Retour au format normal
lefaso.net

Université de Ouagadougou : Adama SOMA raconte l’histoire d’un parcours « guantanaméen ! »

mercredi 20 mai 2015.

 

Avril 2011- novembre 2014, voici là une période qui restera gravée dans nos mémoires. Enfants, innocents et naïfs, ignorant tout de la vie au campus, ragaillardis par le diplôme du BAC, nous étions pleins d’illusions. Dès les premiers cours, nous commencions à voir clair comme dirait l’autre, dans cette affaire d’études universitaires et en l’occurrence en Droit ; la fameuse UFR /SJP. Réveil très matinal pour aller à la conquête des places ; de 5 h du matin, nous sommes passés à 4h, puis à 3h et malgré tout d’autres nous devançaient si bien qu’on se demandait s’ils venaient tard dans la nuit ou tôt le matin. Des réservations, des usurpations et des querelles de places, il y en a eu ; réalité pourtant inconnue jusqu’alors de nos esprits de secondaires habitués à une place fixe, à la limite personnalisée, pour laquelle il n’y avait aucun risque. Avec toutes les autres facettes découvertes par la suite pour la restauration, les inscriptions, même le soulagement, nous comprenions pourquoi certains de nos ainés définissaient l’acronyme UFR ainsi : Unité de Frustrations et de Rejets. Un nouvel univers se dévoilait à nous, contraire et différent à tout point, de l’univers illusoire de nos esprits. Ce fut-là, le début d’un marathon plein de rebondissements ; de chutes et de victoires, de joies et de tristesse, de succès et de ratés, de courage et de réussite ; un marathon que nous avons pourtant suivi jusqu’à terme.

Si nous sommes arrivés là, c’est grâce à un esprit ; un esprit qui a fait de nous une promotion pas comme les autres ; une promotion « exceptionnelle » comme nous l’a dit un soir, un égyptophile convaincu alors que nous étions en première année. Il s’agit d’un esprit né d’une fiction, Le Guatanam, espace géographique mentalement déplaçable et malléable pour un optimisme inébranlable : c’est l’esprit guantanaméen. Guantanam, c’est là où rien ne va bon train, où misère et opulence intellectuelles cohabitent parfois, où il y a toujours à redire sur les conditions ; bref, c’est où le courage semble être une exception au principe de l’abandon. Pour rester toujours dans l’exception et atteindre la réussite, il fallait adopter un esprit guatanaméen ; nous l’avons adopté. Un esprit qui amène à trouver toujours du positif dans les obstacles, souffrances et autres difficultés de notre quotidien, même dans le chaos total. De nos malheurs nous avons ri, des situations calamiteuses nous en avons surmonté, et les succès nous les avons engrangés au fil des ans. De moments de bonheur, nous n’en avons point manqué car de façon guantanaméenne, nous avons vécu l’amitié et la fraternité, partagé aussi des moments de joies dont les souvenirs tenaces enjoliveront pour toujours notre passage dans les locaux artisanaux, instructifs mais surtout formateurs de Guantanaman. Au nombre de ces beaux jours, il y a ceux passés avec celui dont nous portons le nom comme nom de baptême de la promotion (Laurent K. BADO) ; le meilleur des Guantanaméens à qui nous témoignons notre reconnaissance guantanaméenne.

Si vite, le temps est passé si vite ! Du statut de benjamin nous sommes passés ainés de Guantanam. N’est-ce pas que ce fut un passage éclair ? Les vibrations de la 1ère année, le crash de la 2e année, l’éruption volcanique de la 3e année et enfin, le tsunami de la 4e année, aucune de ces épreuves n’a eu raison de nous, cependant d’autres guantanaméens ont été recalés et nous ne les oublions pas. Aujourd’hui nous n’avons plus de statut dans la maison. Nous sortons de la maison et nous en informons la communauté. Depuis que nous sommes entré en transition, du chômage à la vie professionnelle, Guantanam a décidé de nous suivre et depuis, il est aussi en Transition. Promotion et transition rimant ensemble, donc ayant la même fin, le pire qui puisse arriver c’est que notre transition locale et individuelle prenne fin avec la Transition générale guantanaméenne.

Mais en attendant, toi Guantanaméen, toi Guantanaméenne, sache qu’en ce jour 16 mai 2015, prend fin un parcours, mais l’histoire suivra son cours et toi tu dois continuer la course en ayant l’esprit guatanaméen comme ultime recours. L’heure n’est plus au vain discours ; vers ton radieux avenir, accours car tu le sais, le temps est toujours très court.
C’était avec vous et pour vous, le Guantanaméen Juris-Prudent, Distributeur agréé d’espoir !

Samedi 16 mai 2015.

SOMA S. Adama



Vos réactions (10)