa Diabouga (visiblement désemparé), habitant de ce village et qui est venu avec la délégation de la section Gourma du MBDHP, ce sont des gendarmes, des militaires, des policiers, des agents des Eaux et forêts, qui agissent ainsi depuis la veille 16 juin 2015. A l’en croire, ceux-ci sont venus dans huit cargos sur lesquels cargos il était écrit ‘’Gendarmerie nationale’’ ou ‘’CRS’’. D’autres seraient venus à motos. Une zone aurifère également En plus d’être une zone pastorale, c’est qu’en réalité, la zone concernée regorge de ressources minières. Une zone sous menace de plusieurs exploitants miniers qui utiliseraient des produits toxiques dont le cyanure. C’est du moins, ce qui a été révélé à la conférence de presse, avec la précision que parallèlement aux démarches gouvernementales visant à opérer le déguerpissement, une société minière est venue, elle aussi exiger le départ de populations de ladite zone. Le gouvernement et le CNT interpellés Au MBDHP, l’on dit que quoi qu’il en soit, la sécurisation – même juste - des zones pastorales ne saurait fouler au pied les exigences de moralité et d’utilité devant nécessairement guider une telle opération de déguerpissement. De l’avis du Secrétaire général du MBDHP, Aly Sanou, le minimum pour des populations soumises à une telle exigence, c’est de les reloger sur un autre site avec tout l’accompagnement nécessaire à une vie humaine. Fulbert Paré Vos réactions (30) |