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Grossesses non désirées en milieu scolaire : une baisse enregistrée en 2013 dans la Boucle du Mouhoun

jeudi 28 mai 2015.

 

Les grossesses non désirées persistent dans les établissements secondaires. En 2012, la Direction régionale de l’enseignement secondaire de la Boucle du Mouhoun à travers son service éducation en matière de population a enregistré 700 cas. En 2013, Elle a pu réduire le nombre à 230 cas de grossesses non désirées. Aujourd’hui le théâtre « la Parole » appuie la direction régionale de l’enseignement secondaire de la Boucle du Mouhoun à travers la projection du film « Alima ». Un film qui traite des grossesses non désirées et précoces en milieu scolaire. Il s’agit selon les organisateurs d’éduquer les élèves sur la santé sexuelle et reproductive.

Avec le recul du Sida, les sensibilisations sur le port de préservatif et la santé sexuelle et reproductive ont sensiblement diminué dans les établissements. Et pourtant à l’ère du téléphone portable, les élèves surfent sur les réseaux sociaux et consomment sans distinction tout ce qu’ils y trouvent. Conséquence, on note la persistance du phénomène des grossesses non désirées dans les établissements. Dans la Boucle du Mouhoun, « nous étions à plus de 700 cas en 2012 » rapporte Madame Goro Catherine, Chef de service éducation en matière de population de la Direction régionale de l’enseignement secondaire de la Boucle du Mouhoun. Selon nos informations, la plus jeune fille parmi les 700 cas avait 12 ans.

Or les conséquences de ce phénomène sont très énormes et souvent sans appel. Risques d’infections sexuellement transmissibles, avortements clandestins avec ses corolaires d’infections, perforation des organes génitaux, décès et stérilité ; abandon d’enfants, infanticides, prostitution et interruption de la scolarité de la jeune fille.

Des conséquences qui interpellent plus d’une personne. En 2013, la Direction régionale de l’enseignement secondaire a de son côté « engagé des actions fortes impliquant tous les acteurs du secteur éducatif pour arriver à une réduction. Nous sommes parvenus en 2013 à 230 cas de grossesses non désirées contre 700 en 2012. Nous avons continué l’action en impliquant les élèves, en créant des clubs d’éveils des filles pour que les filles soient actrices et responsables de leur sexualité. Et les statistiques de 2014, nous donnent 185 cas » a indiqué Madame Goro Catherine, Chef de service éducation en matière de population de la Direction régionale de l’enseignement secondaire de la Boucle du Mouhoun.
A côté de la Direction, le théâtre la « Parole » veille également au grain pour mettre fin aux grossesses non désirées dans les établissements de la Boucle du Mouhoun. Il a initié une tournée dans la Boucle du Mouhoun pour projeter le film « Alima ». Un film qui traite sur les grossesses non désirées et précoces en milieu scolaire. La tournée avait pour objectif d’éduquer les élèves sur la santé sexuelle et reproductive. « Aujourd’hui nous sommes là dans la Boucle du Mouhoun. On est appelé à faire le tour des établissements du Burkina. On essaie de conscientiser, d’éduquer, de mettre l’accent sur la sensibilisation invitant les élèves surtout à l’abstinence. Au cas où on n’arrive pas à s’abstenir, on peut les diriger d’aller voir les agents de santé pour qu’on puisse les donner des conseils », nous a signifié Lambert Jean-Marie Zabré que nous avons rencontré lors d’une projection du film « Alima » au Lycée privé Béthel. Et de nous préciser « Nous avons 50 projections à faire au niveau de la Boucle du Mouhoun. Et nous avons trois projections par établissement. Par conséquent le théâtre la parole a pu mobiliser trois équipes de projection ». Des actions à encourager. Que d’autres structures emboitent le pas du Théâtre la Parole. Interrogée sur la portée la portée des projections du Théâtre la Parole, la Chef de service éducation en matière de population de la Direction régionale de l’enseignement secondaire de la Boucle du Mouhoun, Madame Goro Catherine, a laissa entendre « Nous accueillons avec beaucoup de plaisir ces projections qui sont une manière de sensibiliser, et qui impliquent surtout les élèves, les enseignants, les services de santé et l’action sociale. Nous sommes satisfaits ». Pour le proviseur du lycée Béthel, Israël Ouattara, les mots manquent pour encourager de telles initiatives. C’est une épine qu’on tire de nos pieds. Ces propos des acteurs du monde éducatif témoignent donc de l’acuité du phénomène des grossesses non désirées dans le milieu scolaire. Nous estimons qu’il est de ce fait urgent et nécessaire de réfléchir sur l’institutionnalisation d’un module de formation sur la santé sexuelle et reproductive dans les établissements.

Ibrahima TRAORE
Lefaso.net