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Sécurité alimentaire : Quand Diakonia, Tin Tua, AEERB et ATAD accordent leurs violons...

mercredi 17 juin 2015.

 

Le projet Résilience communautaire durable au Sahel en tenant compte du climat (ReDuS-C) a été officiellement lancé ce lundi 15 juin 2015 à Kantchari dans la Tapoa à 150 km de Fada N’Gourma. Un projet pilote de six mois, qui, à termes va renforcer la sécurité alimentaire à travers l’accroissement de la production agropastorale, mais aussi les prédispositions à faire face aux changements climatiques. L’initiative est de Diakonia, avec l’appui financier de l’Eglise suédoise au développement durable, et le partenariat de l’Association Tin Tua, de l’Alliance Technique et d’Aide au développement (ATAD) et de l’Association des églises évangéliques réformées du Burkina (AEERB).

ReDuS-C est un projet innovant qui va renforcer la sécurité alimentaire au Burkina Faso selon Luther Yaméogo, directeur Pays de Diakonia et Yembuani Yves Ouoba, directeur exécutif de l’association Tin Tua. Un projet dont la mise en œuvre n’est pas comme les autres. Avec ReDuS-C, les bénéficiaires, notamment les femmes, sont dotées de semences, de charrues, d’ânes ou d’ânesses et de rayonneurs. Du matériel qui leur permettra de faire des champs écoles à court et long termes, pour montrer comment mieux produire dans un contexte de changement climatique. En effet, en plus du matériel suscité, les bénéficiaires recevront des porcs avec lesquelles elles pourront faire de la fumure organique. « Nous allons également les accompagner avec de petits ruminants et de la volaille pour renforcer leur capital économique » renchérit M. Ouoba.

L’innovation du projet reste que les premiers bénéficiaires cèderont leurs petits animaux et/ou leurs mères à d’autres pour renforcer la sécurité alimentaire dans les ménages et renforcer la solidarité communautaire. Tin Tua, principal exécutant du projet dans la région de l’Est, ne doute pas de sa réussite. Très connu dans le domaine de l’alphabétisation et la formation, et la plupart des bénéficiaires étant alphabétisés, ils/elles n’auront besoin que de la formation pour atteindre les objectifs.
Ce lundi 15 juin, en effet, c’est une population joyeuse qui a accueilli les bienfaiteurs au son des instruments traditionnels de musique et aux pas de danse gourmantché. Les plus joyeux étaient les bénéficiaires qui n’hésitaient pas à exprimer leur satisfaction après le don du matériel. « Je suis très contente. Avec ce matériel, notre groupement va accroitre sa production dans le domaine de l’agriculture », jubilait une des bénéficiaires.

Aider à pêcher plutôt que de donner du poisson avec 135 millions de FCFA
ReDus-C se veut un projet assez particulier et pratique. Il s’agit, explique Luther Yaméogo, d’aider les populations à pêcher plutôt que de leur donner du poisson. « Nous travaillons à ce que les populations vivent dans des conditions dignes, nanties de leurs droits humains. De ces droits, il y a la sécurité alimentaire qui est très importante », a expliqué le Directeur pays de Diakonia. En clair ReDus-C répond à une quête de bien-être des populations vulnérables qui s’étendra dans un premier temps sur six mois au bout desquels les acquis seront capitalisés, ce qui permettra d’envisager un autre, plus dynamique et durable sur cinq (5) ans.

135 millions de FCFA, c’est l’appui budgétaire du projet pilote pour accompagner environ 306 ménages. Foi de Luther Yaméogo, « La capitalisation de l’ensemble de ces acquis va nous permettre d’envisager une dynamique globale qui permettra aux populations de résister davantage au choc climatique, mieux, à prendre en main leur propre développement ». « En clair, poursuit-il, il s’agit à travers ce projet de renforcer les capacités des populations à pêcher plutôt que de leur donner du poisson ». A l’entendre, ces bénéficiaires ont été choisis parmi les plus vulnérables de la communauté, ceux qu’ils appellent les pro-pauvres, cette population qui a la particularité de ne pas avoir les moyens de passer la période pluviale avec de la nourriture suffisante, sans un apport extérieur.

Pour une mise en œuvre inclusive du projet

Pour Bintou Diallo, chargée du programme ReDus-C, c’est sans surprise que Diakonia travaillera en étroite collaboration avec les différentes structures de l’administration notamment le ministère en charge de l’Agriculture, des ressources halieutiques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire. A l’en croire, la mise en œuvre de cette phase pilote au Burkina est une opportunité de prolonger la démarche d’innovation et d’excellence qui caractérise la réponse nationale aux changements climatiques et de l’asseoir dans une approche de partenariat multi acteurs et multi secteurs.
La cérémonie du lancement du projet était placée sous le parrainage de François Lompo, ministre de l’Agriculture, des ressources halieutiques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire, représenté par son conseiller technique. Après avoir apprécié l’initiative qui entre en droite ligne de la politique du gouvernement, ce dernier a invité les bénéficiaires, voire toute la population de Kantchari à faire sienne ce projet.

Toutefois, il a réitéré le soutien et l’accompagnement du département en charge de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, autant que faire se peut. Le préfet de Katchanri Abibata Ramdé, a elle aussi encouragé les populations de sa localité à une participation active à la mise en œuvre du projet. Au peuple suédois, elle a tout simplement dit merci pour son soutien sans faille.

Bassératou KINDO
Lefaso.net



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