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Dossier Norbert Zongo : La CADHP condamne l’Etat burkinabè

mardi 9 juin 2015.

 

La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a ordonné le vendredi 5 juin 2015 à l’Etat burkinabè de « reprendre les investigations en vue de rechercher, poursuivre et juger les auteurs des assassinats de Norbert Zongo et de ses trois compagnons ». Elle a par ailleurs demandé d’indemniser les ayant-droits des victimes. Dans un communiqué rendu public, ce 08 juin 2015, le gouvernement burkinabè dit être en phase avec la décision de CADHP.

Les juges de la cour africaine des droits de l’homme ordonnent également à l’Etat burkinabè de verser 25 millions de francs FCA à chacun des conjoints, 15 millions à chacun des enfants et 10 millions à chacun des mères et pères de Norbert Zongo et ses compagnons. En outre, la Cour demande aux autorités du Burkina Faso de « lui soumettre, dans un délai de six mois un rapport sur l’état d’exécution de l’ensemble des décisions prises dans le présent arrêt ».
Dans une décision rendue le 28 mars 2014, la CADHP avait déjà jugé que l’Etat burkinabè avait « failli à ses obligations » en ne traduisant pas en justice les meurtriers de Norbert Zongo et ses compagnons. Pourtant, six « suspects sérieux » avaient été identifiés par une Commission d’enquête indépendante.

Faut-il le rappeler, le dossier avait été classé en 2006 par la justice burkinabè, officiellement pour manque de preuves.

Le dossier rouvert depuis le 30 mars ?

Avant même de recevoir une notification officielle du dernier arrêt, le gouvernement burkinabè a réagi. Il dit prendre acte des décisions de la CADHP. Mieux, dans un communiqué signé du service d’information du gouvernement (SIG), « il salue le travail de la CADHP qui lutte sans relâche contre l’impunité et pour l’avènement d’une justice équitable pour tous les Africains ».

D’ailleurs, le dossier a connu des avancées significatives enregistrées depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 survenue au Burkina Faso. « Le procureur général près la cour d’appel de Ouagadougou a annoncé le 8 mars 2015 la désignation d’un juge d’instruction dans l’affaire Norbert Zongo et le 30 mars 2015, il a requis officiellement la réouverture du dossier. C’est donc dire que la justice burkinabè est en phase avec la CADHP, et l’adoption du Pacte national pour le renouveau de la justice à l’issue des « Etats généraux de la justice » tenus à Ouagadougou du 24 au 28 mars 2015 est une fois de plus la preuve qu’aucun dossier se sera ignoré », lit-on dans le communiqué.
Les jugements de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples sont sans appel.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Lire aussi : Dossier Norbert ZONGO : Le gouvernement du Burkina Faso en phase avec la CADHP



Vos commentaires

  • Le 9 juin 2015 à 21:51, par Nabiiga En réponse à : Dossier Norbert Zongo : La CADHP condamne l’Etat burkinabè

    Pauvre Burkina, on te condamne encore. C’est Blaise et François qu’il faut condamner, oui. Le Burkina insurgé n’a rien fait, nous sommes pacifiques et pas un seul goutlet de sang a coulé depuis notre insurrection. Il faut bien qu’il y ait une différence entre le Burkina de Blaise et notre Burkina. Toute condamnation doit respecter ces différences. Puisque Blaise a été chassé, que les condamnations pour ses basses besognes lui soient envoyées tout bonnement en CI ; il est là.

  • Le 9 juin 2015 à 22:22, par marcos En réponse à : Dossier Norbert Zongo : La CADHP condamne l’Etat burkinabè

    Mais où etait cette cour africaine quand les commanditaires de ces bavures etaient aux pouvoirs ?

  • Le 10 juin 2015 à 04:39, par Ka En réponse à : Dossier Norbert Zongo : La CADHP condamne l’Etat burkinabè

    Il enquêtait sur la mort de David Ouédraogo le chauffeur de François Compaoré frère cadet du président Blaise Compaoré. Avons-nous besoin d’autres preuves ? David a été torturer et tuer a cause d’une banale accusation de son patron et sa femme, et pendant le règne du sanguinaire Blaise Compaoré avec sa répression a travers ses tueurs du RSP, le peuple burkinabé était contraint a la fermé, car on tue qui on veut, ou on veut. Maintenant rien ne sera plus comme avant, et en 2016 avec un président démocratiquement élu avec une vraie justice, celui qui a autorisé les tueurs du RSP a tuer le valeureux journaliste Norbert Zongo, payera ses crimes. Vive l’alternance politique et économique du Burkina avec les jeunes.

  • Le 10 juin 2015 à 08:28, par L’Afro-optimiste En réponse à : Dossier Norbert Zongo : La CADHP condamne l’Etat burkinabè

    "Le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais ;mais c’est le silence des gens biens"dixit NORBERT ZONGO.
    Alors n’accompagnons pas ceux qui sucent le sang de la population dans leur démarche assassine.
    Vivement que JUSTICE soit faite.
    LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS

  • Le 10 juin 2015 à 08:53, par NELSON En réponse à : Dossier Norbert Zongo : La CADHP condamne l’Etat burkinabè

    Merci au MBDHP et à ses avocats qui par leur perspicacité on permis cette victoire d’étape. Il va falloir que le dossier soit maintenant ouvert et que la vérité et la justice soit faite dans ce dossier. Maintenant que Blaise n’est plus au pouvoir nos "transitaires" sensés être neutres devraient beaucoup nous faire avancer.

  • Le 10 juin 2015 à 08:56, par SIDNOOMA SAWADOGO En réponse à : Dossier Norbert Zongo : La CADHP condamne l’Etat burkinabè

    Vivement que ceux-là qui ont eu l’audace de commanditer et de commettre ces crimes crapuleux paient de leurs propres poches. Ils en ont les moyens de toute façon !

  • Le 10 juin 2015 à 13:04, par Mechtilde Guirma En réponse à : Dossier Norbert Zongo : La CADHP condamne l’Etat burkinabè

    Et si toutefois, tous les crimes ne sont pas élucidés avant les élections d’octobre, espérons que grâce aux résultats des différentes commissions en cours, l’imputabilité sera irréfragable et le droit sera dit.