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Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

lundi 15 juin 2015.

 

8 blessés dont 2 cas jugés graves, des orpailleurs déguerpis et des biens matériels détruits le vendredi 12 juin 2015 sur le site d’orpaillage de Korgho, un village de la commune rurale de Gbomblora situé à environ 20 km de Gaoua.

C’est le report d’un procès du 12 au 26 juin prochain impliquant trois orpailleurs (Jérôme Kpiéfite Da, Adou Noufé et Diolompo Gédéon) incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction de Gaoua qui serait à la base des échauffourées qui ont conduit à cette situation. De l’avis de leur avocat Me Ollo Larousse Hien le procès a été renvoyé sans motif clair, car dit-il, les juges ont demandé l’annulation du certificat médical d’un gendarme qui aurait été blessé par l’un des trois accusés ( Jérôme Kpièfité Da) ; et le renvoi du dossier au 26 juin. « C’est ainsi que j’ai demandé une liberté provisoire pour mes clients, demande rejetée par le tribunal de grande instance de Gaoua », dit l’avocat. Me Ollo Larousse Hien précise que ses clients sont poursuivis pour rébellion, incitation à la commission d’une infraction, outrage à agents public, violences ou voie de fait sur un agent public. Il ajoute que le nommé Jérôme Kpiéfite DA est en plus accusé de fait de coups et blessures volontaires.
Après la décision du Tribunal de renvoyer le procès à deux semaines plus tard, un groupe d’orpailleurs s’est rendu sur le site d’or de Korgho pour exiger l’arrêt de toute activité d’orpaillage. Selon un témoin, Bopounè Dah, les contestataires venus de Gaoua pour exiger l’arrêt de toute activité de façon pacifique ont vu la résistance des orpailleurs sur place. C’est ainsi que des échauffourées ont éclatés et certains hangars ont été incendiés et des blessés admis au Centre hospitalier régional de la cité de Bafuji. « C’est l’intervention des forces de sécurité à travers les jets de gaz lacrymogène qui a augmenté la tension » a déclaré M. Dah. Au coucher du soleil le site se vidait de ses acteurs en partance pour la ville de Gaoua.

Dalou Mathieu Da correspondant régional

Que s’est-il exactement passé pour que des orpailleurs soient incarcérés ? Nous avons rencontré l’avocat des orpailleurs incarcérés pour le récit des faits.
Selon Me Ollo Larousse Hien, Avocat au barreau du Burkina, une altercation est survenue entre Jérôme Kpiéfité Da et un gendarme sur le site d’orpaillage de korgho dans la commune de Gbomblora.

« Les trois prévenus Jérôme Kpiéfite Da, Adou Noufé et Diolompo Gédéon se sont rendus sur le site à la recherche du métal jaune. Ces derniers sont tombés sur un caillou qu’ils doivent concasser afin de prélever l’or. Ils se sont alors rendu compte que leurs voisins sont également tombés sur le même caillou, ce qui a engendré des disputes. Mes clients ont demandé à ce qu’il y ait une entente.
Selon l’entente qui a été trouvée, trois sacs et demi de minerais devaient revenir à mes clients sur le total du minerai qui doit sortir du trou.
Les termes de l’entente n’ont pas été respectés par l’autre partie. Les voisins ont fait venir la gendarmerie. Mes clients ont cru que les gendarmes étaient venus pour arranger les choses. Mais dès que les forces de l’ordre sont arrivées, ils ont fait charger les minerais dans un tricycle, mes clients se sont dit que c’est pour le convoyer au poste de gendarmerie qui se trouve sur le site afin que chacun s’explique pour que la gendarmerie puisse trancher. A leur grande surprise le tricycle a dépassé le poste de gendarmerie et convoyait l’or au comptoir, ce qui allait profiter au voisin. C’est alors que Jérôme Kpièté DA a intercepté le conducteur de tricycle avec sa moto demandant au gendarme assis sur le tricycle et un autre devant comme éclaireur, pourquoi est ce qu’ils ont dépassé le poste de gendarmerie ?
Le gendarme rétorque en lui disant de dégager de la voie pour que le tricycle passe, car ils veulent continuer leur chemin. Kpièfité DA réplique en disant que c’est au poste que l’on doit discuter de cette affaire. C’est alors que, selon mon client, le gendarme a sorti sa matraque et lui a administré trois coups. Et le deuxième gendarme l’a pulvérisé à bout portant avec du gaz lacrymogène. C’est ainsi que pris de colère, mon client Kpièfité DA, qui était accompagné de ses deux amis, s’est saisi d’un caillou qu’il a lancé. Et le caillou est allé tout droit sur la tête d’un gendarme. Cela a été apprécié diversement et les trois ont été arrêtés. »

Propos recueilli et transcris par Dalou Mathieu Da correspondant régional



Vos commentaires

  • Le 15 juin 2015 à 14:43, par Sans rancune En réponse à : Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

    En fait c’est un peu partout dans les sites que les gendarmes se comportent ainsi. C’est dommage pour quelqu’un qui doit rétablir la paix de prendre partie.

    J’ai un neveu est à Djarkadougou dans le département de Bondjigui, orpailleur de son état, se sont vus une fois tombés sur le caillou censé contenir l’or, expulsés par deux gendarmes venus de diébougou, pour que ceux qui les ont appelé puissent travailler bien-sûr moyennant quelque chose.
    Ce comportement jette l’huile au feu car forcément crée la frustration.
    Pendant que les forestiers s’évertuent à ce que les orpailleurs quittent les lieux car c’est dans une entité classée semble t-il, non certains gendarmes de diébougou protègent cependant d’autres orpailleurs qui travaillent apparemment sans inquiétudes.
    Le pire va arriver si les autorités négligent cette cupidité des gendarmes sur les lieux.

  • Le 15 juin 2015 à 16:43, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

    - Je connais GOMBLORA et même le village de DOUDOU où il y avait de l’or que les vieilles femmes lobi ramassaient de temps en temps pour vendre au marché en mesurant avec des coques d’arachide !

    Mais depuis que nos parents les mossis on envahit le coin pour chercher eux aussi, la pagaille a commencé à régner sur ces sites ! Il y a trop de racailles là-bas maintenant !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 15 juin 2015 à 17:43, par le paysan En réponse à : Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

    Bjr mes frères ! que faire face a une pauvrêté grandissante dans tous les milieux au Faso ?
    un gendarme qui se comporte de la sorte est étonnant. Aussi, je suggère que l’on revienne sur le dossiers et permettre à un autre corps de police judiciaire de mener une enquête sur le problème.
    Approcher les autochtones pour leur expliquer la mesure prise par le parquet, ainsi que la nouvelle demarche judiciaire et les impliquer pour la recherche de la vérité.
    permettre aux préfet de suivre l’implantation des orpailleurs de tout bord ayant une autorisation delivrée par le Gouverneur de la région concernée ou le Haut commissaire.
    Etre en règle avec les taxes y affairant et participer à hauteur de 25% sur les gains pour le developpement de la région come suit :
    10% pour le village abritant le site pour les besoins socio-sanitaires, les ecoles et les micro projets au profit des femmes.
    5% pour la sécurité assurant l’ordre et la discipline
    5% pour le développement de la région.
    5% pour l’installation d’un service de santé.
    Tout le monde est impliqué. un contrôle est fait a chaque fois que de besoin et cela facilitera le travail des élements de la sécurité.
    la decentralisation dans la.réforme agraire et fonciaire sera effective et l’état aura gagné en gestion de conflit.
    Peut être que je me suis gouré dans ma proposition mais sachez également que c’est le paysan qui est le plus grand perdant. As tu fait rentrer les chèvres ? tu sais qu’elles n’aiment pas la pluie...ngaw

  • Le 15 juin 2015 à 18:55 En réponse à : Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

    dans le sud-ouest, les gens de nature ne sont pas orpailleurs. La principale activité c’est l’agriculture. Aujourd’hui avec la complicité des autorités, les terres sont retirées de l’agriculture au profit de l’orpaillage avec tout ce que cela comporte comme danger. Aucune protection de la nature et les produits chimiques utilisés sont dangereux aussi bien pour les personnes qui boivent l’eau des marres que pour les animaux. Le nord du pays est désertique et on ne fait rien pour protéger les endroits ayant un peu d’arbres. il n’y a pas d’avenir pour un pays qui ne prend pas soins de son environnement. C’est très regrettable !!!

  • Le 15 juin 2015 à 20:14, par tientigui En réponse à : Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

    tout le monde sait que le gendarme a tort dans cette affaire ! même les orpailleurs le reconnaissent ! si les forces de l’ordre deviennent forces du désordre ,je crois qu’ils ne méritent plus la tenue ! comment ce gendarme s’est il comporté pour qu’on parle d"outrage ? s’il s’était bien comporté ,cet incident ne serait pas arrivé
     ! voilà des gens qui croient que nous sommes encore sous le pouvoir cdp !!! on profite de sa tenue pour abuser et commetre l’arbitraire,sachant que l’administration va vous couvrir !

  • Le 15 juin 2015 à 23:22, par Mawuéna En réponse à : Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

    Yamyélé de tous les noms cités, lequel est moaga ? Un peu de retenu pour ne pas tout ethniciser.

  • Le 16 juin 2015 à 10:04, par hacianne En réponse à : Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

    SOIT ON EST ORPAILLEUR, SOIT ON EST GENDARME ;ON NE PEUT PAS ETRE ORPAILLEUR GENDARME OU GENDARME ORPAILLEUR ;ON VOIT DU TOUT AU BURKINA.DES INSTITUTEURS ORPAILLEURS, DES POLICIERS ORPAILLEURS,DES MILITAIRES POLITICIENS, et MEME DES MACONS POLITICIENS .......

  • Le 16 juin 2015 à 13:42, par sawadogo cyrille president de l’ union des travailleurs de l’ exploitation artisanale UTEA.OR En réponse à : Orpaillage dans le village de Korgho : Un report de jugement provoque des échauffourées

    Ce n’ est pas nouveau ce genre de situation.Dans tous les sites d’ exploitation artisanale il a y abus d’ autorité soit policière soit administrative soit judiciaire. La responsabilité des orpailleurs est aussi réelle par les faits de corruption. En sommes chaque entité veut bénéficier pécuniairement du problème crée par les orpailleurs eux même pour non respect des closes internes. UN ORPAILLEUR RESTE ORPAILLEUR. il se croit le plus rusé et quant il est désavantage il crée des situations inconfortables pour tout son entourage. il n’ aime pas le partage et ne veux respecter les loi et règlement. les sites sont dirigés par des orpailleurs qui font leurs loi et sont capables de déguerpir un site en moins d’ une journée si leurs intérêts sont menacés. ils méconnaissent les textes. il y a lieu de normaliser les activités pour n’ importe qui ne se dit orpailleur et que cesse leurs déguerpissements continu comme des SDF.