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Coalition contre l’exclusion : « Il n’y a pas de mouvement qui peut nous contrer dans notre démarche », dixit Pascal Zaida

jeudi 4 juin 2015.

 

48 heures après la libération de Pascal Zaida, la coalition contre l’exclusion a animé une conférence de presse pour dénoncer une fois de plus l’arrestation de leur camarade et condamner par la même occasion les supposées manœuvres mises en place par les autorités de la transition pour les empêcher de jouer pleinement leur rôle. Les organisateurs ont annoncé la tenue prochaine d’un sit-in devant le Conseil national de la transition et celle d’une assemblée générale à Koudougou.

Deux conditions, aucune alternative : l’annulation de l’assemblée générale et le retour immédiat des pro-inclusion sur Ouagadougou. C’est le deal non négociable que devait respecter la coalition contre l’exclusion si elle tenait à la libération de Pascal Zaida, interpellé le 30 mai dernier. « Troubles à l’ordre public et incitation à la révolte contre l’autorité », voilà ce que le département d’Auguste-Denise Barry reprochait au premier responsable de la coordination nationale pour une transition réussie, dans un procès-verbal. Malgré la libération de leur camarade, la coalition hausse le ton. Et pour exprimer leur ras le bol, Frédéric Zoungrana du mouvement Soyons sérieux, Dr Mady Dera du Front progressiste citoyen, Pascal Zaida lui-même et d’autres camarades ont rencontré les journalistes.

Contre l’iniquité

Pour les Anti-exclusion, cette arrestation est la preuve que « les autorités de la transition sont des partisans de la pensée unique… de la théorie du deux poids deux mesures ». Ils ne comprennent donc pas cette « allergie à toute critique objective et constructive » étant donné que les OSC jouent un rôle d’éveil des consciences des populations. « Nous n’en voulons pas à la police puisqu’elle a reçu des ordres… », précise Zaida. Convaincus que la contradiction est nécessaire en démocratie, les « persécutés » comptent renouveler les audiences pour rencontrer le Premier ministre Yacouba Isaac Zida ainsi que le ministre de la sécurité, Auguste-Denise Barry qui jusque-là ne les a pas encore reçus.
L’assemblée générale, bien que avortée, aura lieu à Koudougou. Malgré son annulation, les organisateurs ne veulent pas se laisser débiliter. Pour Frédéric Zoungrana, ils entendent continuer le combat mais « selon le respect des lois et des règlements en vigueur ». Mais en attendant, il exige que les autorités de la transition traitent de façon équitable, juste et impartiale toutes les organisations de la societé civile.

Un bras de fer à éviter

« Il n’y a pas de mouvement qui peut nous contrer dans notre démarche… Je vous dis et je le répète, tout ce que nous allons entreprendre comme action, personne ne pourra nous arrêter », martèle Pascal Zaida. A propos du sit-in qui devait se tenir devant la SONABEL, il est rapporté qu’une OSC en l’occurrence le mouvement « Plus rien ne sera comme avant » tient à s’opposer à la coalition le 5 juin. Mais le coordonateur du mouvement soyons sérieux précise que la raison de la suspension du sit-in est due au fait que les autorités ont pris des mesures pour améliorer la situation cette semaine. Mais, si les délestages persistent, la coalition protestera.Protester est devenu donc le maitre-mot de l’après-insurrection et bientôt, un sit-in est prévu devant le Conseil national de la transition pour dire « Non à la loi Shérif ». La date reste inconnue mais tout porte à croire que cela pourrait être le vendredi 19 juin, date à laquelle le mouvement d’Idrissa Nogo compte barrer la route à la coalition anti-exclusion. Evidemment nul ne connait l’issue de ce bras de fer qui s’annonce mais les autorités de la transition devraient être de plus en plus regardantes face à ces sautes d’humeurs qui, si elles ne sont pas encadrées, pourraient dégénérer. Le Burkina Faso ne mérite pas d’en arriver là.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net



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